- Ligue Europa
- 8e de finale aller
- Lyon/Plzeň (4-1)
Lyon avait très faim
Irrésistible, l'Olympique lyonnais a montré son plus beau visage au Stade de Gerland pour venir à bout du Viktoria Plzeň (4-1). Après une première mi-temps d'une forte intensité, les Gones ont remporté la bataille du milieu dans le second acte. L'OL a déjà un pied et demi en quarts de finale de Ligue Europa.
Lyon bat Plzeň: 4-1Buts: Fofana (12e et 70e), Lacazette (53e), Mvuemba (61e)
À défaut de manquer de classe, il faut parfois être efficace avant tout. Si ça ne plaît pas à certains, cette stratégie offre au moins l’avantage de donner un résultat probant. En France, on se souvient tous de cet Olympique lyonnais des années 2000, celui qui faisait peur à une grosse partie du Vieux Continent, mais qui ne se battait finalement que pour des places d’honneur. Cette année, la Ligue Europa offre enfin aux ouailles de Rémi Garde l’ambition d’installer un nouveau trophée dans son armoire livrée depuis le début du siècle. Après tout, pourquoi pas : le Tchernomorets Odessa en février, le Viktoria Plzeň en mars. Pas des foudres de guerre, et c’est tant mieux. À ce rythme, un peu de mental et quelques éclairs de génie pourraient offrir au septuple champion de France une belle fin de saison. Eh oui, ce soir, Lyon a encore gagné pour sa sortie européenne. Et au vu de la performance délivrée, ça devrait commencer à faire du bruit.
Plzeň annonce la couleur
On pourrait résumer cette opposition à une histoire de saison. Dès la fin des phases de poules de l’Europa League, Jean-Michel Aulas avait gazouillé via Twitter que son Olympique lyonnais allait passer le printemps en Europe. De leur côté, les Tchèques souhaitent être autrement connus que par leur printemps de Prague. Avec un 4-3-3 ambitieux, on sent tout de suite que le repêché de la Ligue des champions mérite sa place en huitièmes de finale. Et la première balle, c’est Thomas Horava qui la tire. Côté gauche, Kovaric adresse un centre millimétré le long de la ligne de touche et trouve la tête de son compatriote, étrangement seul (3e). Si Alexandre Lacazette allume la première brèche pour les Gones, c’est le genou de Gueïda Fofana qui va remettre Lyon dans le droit chemin. Un but sur corner pas très sexy il faut le dire, mais ça compte, et c’est bien le plus important (12e). Bien revenu dans la partie, l’OL cherche désormais à prendre la main mise sur une rencontre qui s’emballe. Parce qu’en face, Plzeň n’est pas venu pour enfiler des perles. Le jeu se durcit au milieu, où le trident Gonalons-Fofana-M’Vuemba fait progressivement sa loi. On sent les Rhodaniens davantage dangereux, notamment grâce au virevoltant Fofana. Seule ombre au tableau : le dribble risqué de Milan Biševac sur Stanislav Tecl, qui voit l’attaquant se présenter face à Anthony Lopes. À côté. Même si la possession est pour les locaux, le Viktoria reste à l’affût : le pétard de David Limberský juste avant la pause en est la preuve. Face à l’état d’esprit venu de Bohême, nul doute que Lyon va devoir forcer son talent.
Fofana, fou de toi
C’est une certitude, les Lyonnais ont appris du passé. Incapables de faire la différence contre le PSV Eindhoven en 2006 ou l’AC Milan en 2007, un Lyon qui reçoit en match aller doit vaincre, un point, c’est tout. Comme s’il s’en voulait d’avoir raté cette époque, c’est Steed Malbranque qui crée le déclic. Le Franco-Belge lance Lacazette vers le but pour faire passer son équipe devant au score (53e). Une fois de plus, c’est lui qui trouve idéalement Arnold M’Vuemba, qui va fusiller le pauvre Peter Bolak et faire le break (61e). Blessé, le doyen du onze peut sortir sous les hourras du public. Rassasié le Lyon ? Il faut croire que non. Accélération de Lacazette côté droit, passe en retrait pour Fofana, encore et toujours là. Filoche, ça fait 4-1 (70e). Et une ovation de plus pour Gerland à la sortie de leur numéro 10. Un résultat qui pèse lourd dans la balance pour des Tchèques volontaires, mais dépassés. Lyon a grandi, même en Europe. Ses futurs adversaires sont prévenus.
par Antoine Donnarieix