- France
- Ligue 1
- 10e journée
- Lyon/Bordeaux (1-1)
Lyon arrache un sursis
Mené et réduit à dix, Lyon a sauvé les meubles face à Bordeaux dans le temps additionnel. Mais la prestation des Gones confirme après la débâcle de la Mosson que cette saison sera très dure, au moins jusqu'à ce que ses cadres reviennent de blessure. Les hommes de Gillot, eux, peuvent avoir les nerfs d'être tombés dans la facilité.
Lyon – Bordeaux (1–1) J. Briand (91′) pour Lyon , L. Obraniak (62′) pour Bordeaux.
Existe-t-il phrase plus stéréotypée que la fameuse maxime « en football, tout va très vite » ? Pourtant, il n’y a pas si longtemps, Lyonnais et Girondins se disputaient une place en demi-finale de C1. Les temps ont bien changé. Ce soir, ces deux équipes – respectivement quatorzième et quinzième de Ligue 1 au coup d’envoi – s’affrontaient avec comme unique ambition de s’éloigner de la zone rouge et de gagner un peu de répit médiatique quant à leur situation sportive dramatique. 90 minutes plus tard, rien n’a vraiment évolué.
Du personnel infirmier
Dramatique aussi, la tronche du onze de départ qu’a été contraint d’aligner Rémi Garde. Rien que la compo du banc de touche lyonnais suffit à comprendre que si l’entraîneur des Gones a peut-être beaucoup de soucis actuellement, il n’a pas celui de l’embarras du choix. Avec son lot de types inconnus au bataillon il y a encore deux mois, voire deux semaines (Sarr, Zeffane), le septuple champion de France fait peine à voir. Au moins lui reste-t-il l’orgueil de l’ancien champion, celui-là même qui lui a permis de revenir de l’enfer à la 92e grâce à l’indésirable Briand. Paria en août dernier, Gomis fait désormais figure de messie qui aimante tous les ballons. Transférable il y a quatorze mois, Clément Grenier, obligé de jouer neuf et demi pendant une demi-heure, était ce soir capitaine. Si bien qu’à défaut de recruter des joueurs, Aulas aurait la bonne idée d’investir dans du personnel infirmier histoire d’accélérer le processus de guérison de ses cadres.
Un aveugle contre un infirme
Difficile dans un tel contexte et devant un tel casting de s’attendre à du spectacle trois étoiles. Même l’arbitre de la soirée, M. Rainville, a demandé le changement à la mi-temps d’un match où la fébrilité était palpable à tous les étages : dans la tête du jeune Zeffane, qui a bien dû mettre 35 secondes pour se décider à jouer une touche en fin de première période, dans les pieds de Sarr qui a carrément offert une balle de 0-2 à Diabaté sur un contrôle américain (76e), dans les gants peau de pêche de Carrasso, qui ont transformé une modeste frappe de Gomis en occase franche (35e), mais aussi dans les rangs de Girondins atteints de la fameuse peur de gagner à mesure que le match approchait de son terme. L’ouverture est donc logiquement venue du joueur le plus serein techniquement, quand un centre longue distance de Saivet est arrivé sur le pied gauche de velours de Ludo Obraniak à l’heure de jeu. Complètement esseulé au second poteau, l’international polonais n’a pas tremblé pour confirmer le regain de forme des Girondins entrevu lors de la journée précédente. Une surprise ? Pas tellement, l’OL n’a plus ouvert le score en Ligue 1 depuis la première journée. De son côté, Alexandre Lacazette a confondu réaction et frustration en voyant rouge quelques secondes plus tard. Entre-temps, il a quand même eu le temps de bazarder la balle d’égalisation. Heureusement pour les siens, Lyon est tombé sur aussi malade que lui ce soir. Un adversaire incapable de gérer un avantage au score et une supériorité numérique mérite-t-il de gagner deux matchs de suite ?
Par Marc Hervez