- France
- Ligue 1
- 5e journée
- Lyon/Rennes (0-0)
Lyon a perdu le goût de la victoire
Tenu en échec par Rennes à Gerland (0-0), Lyon, qui concède son cinquième match consécutif sans victoire, prend du retard dans la course au podium. Tendu et attentiste en première période, l’OL a totalement changé de visage au retour des vestiaires. Plus agressifs et plus dangereux, les Lyonnais auraient sans doute mérité de s’imposer, mais la réussite les a fuis. La prochaine fois, ils commenceront à jouer avant la 45e.
Lyon – Rennes : 0-0
Après l’humiliation subie contre la Real Sociedad et l’inquiétante défaite à Évian, Lyon voulait se rassurer. Se rassurer en gagnant d’abord, se rassurer par le jeu ensuite. Pas de chance, les Lyonnais n’ont réussi à faire ni l’un ni l’autre face au Stade rennais (0-0). En ne jouant que trente minutes, les trente premières de la seconde période, les hommes de Rémi Garde, beaucoup trop attentistes avant la pause, n’ont pas mis toutes les chances de leur côté pour s’imposer face à des Bretons qui auraient pu s’imposer s’ils avaient mieux négocié les contres.
Lyon cherche ses crocs
Quatre défaites consécutives toutes compétitions confondues, forcément, les Lyonnais sont tendus comme un cordon de string en début de match. Une attitude qu’ils auraient pu payer cash sans une très belle intervention de Lopes, décisif face à Kadir. À l’aise dans un 4-3-3 assez offensif et précis dans leurs transmissions, les Rennais ont la maîtrise du jeu, bien aidés par les appels incessants du trio Kadir-Oliveira-Pitroipa. Mais après un réajustement de Rémi Garde, l’OL réussit enfin à mettre le pied sur le ballon. Les lignes étant plus resserrées et les deux ailiers redescendant plus bas, les Gones sont plus efficaces à la récupération. En revanche pour la construction, on repassera.
Pour son grand retour, Bafé Gomis n’en touche pas une. Et les rares fois où il est servi, il est bien trop esseulé pour apporter le danger. Soporifique, le match ne semble pouvoir se débloquer que sur un exploit individuel. Grenier, Gomis et Pitroipa se la jouent solistes, mais les frappes des deux premiers sont stoppées par Costil et le slalom du troisième est gâché par Féret. La fin de première période est un petit peu plus excitante. Sur un contre, Pitroipa lance Oliveira qui gagne son duel face à Biševac, mais écrase sa frappe. Dans la foulée, Fekir voit sa frappe détournée par Costil.
Réveil tardif
Sur cette lancée, les deux équipes mettent enfin un peu de rythme. Attentiste avant la pause, Lyon change de tactique au retour des vestiaires. Grâce à un bon pressing, les Lyonnais récupèrent le ballon beaucoup plus haut et investissent plus souvent la surface rennaise. Par deux fois, Lacazette pense ouvrir le score, mais Costil s’interpose sur sa première tentative et Danzé repousse la deuxième de la tête, sur sa ligne. Mieux entouré, Gomis peut enfin montrer ce qu’il vaut vraiment : précieux dans le pressing, impressionnant dos au but, il réussit aussi à se retourner pour tenter sa chance, mais la réussite le fuit, son tir fracassant la transversale. Bousculé, Rennes joue en contre. Encore faut-il bien négocier les situations de supériorité numérique. Excellent dans la percussion, Pitroipa l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit de faire le geste juste. Fatigué, l’OL peine à maintenir son pressing dans le dernier quart d’heure. Les occasions se font plus rares et l’ennui repointe le bout de son nez. Au coup de sifflet final, les Lyonnais peuvent se dire qu’ils ont mis fin à leur série de défaites. Ou ils peuvent se dire qu’ils ne gagnent plus et qu’ils comptent déjà quatre points de retard sur le podium.
Par Quentin Moynet