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Luis Suárez, le joueur qui divise le monde en deux

par Antoine Mestres
3 minutes
Luis Suárez, le joueur qui divise le monde en deux

En ce moment, Luis Suárez plante comme jamais et affole les compteurs. Mais il continue tout autant de faire ce qu'il a toujours fait à côté : provoquer, sourire, courir, insulter, mordre, frapper jusqu'à épuisement. Pour un football qui lui ressemble : sincère, brutal. Et donc clivant.

Si le sauvetage de Luis Suárez sur sa ligne et avec les mains contre le Ghana revient en première ligne au moment d’évoquer son palmarès pourtant riche de bandit, juste devant ses morsures à l’encontre d’Ivanović et ses provocations à l’encontre de Patrice Évra, c’est parce qu’il a ce soir de juin 2010 divisé le monde en deux. En se sacrifiant pour aller en demi-finale de coupe de monde, il a rappelé que le sport n’avait qu’une réalité duale bête et méchante : certains gagnent, d’autres perdent. En laissant loin derrière toute forme de morale pour atteindre la victoire, il a rappelé à l’inverse que tous les recours étaient bons pour y arriver : la ruse, la triche, la provocation… Souvenons-nous de cette célébration hallucinante devant David Moyes encore à Everton, qui l’avait taxé de simulateur. Et il a rappelé que ces vices peuvent rejoindre la technique individuelle, le sens tactique, le physique, le mental au rang des qualités du footballeur. Il est d’ailleurs aujourd’hui sa version ultime, alliant une technique très latine et les principes élémentaires du combat anglo-saxon, ou l’inverse, une grinta sud-américaine et une science du jeu très européenne. Peu importe. En Uruguay, il avait été adulé pour son coup de génie, il était devenu un héros. Bien loin des envies franco-françaises de rejouer un certain France-Irlande. Son sourire enfantin, un peu fouine, un peu malicieux, content de ses bêtises ramène ainsi le football à sa raison d’exister première : celle d’un jeu, où il faut jouer pour gagner. Point. Et provoque donc une envie de le clamer : Luis Suárez, c’est le football. Le football sans prisme déformant.
Le football sans prisme déformant
Le 22 novembre 2010, lors du choc entre l’Ajax Amsterdam et le PSV Eindhoven, Luis Suárez mord au cou l’ailier marocain du PSV Otman Bakkal. Il est alors surnommé le « cannibale » de l’Ajax par un journaliste du De Telegraaf. Quelques années plus tard, le décor a changé et il remet ça, cette fois avec le bras de Branislav Ivanović. Malgré les excuses, malgré les suspensions à répétition. Preuve qu’il y a chez Luis Suárez quelque chose de terriblement cohérent. Ses dents en avant le rappellent, son football le prouve, un football qui se joue sans compromis : tête baissée, toujours vers l’avant, sans concession aucune. « Luis est imprévisible, il se laisse difficilement influencer mais c’est aussi ce qui le rend attachant, voire spécial » , disait de lui Marco van Basten. Évoluant hors-civilisation, hors-cadre établi et hors influence, Luis Suárez est finalement une version aboutie de ce que le football peut produire de plus brutal. La course aux chiffres, aux récompenses individuelles ? Il laisse ça aux machines à stats : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, seuls au monde. Les égos trips face aux médias ? Il laisse ça à Zlatan Ibrahimović. L’art pour l’art ? À Robin van Persie. La nonchalance ? A Dimitar Berbatov. Luis Suárez s’est construit hors de tout ce qui construit un attaquant moderne : le rapport à la caméra, les plans de carrière, les plans de communication, le vrai/faux respect des règles, des clubs aussi, aussi grands soit-il (Ajax, Liverpool…) ne sont pas fait pour lui. Car il ne joue pas pour son équipe, ni pour ses supporters, ni pour son club, ni pour plaire, séduire ou se démarquer des autres. Il joue pour marquer, encore et toujours, et pour gagner. Point. Luis Suárez est le dernier footballeur de rue qui n’a cessé d’être ce qu’il a toujours été : un chien fou et incontrôlable aux accents géniaux et jouissifs puisque sans vernis aucun. Luis Suárez est le dernier footballeur à l’état sauvage.

Dans cet article :
Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki
Dans cet article :

par Antoine Mestres

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