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Luis Muriel, le bol d’air frais de l’Atalanta
Dans une forme éclatante avec l’Atalanta, Luis Muriel (29 ans) est au zénith de sa carrière et pourrait bien, ce mercredi face au Real en Ligue des champions, être le grand bonhomme de la soirée. Une juste récompense pour un homme qui attend de pied ferme ces huitièmes de finale de C1, prêt à atteindre le niveau où beaucoup l’attendent depuis trop longtemps.
Assis face à une salle de presse vide du centre sportif Bortolotti de l’Atalanta ce mardi, Luis Muriel arbore un sourire digne d’un homme qui a la pêche. « Être heureux est une philosophie de vie, et je cherche à contaminer mes partenaires, lance-t-il amusé. C’est comme ça que je vois la vie et les situations qui me contrarient, je cherche à ne pas les montrer. Je préfère montrer un Muriel heureux. » Et à la veille d’une rencontre prestigieuse face au Real en Ligue des champions, le buteur colombien de 29 ans affiche une confiance qui va bien au-delà du simple fait d’être heureux au quotidien. Il faut dire que le buteur de la Dea a quelques faits d’armes à faire valoir depuis qu’il a posé ses valises à Bergame à l’été 2019. Des prouesses du genre à faire pâlir l’arrière-garde de la Maison-Blanche avant ce huitième de finale aller de Ligue des champions en Lombardie.
De supersub à super titulaire
Il y a un an quasiment jour pour jour, l’Atalanta dégommait Valence à San Siro dans une rencontre devenue tristement célèbre depuis, qui faisait pourtant office de première pour le club à ce niveau en C1. Si cette fois-ci, la manche aller face au Real se déroulera à Bergame, les coéquipiers de Muriel joueront dans un stade vide. Une autre différence ? S’il était cantonné à regarder ses coéquipiers briller la saison passée depuis le banc des remplaçants, le bomber de Santo Tomàs devrait cette fois-ci démarrer comme titulaire face aux Merengues. Un moment que l’intéressé attend depuis trois ans, date de sa dernière titularisation en C1 dans une double confrontation couperet avec le Séville FC face à Manchester United. Mais pas seulement : « Enfin, ce match contre le Real arrive… Je crois qu’il n’y a pas meilleur moment pour nous pour la jouer, et si on la joue comme on a joué les précédentes, on pourra faire le match que l’on souhaite faire. Depuis quelque temps, j’arrive à avoir cette constance dans mes performances que j’ai toujours souhaité avoir et j’ai beaucoup travaillé pour y parvenir. J’ai davantage de temps de jeu et j’ai envie de continuer à en profiter pour que cela dure le plus longtemps possible. »
Oui, depuis quelque temps, Luis Muriel est incontournable à l’Atalanta, et plus seulement en sortie de banc. Ses statistiques sont affolantes : un but toutes les 54 minutes en Serie A pour seulement six titularisations, un toutes les 73 minutes toutes compétitions confondues pour un bien joli total de dix-sept pions et sept passes décisives en trente matchs depuis le début de l’exercice. Face à Naples (4-2) en championnat ce dimanche, Muriel a confirmé sa bonne forme en signant un golazosomptueux et une assistà la clef. Une manière pour lui de rendre la confiance accordée par Gian Piero Gasperini, qui l’a titularisé lors de quatre des cinq derniers matchs de sa Dea (toutes compétitions confondues). Sortez les parapluies, pluie de louanges en vue : « Il a les capacités et la qualité d’un top joueur, explique Gasperini. Encore plus cette saison que la précédente.(…)Il se montre extraordinaire au moment de conclure ou de donner une passe décisive, je ne peux que m’ajouter au concert de louanges qui lui est fait. »
Dream bigger
Pour atteindre ce qui apparaît être le meilleur moment de sa carrière, Muriel explique comme beaucoup dans son cas avoir « bossé dur ». Mais le seul fait d’être un stakhanoviste n’explique pas l’incroyable casse-tête qu’il crée dans la tête de Gasperini semaine après semaine. Depuis son retour en Italie et plus particulièrement à Bergame, Muriel a retrouvé un système de jeu proche du 3-4-2-1 de Francesco Guidolin à l’Udinese où l’homme rayonnait déjà huit ans plus tôt. Aussi, Muriel a eu le mérite de ne pas péter un câble là où d’autres auraient vu rouge lorsqu’il devait se contenter de bouts de match tout en se montrant décisif lors de grands rendez-vous domestiques (Roma et même Lazio l’an dernier) ou en Ligue des champions en inscrivant le but validant la qualif en huitièmes sur la pelouse de l’Ajax cette année.
Pour El Tiempo en 2018, du temps où il jouait en Andalousie, Luis Muriel expliquait rêver un jour « jouer pour Manchester United, le Bayern, le Barça ou le Real en triomphant d’abord dans un club de la trempe de Séville ». Si ce n’est pas à Séville, le Colombien réussit aujourd’hui au sein d’un club d’un calibre proche de celui du club sévillan. Le Real est prévenu : Luis Muriel, même à 29 ans, rêve encore en grand.
Par Andrea Chazy