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- Barcelone-Valence (7-0)
Luis Suárez et Messi croquent les Chés
Rarement Valence aura connu telle humiliation. Matraqués par un Barça grandiose, les Chés repartent du Camp Nou avec un 7-0 dans la musette. Un résultat qui ouvre les portes de la finale à des Blaugrana menés par les si géniaux Luis Suárez, auteur d’un quadruplé, et Lionel Messi, qui se contente d’un triplé.
Barcelone FC 7-0 Valence CF
Buts : Luis Suárez (7e, 11e, 83e, 88e) et Messi (29e, 59e, 74e) pour le Barça
Chaque rencontre des Culés entraîne son lot de vidéos Youtube. Les géants des vidéos en ligne se délectent de chaque geste exquis, raffiné et superflu de Neymar, Messi et Iniesta. Des exploits qui sont suivis, à coup sûr, d’un best of sur l’internet. Rares, pourtant, sont les clips à la gloire du véritable chef d’orchestre blaugrana : Sergio Busquets. En ce mercredi soir anonyme, la sentinelle azulgrana délivre un énième ballet à rendre fou les créateurs de ce jeu. Dans les faits, sur le second pion du Pistolero, il trouve, d’une transversale dans les pieds, un Aleix Vidal qui n’a plus qu’à servir sur un plateau l’Uruguayen, grand bonhomme du match avec son quadruplé. Une scène qui se répète à l’infini, mais qui ne cesse de méduser le Camp Nou. Valence, pour sa part, en est resté estomaqué. Dominés dans tous les secteurs, les Chés ne donnent pas même sa chance au suspense. Les Barcelonais, rapidement avec le break en poche, peuvent eux se targuer d’avoir croqué quelques feuilles de match, Neymar le premier. Il n’empêche, avec leur large succès 7-0, et un triplé pour Messi, ils ont déjà pris rendez-vous pour la finale de leur Copa del Rey. Une douce habitude du côté des Ramblas.
Heureux qui comme Lucho
Seul, dans son carré technique, Luis Enrique apprécie. Au sourire crispé et aux poings contractés du coup d’envoi succède la joie d’un entraîneur heureux. Ou d’un amoureux du football en délectation. Pour ce, Neymar se la joue ratisseur et trouve, dans l’espace, son comparse Suárez qui, sans forcer mais d’un croisé, troue une première fois Ryan. Le début d’une sale – et longue – soirée pour le portier kangourou… Sans prendre la peine de souffler, l’Uruguayen remet ça dans la foulée. Cette fois, le métronome se nomme Busquets et le passeur décisif Aleix Vidal. Une œuvre d’art collective qui offre au coach blaugrana de belles raisons de savourer : avec ses titulaires indiscutables, Mascherano, Dani Alves, Rakitić et Bravo, laissés au repos, les « seconds couteaux » – ouvrez grand les guillemets – Mathieu, Arda, Vidal et Ter Stegen n’affaiblissent pas le niveau. Bien au contraire, les actions s’enchaînent du côté des Azulgranas, toujours prompts à profiter des largesses défensives valenciennes. Une aubaine pour Messi qui, sur un service de Don Andres dévié par Neymar, crucifie le gardien adverse et s’offre son petit pion syndical.
« ¡ Cheryshev, te quiero ! »
Le premier acte touche à sa fin que les ennuis s’accumulent pour la fratrie Neville. Car au dernier golazo collectif succède un récital en binôme entre le M et le S. Après avoir déchiré en vitesse Mustafi, le double buteur sert son ami qui, lui, se charge de martyriser l’équerre de Ryan. Pis, le temps additionnel offre un carton rouge à Mustafi et un penalty à Neymar. Nonchalant plus que fair-play, il envoie ce dernier sur le poteau. Traumatisés, les Chés occupent, le temps des prémices du second acte, le camp blaugrana. Puis, plus rien, ou presque, jusqu’à l’entrée du néo-Valencien Cheryshev, tout juste prêté par le Real Madrid. Le Camp Nou se rappelle au bon souvenir de l’élimination administrative de l’ennemi héréditaire en entonnant des « ¡ Cheryshev, te quiero ! » Des chants qui redoublent d’intensité lorsque le Russe inscrit un but… finalement signalé hors jeu. Entre-temps, Leo Messi, sur un presque copié-collé de son premier pion, double son compteur but, avant de le tripler, sur une ogive qui laisse pantois le si seul Ryan. Le clap de fin reste propriété du Pistolero. En chaleur face aux cages, il s’offre un quadruplé, de la tête et en force, pour officialiser l’une des plus grandes humiliations de la Copa. Une Copa qui devrait rester au Camp Nou.
Par Robin Delorme