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L’Uruguay, ce redoutable outsider
Sauf dans leur capacité à résister à l'Espagne, les petits Charruas n'ont pas franchement ébloui lors de ce Mondial U20. Mais ils forment indéniablement un ensemble de compétiteurs hors pair. La France est prévenue.
Un petit pays qui sait gagner
Faire beaucoup avec peu est sans doute le grand talent uruguayen. Se construire un palmarès de mastodonte du football avec 3,5 millions d’habitants. Paraître inférieur, l’être sans doute, mais parvenir à vaincre malgré tout, avec la garra charrua, cette faculté à batailler chaque ballon comme s’il s’agissait du dernier, comme levier vers les plus improbables victoires. Le Maracanãzo comme emblème et modèle. Et pour ce qui concerne cette sélection U20, cette victoire face à l’Espagne, la grande favorite, en quart de finale. En demies, la mini-Celeste s’est montrée bien moins à son avantage. Longtemps menée au score par l’Irak, elle ne s’est toutefois jamais résignée, a égalisé dans les dernières minutes, avant d’arracher sa qualification aux tirs au but. L’Uruguay n’aime pas s’avancer en favori. Cela tombe bien, les jeunes Charruas ne le seront pas ce samedi face aux Bleuets. « Nous sommes un petit pays, mais avec une riche histoire footballistique, cela nous impulse à trouver des ressources insoupçonnables pour vaincre » , a prévenu le sélectionneur charrua, Juan Verzeri.
Une sélection hermétique
Au total, l’Uruguay n’a encaissé que trois buts depuis le début de la compétition, aucun lors de la phase de poules. Parmi les demi-finalistes, personne ne disait mieux. La défense est indéniablement le point fort des Charruas. Elle est menée par le capitaine Gastón Silva, grand meneur d’homme, et impitoyable garde du corps, qui semble avoir été sévèrement éduqué à l’école Paolo Montero. Grand espoir du Defensor Sporting, le meilleur centre de formation du petit pays, Silva fait partie des rares rescapés du Mondial U17 2011. L’Uruguay y avait atteint la finale, battu par le Mexique, le pays organisateur. Pilier de la sélection, la carrière du rude défenseur n’a toutefois pas encore décollé en club. La raison ? Comme tous les membres des sélections de jeunes évoluant encore au pays, Silva est mobilisé trois jours par semaine au sein des installations de l’association uruguayenne de football. Pour ces espoirs celestes, la sélection peut être considérée comme un véritable second club. Les bons résultats des Charruas, toutes générations confondues, ne tombent pas du ciel.
Nico la star
En cas de succès uruguayen face à la France, il sera sans doute élu meilleur joueur du tournoi. Lui, c’est Nico López, employé par l’AS Roma depuis un an, et auteur de quatre buts et deux passes décisives depuis les débuts de ce Mondial U20. Le Giallorosso s’était également montré imparable lors du tournoi sud-américain de qualification, bouclé avec six buts au compteur. Attaquant vorace, López se déploie sur tout le front de l’attaque, où il peut percer dans l’axe, comme sur un côté. À gauche de préférence. Fin techniquement, et habile devant le but, Lopez est un monstre de détermination. À la Luis Suárez, et à l’image de cette mini-Celeste, pas forcément attendue si haut, pas la plus séduisante balle aux pieds, mais bien là, malgré tout.
par Thomas Goubin