- Ligue Europa
- 8e de finale retour
- Plzeň/Lyon (2-1)
Lyon, à qui perd passe
Malgré la défaite, l'Olympique lyonnais n'a pas failli à sa mission en venant se qualifier sur le terrain du Viktoria Plzeň (2-1). Rapidement devant au score, les Gones ont alterné bonne gestion de match et fébrilité inquiétante, surtout en seconde période. Un avertissement sans frais.
Lorsque des étudiants entament leur révisions en période d’examens, les plannings se divisent toujours en deux catégories : ceux qui démarrent bien à l’avance, afin d’anticiper une éventuelle panne sèche pour assurer leurs arrières, et ceux qui attendent toujours la dernière échéance, en arrivant devant la salle d’examen une feuille pleine de pompes à la main. Ce soir à Plzeň, l’Olympique lyonnais a tenu bon face à des Tchèques qui rêvaient d’une remontée impossible. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais le retard de l’aller aura pesé trop lourd dans la balance.
Lopes protège l’OL
Fort logiquement, le début de match est à l’avantage de Plzeň. Obligés de marquer trois fois pour se qualifier, les Slaves doivent se mettre à l’ouvrage, et vite. Cependant, les Rouge et Bleu ne parviennent pas à trouver de faille dans le collectif rhodanien. Rémi Garde a, lui, fait tourner et offert du temps du jeu à d’autres joueurs. Yoann Gourcuff donc sert idéalement le jeune Corentin Tolisso, plus habitué cette saison aux joutes européennes qu’à la Ligue 1. Bien placé au second poteau, le Lyonnais trouve le poteau. Plzeň s’en fout et ne tient pas compte de l’avertissement. Le temps presse, il faut marquer. Sur un coup de pied arrêté rapidement joué, la déviation de Tecl pour Marian Čišovský offre une belle opportunité aux locaux. Cependant, l’international slovaque voit sa tentative repoussée par un Anthony Lopes des grands soirs. En retard sur l’action, Bakary Koné écarte le danger en catastrophe d’une tête plongeante. Le gros du travail est fait. Par cet arrêt, le Portugais ne le sait pas encore, mais il vient de définitivement mettre les siens à l’abri. Si les Tchèques mériteraient un but avant la pause, les Gones vont froidement prouver à leurs adversaires que dominer n’est pas gagner. Une longue ouverture de Milan Biševac permet à Bafé Gomis de partir en profondeur. S’ensuit un moment de grâce : une semi-virgule à la Ronaldinho, puis une frappe du gauche. On joue la dernière minute de la première mi-temps, et ce but fait mal à toute la Dossan Arena.
Hasta la Viktoria, siempre
La mi-temps a beau permettre aux organismes de se refaire une santé, on ne voit pas les locaux faire le forcing. Sur un nouveau service de Gourcuff, c’est la caboche de Koné qui passe près du break, synonyme de fin de match tranquille. Oui mais voilà, pendant que Tracy Chapman réussit un sombrero suivi d’un retourné acrobatique, la vague rouge prépare sa révolution. La belle horizontale de Lopes sur la tête de Čišovský est un prélude à l’ouragan qui se prépare. Sur un centre en retrait, Daniel Kolář assure son plat du pied pour égaliser (60e). Deux minutes plus tard, c’est Stanislav Tecl qui s’arrache pour trouver à nouveau les filets lyonnais. Deux pions en forme de putsch. La folie de la Coupe d’Europe prend son ampleur, et Mouhamadou Dabo, un peu naïf, accroche Michal Duris dans la surface. Depuis la tribune, Aulas prie très fort pour que son pari sur Twitter ne prenne pas l’eau avec ce pénalty. Heureusement, le poteau viendra aider Anthony Lopes à sauver l’OL. Le reste, c’est le gardien de Lugdunum qui s’en chargera : des arrêts sublimes sur les dernières offensives de Čišovský et Tomáš Wágner, une barre transversale et la furia prend fin. JMA peut rentrer dans la capitale des Gaules sous un feu d’artifice. Direction les quarts de finale.
Par Antoine Donnarieix