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L’Uruguay rebondit, Mascherano disjoncte
Au terme de la 14e journée des éliminatoires CONMEBOL, quatre sélections se détachent et se rapprochent sensiblement du Brésil : Argentine, Colombie, Équateur et Chili. L'Uruguay, qui a remporté un match qui vaut de l'or au Venezuela, occupe la place de barragiste.
Colombie – Pérou (2-0) :
Buts : Falcao (13e), Gutiérrez (45e).
Privé de James Rodríguez, forfait, la Colombie n’a pas livré un grand match face au Pérou. Mais le résultat est là (2-0), et le récent bilan cafetero à domicile a de quoi effrayer : treize buts inscrits, zéro encaissé, lors des quatre dernières rencontres. À 15h, Barranquilla, siège des matchs à domicile de Colombie, est une étuve humide où se liquéfient les visiteurs. « Mon adversaire n’est pas la chaleur, mais bien la Colombie » , avait toutefois précisé Sergio Markarian, en conférence de presse. Le Pérou se devait d’obtenir un résultat positif à Barranquilla, et a affiché un visage ambitieux. Entreprenants, agressifs, Guerrero and co ont toutefois vu leur esprit d’entreprise sabordé par une erreur d’arbitrage. À la 12e minute, Camilo Zúñiga plongeait dans la surface, et l’arbitre désignait le point de penalty. Falcao transformait la sentence en marchant. Loin d’abdiquer, le Pérou s’est trouvé à deux doigts d’égaliser à deux reprises (coup franc sur le poteau de Farfán à la 37e, sauvetage d’Ospina à la 34e), mais un but de Teófilo Gutiérrez (45e) a tué dans l’œuf la rébellion inca. La Colombie file vers le Brésil, tandis que le Pérou de Markarian s’en éloigne. Sixième de la zone, l’Albirroja conserve toutefois toujours un mince espoir d’accrocher une place de barragiste. Lors des deux prochaines journées, elle affrontera l’Uruguay, puis le Venezuela, ces deux rivaux directs pour occuper la cinquième place des éliminatoires.
Équateur – Argentine (1-1) :
Buts : Agüero (4e) pour l’Argentine, Castillo (17e) pour l’Équateur.
Qu’est-il arrivé à Javier Mascherano ? Alors que le match touchait à sa fin, El jefecito se plaint d’un coup, monte sur la civière, puis harangue le chauffeur pour qu’il arrête son engin, avant de lui donner un coup de pied. Logiquement expulsé, le joueur du Barça n’est alors pas loin d’en venir aux mains avec un flic équatorien. Mes que un pétage de plomb. Mascherano s’expliquera au terme de la rencontre : « La civière allait trop vite, je n’étais pas loin de tomber, je l’ai indiqué au chauffeur, mais il a fait comme si de rien n’était. Quoi qu’il en soit, ma réaction ne se justifie pas. » Outre cette expulsion d’un genre inédit, les 35 000 spectateurs qui avaient blindé l’Atahualpa de Quito ont assisté à un festival de ratés de Felipe Caicedo, l’avant-centre de la Tri. Le riche employé du Lokomotiv Moscou revenait de blessure, ce qui explique une bonne partie de ses imprécisions, mais n’excuse pas tout. Privée de Messi au coup d’envoi (il entrera à l’heure de jeu), l’Argentine s’est fait bousculer par la vitesse et la technique des ailiers équatoriens (Gino Peruzzi peut déjà programmer une opération de hanches après le calvaire que lui a fait subir Jefferson Montero), mais n’a cédé qu’à une seule reprise. L’Albiceleste avait entamé le match de manière idéale avec un penalty sifflé en sa faveur, suite à une bourde du gardien équatorien qui déséquilibrait Rodrigo Palacio. Auteur de deux nuls lors de ses deux derniers matchs, l’Argentine occupe toujours la tête de la zone, mais la Colombie pointe à seulement trois points, avec un match en moins au compteur.
Mascherano pète les plombs :
Venezuela – Uruguay : 0-1
But : Cavani (27e)
Au bord de l’abîme, l’Uruguay se sublime. Mardi, à Puerto Ordaz, la Celeste a livré un match héroïque, fidèle à la mystique d’une sélection qui ne solde jamais son maillot tant qu’un mince espoir de survie subsiste. L’histoire de la Celeste est faite de victoires arrachées dans les arrêts de jeu, de triomphes en milieux hostiles (Maracanazo). Face au Venezuela, l’Uruguay se devait de l’emporter pour se relancer dans la course à la qualification. La Celeste a rempli sa mission en faisant preuve d’un courage immense, en ne ménageant jamais ses efforts, et en affichant une discipline remarquable. Auteur du seul but du match, Edinson Cavani a incarné les valeurs d’une sélection que beaucoup voyaient déjà écartée de la course au Mondial. Après avoir formidablement conclu une action rondement menée, pour inscrire le seul but de la rencontre, le Napolitain n’a cessé de multiplier les courses des deux côtés du rond central pour être certain de ne rien regretter au coup de sifflet final. Sans Suárez, suspendu, mais présent à Puerto Ordaz pour encourager ses coéquipiers, et avec un Forlán toujours aussi fantomatique, la Celeste a parfaitement manœuvré face à un Venezuela bien décevant. César Farías s’est sans doute trompé en titularisant l’inoffensif Feltscher en lieu et place d’Aristeguieta, qui finira par faire son entrée en jeu en seconde période, et Juan Arango ne se trouvait pas dans un grand jour. Cette défaite complique la tâche de la Vinotinto, qui reste cependant dans la course à la qualification. Seule la différence de buts fait stationner le Venezuela en rang au-dessous de l’Uruguay.
Chili – Bolivie (3-1) :
Buts : Sánchez (2e), Vargas (16e), Vidal (90e), pour le Chili. Moreno (32e) pour la Bolivie.
Comme attendu, le Chili a dominé la Bolivie (3-1). Un succès qui le rapproche notoirement de sa deuxième Coupe du monde de rang. Effet Sampaoli ou pas, la Roja s’est montrée supérieure aux Boliviens, réalisant le break dès la 16e minute. Arturo Vidal a fini par rassurer l’Estadio Nacional à la 90e, alors que les Boliviens avaient réduit le score via Marcelo Moreno. Le néo avant-centre de Flamengo avait pourtant pris sa retraite internationale après le match face à l’Argentine fin mars dernier, avant d’être convoqué de nouveau par Xavier Azkargota, et de revenir sans moufter. Le sélectionneur espagnol de la Bolivie, le seul à avoir qualifié le pays andin pour une Coupe du monde (1994), avait déjà dû livrer une bataille avant de se rendre à Santiago de Chile. Face au gouvernement bolivien. Plus précisément, face au vice-président, Alvaro Garcia Linera. « Il faut tous les virer » , s’était emballé le responsable politique après le nul de la Bolivie face au Venezuela (1-1), vendredi dernier. Réponse du sage Azkargota : « J’imagine qu’il doit avoir en tête des projets avec un budget suffisant pour développer le football en Bolivie. Pour commencer, je lui suggérerais de lireLa dinamica de lo impensadode Dante Panzeri.Pour être sérieux, le football doit être un jeu, disait le fameux journaliste d’El Grafico. »
Classement : 1- Argentine, 26pts, 2- Colombie, 23 pts, 3- Équateur, 21pts, 4- Chili, 21pts, 5- Uruguay, 16pts, 6- Venezuela, 16pts, 7- Pérou, 14 pts, 8- Bolivie, 10 pts, 9- Paraguay, 8 pts.
par Thomas Goubin