- CDM 2018
- Gr. A
- Uruguay-Russie (3-0)
L’Uruguay fait redescendre la Russie sur terre
Bien lancé par un coup franc de Suárez et rapidement en supériorité numérique, l'Uruguay a fait descendre la Russie de son petit nuage et décroche avec autorité la première place du groupe A.
Uruguay 3-0 Russie
Buts : Suárez (10e), Laxalt (22e), Cavani (90e) pour l’Uruguay
Il faut croire que c’était trop beau pour durer. Large vainqueur de l’Arabie saoudite (5-0), puis de l’Égypte (3-1), la Russie planait au-dessus des critiques qu’elle avait suscitées avant le Mondial et avait retrouvé l’estime du public russe, désormais massivement derrière la Sbornaya. Un tableau idyllique, que l’Uruguay s’est malicieusement permis de noircir. Un coup franc vicieux de Suárez, une défense hermétique et un coup de pouce de Smolnikov, qui a vite laissé la Russie à dix contre onze, et le tour est joué. La Celeste s’empare de la première place du groupe A. Au métier.
Suárez ouvre la voie
Plus de 40 000 spectateurs, une concentration record de drapeaux russes au mètre carré et l’hymne de la Sbornayagueulé à tue-tête : l’avant-match a de quoi réchauffer le petit cœur sensible de Vladimir Poutine. Le sélectionneur russe, Stanislav Tchertchessov, n’a, lui, pas fait de sentiments : son meneur, Aleksandr Golovin, qui aurait pu être absent en huitièmes en cas de carton jaune aujourd’hui, commence le fessier collé au banc de touche.
Du coup, les Russes débutent piano piano et se font surprendre par ce petit vicelard de Luis Suárez. El pistolero snipe sur coup franc Akinfeïev, en envoyant une flèche ras de terre dans le petit filet. Mais la Sbornayaa aussi quelques balles dans le chargeur. Dans la foulée, Cherichev, bien servi de la tête par Dzyuba, envoie une galette dans les bras de Muslera, qui détourne en corner. La Russie cavale, mais l’Uruguay, sans transpirer, contrôle la situation. Et double la mise avec un maximum de réussite : Diego Laxalt joue au flipper avec les défenseurs adverses et sa frappe finit au fond de la cage russe. Frustrant pour les Russes et pour Igor Smolnikov, qui pète un câble en séchant Laxalt et se chope un second jaune synonyme de rouge. Sympa pour les Uruguayens, qui dominent la partie montés sur le petit nuage de Luis Suárez, dont les courses incessantes mettent au supplice l’axe central russe.
Du béton et encore du béton
Les hommes d’Óscar Tabárez, fidèles à leur réputation, blindent alors leurs arrières, quitte à parfois se retrouver le cul par terre pour défendre face aux ailiers russes. Volontaire, la Russie tente toujours, elle, d’envoyer du jeu, mais se casse sans surprise les dents sur le béton uruguayen. À l’autre bout du pré, Cavani, bien servi par Nandez puis Suárez, vendange comme un cochon. Avant d’enfin se faire plaisir en plantant un but de vautour en fin de partie, après un coup de casque de Godín.
La défense uruguayenne, elle, se relâche à l’approche du coup de sifflet final et laisse Smolov s’amuser dans sa surface, mais ce dernier bute sur Muslera. Qu’importe, l’essentiel est ailleurs pour la Celeste, qui finit première de ce groupe A devant les Russes. Et pourrait potentiellement retrouver l’Espagne, le Portugal ou l’Iran en huitièmes de finale. Mais quel que soit le prochain adversaire des poulains de Tabárez, il devra sans doute se creuser la tête pour percer le coffre fort uruguayen, toujours impénétrable après trois matchs de Coupe du monde.
Uruguay (3-5-2) : Muslera – Cáceres, Godín, Coates – Laxalt, Bentancur, Vecino, Torreira, Nandez – Suárez, Cavani. Sélectionneur : Óscar Tabárez.
Russie (4-2-3-1) : Akinfeïev – Koudriachov, Ignashevich, Koutepov, Smolnikov – Gazinski, Zobnine – Cherichev, Mirantchouk, Samedov – Dzyuba. Sélectionneur : Stanislav Tchertchessov.
Par Adrien Candau