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Lyon a un exploit à terminer face à la Juventus
Après cinq mois d'attente, l'Olympique lyonnais va pouvoir enfin tenter de transformer le bon résultat obtenu à l'aller contre la Juventus (1-0). Alors que la montre semblait plutôt tourner en défaveur des Gones, ils semblent au contraire gonflés à bloc au moment d'affronter leur destin. Ce vendredi soir face à Cristiano Ronaldo et ses copains, ce sera un Lyon européen ou rien.
Lucas Tousart sait exactement où se trouve sa place. D’une part, ce vendredi, comme vendredi passé pour la finale de Coupe de la Ligue, il pourra s’installer sur son canapé berlinois avec une pils bien fraîche. D’autre part, il sera toujours associé au scénario déjà incroyable de ce huitième de finale entre Lyon et la Juventus. Car il y a 163 jours, le 26 février dernier, c’est le milieu qui donnait un avantage consubstantiel au club rhodanien et qui validait le plan mis en place à l’aller par Rudi Garcia face aux Bianconeri. Juste après sa précieuse reprise, l’Aveyronnais parlait déjà de sa tristesse de quitter l’OL, son transfert au Hertha Berlin étant acté depuis le mercato hivernal. « Ce n’est quand même pas rien, Lyon m’a tout fait découvrir, mais j’ai besoin de connaître autre chose et j’estimais que c’était le bon moment, avouait-il, dans les couloirs du Groupama Stadium. Je vais avoir des regrets dans un premier temps, mais j’espère que mon choix s’avérera payant par la suite. » Impossible de le savoir à ce moment-là, mais ce but sera son cadeau d’adieu à la ville des Lumières, puisque l’épidémie de coronavirus a ensuite mis tout ce petit monde en veille. Si le foot a depuis repris doucement sa marche, Lucas Tousart a dû rallier l’Allemagne sans avoir pu finir cette histoire. De quoi, peut-être, accentuer les regrets.
Le temps, c’est des arguments
Ce soir, c’est donc sans le buteur du match aller que Lyonnais et Turinois remettront le couvert. Jamais deux manches n’ont été séparées d’autant de temps. Pourtant, après cette interminable mi-temps, les données restent les mêmes : les Lyonnais doivent gagner, gratter un nul ou perdre d’un but après avoir marqué pour éliminer le nonuple champion d’Italie en titre. Si, pour Rudi Garcia, « c’est du 50-50 pour la qualification », le coach lyonnais jure débarquer dans le Piémont avec l’ambition de « jouer pour marquer » et ainsi rejoindre Lisbonne, ville hôte du Final 8. « Une obsession », selon le coach lyonnais.
Si ces longs mois sans compétition sont longtemps apparus comme un handicap pour les Lyonnais, par rapport à des Italiens qui ont pu terminer et remporter leur championnat, cette frustration ressemble aujourd’hui à une motivation supplémentaire. En effet, la Ligue des champions reste le dernier moyen pour le club de Jean-Michel Aulas d’être européen la saison prochaine. « J’imagine la déception des supporters si ça arrivait, souffle Bruno Guimarães dans les colonnes de L’Équipe. Une mauvaise décision a arrêté le championnat alors qu’il restait 30 points à disputer, et l’équipe était en pleine progression. Ça nous a mis un coup très dur, à tous. À nous les joueurs, aux supporters, au président. Mais je suis certain qu’on peut gagner la Ligue des champions. » Et pendant que les Parisiens claquent des genoux avant d’affronter l’Atalanta, c’est un groupe lyonnais au complet qui n’hésite pas à annoncer ses ambitions et à croire en sa bonne étoile. « Sur un match, tout peut se jouer. On veut aller chercher l’Europe, clame Maxwel Cornet à l’AFP.On sait que cela passera par des matchs compliqués contre de grandes équipes, mais nous avons aussi une grande équipe avec des joueurs qui n’ont rien à envier à ceux des autres grands clubs. » Voilà, c’est dit.
La preuve par cinq
Ce discours prend encore plus de poids si on se penche sur des faits très concrets. 1) L’OL pourra compter cette fois sur Memphis Depay, son « Monsieur Europe » remis de sa blessure aux ligaments croisés et auteur de la moitié des buts (5 sur 10) de son équipe en C1 cette saison. 2) Le dispositif en 3-5-2 a les moyens d’embêter les hommes de Sarri, ce dernier reconnaissant que l’OL est « plus solide depuis qu’ils ont trois défenseurs centraux ». 3) Le petit Maxence Caqueret a montré face au PSG qu’il avait la carrure pour remplacer Lucas Tousart dans ce rôle de milieu relayeur et agressif. 4) L’Allianz Stadium sera vide, contrairement au stade de Décines qui avait porté les Gones un soir de février face aux potes de Cristiano Ronaldo. 5) Lors de ses deux derniers déplacements à Turin, l’OL a toujours ramené un score qui le qualifierait ce vendredi (1-2 en 2014 en C3, et 1-1 en 2016 en phase de poules de C1). Bref : la marche à suivre est toute indiquée, et un joli petit exploit serait du meilleur effet pour entamer les festivités pour le 70e anniversaire du club. En n’oubliant pas, bien sûr, de trinquer avec Lucas Tousart à travers l’écran.
Par Mathieu Rollinger