En préambule, un petit rappel de l’histoire.
Est-ce que le foot de haut niveau vous manque en Extremadure ? Cela fait longtemps qu’un club ne fait plus partie de la Liga…
C’est vrai que cela fait longtemps, facilement 10 ans, je dirais… C’était Merida (en 1997/1998, ndlr). C’est le dernier club de notre région à avoir joué en première division.
Racontez-nous un peu la situation au classement avant ce match… Quels étaient les enjeux ?
Le Racing Valvedeno nous devançait d’un point au classement avant la dernière journée. Nous avions donc besoin de gagner notre match et d’espérer une contre-performance du Racing Valverdeño dans le même temps. Dans notre division, les quatre premiers jouent l’accession en play-offs et seul le vainqueur de ce tableau final peut accéder au niveau supérieur, puisqu’il y a trois poules au total.
Depuis combien de temps San Servan est-il en cinquième division ?
Il y a quatre ans, nous sommes montés grâce au travail du staff technique dans cette cinquième division nationale. Depuis trois ans maintenant, nous sommes habitués à terminer dans les quatre premiers pour jouer l’accession au niveau supérieur. Pour l’instant, nous n’y sommes jamais arrivés… Cette année, notre qualification crée un peu la polémique, mais bon, nous sommes un club de football comme les autres.
Comment se passe la rencontre jusqu’à la mi-temps ?
Notre adversaire était Alburquerque. L’équipe ne jouait plus rien dans la saison, mais ils sont restés très professionnels. Ils ont très bien commencé la rencontre, et à la mi-temps, le score était toujours de 0-0 sur leur terrain.
Comment vous est venue l’idée de tweeter à cet instant : « Nous perdons 2-0 et nous jouerons la deuxième mi-temps sans notre gardien, qui a été expulsé » ?
La vérité, c’est que ce tweet est issu d’une blague faite par quatre gamins. Ils étaient au bord du terrain, et notre community manager ne pouvait pas assister à la rencontre, il avait une obligation familiale. Dès lors, il a appelé l’un de ces enfants pour lui demander quel était le déroulement de la partie juste avant la mi-temps. Le jeune a inventé cette histoire, le community manager lui a fait confiance en postant l’information sur Twitter. À partir de là, le Racing s’est informé sur notre compte officiel et pensait être en bonne voie pour se qualifier, puisqu’ils menaient 1-0.
Aucune règle n’interdit de poster une information fausse sur ce réseau social… Au niveau sportif, on ne peut pas parler d’un manque de fair-play !
Et ensuite ?
Ensuite, le Racing a pris un but en seconde mi-temps et le match s’est terminé sur le score de 1-1. De notre côté, nous avons dû attendre la 85e minute pour ouvrir le score sur penalty. Nous avons marqué une première fois, puis l’arbitre a demandé à faire retirer le penalty. Mais même la deuxième fois, notre tireur a marqué.
Vous étiez au courant du résultat du Racing Valverdeño ?
Mon équipe devait simplement gagner, et s’intéresser au résultat du Racing nous importait peu. On pouvait le voir à la fin quoi qu’il arrive… J’ai demandé aux joueurs de ne pas s’informer, et qu’il fallait se concentrer sur notre jeu avant tout. Même les enfants qui ont fait le tweet n’étaient pas au courant de leur situation. Ils étaient dans les tribunes, à profiter du match et quand est venu l’appel, ils ont voulu dire une bêtise. C’est vraiment un pur concours de circonstances…
Comment avez-vous eu écho de la réaction du Racing à la fin de la rencontre ?
Nous avons tout de suite envoyé des excuses via notre compte Twitter pour cette mauvaise blague, dès que notre community manager s’est rendu compte de la farce. Il restait environ quinze minutes à jouer, et il a voulu appeler mon assistant pour s’assurer de la bonne information. Quand il a compris qu’il y avait en fait 0-0, il a effacé le tweet et posté un message d’excuses. Le Racing n’a pas posé de réclamation, c’était une petite erreur, c’est tout. Après coup, ils doutaient qu’il s’agisse d’une simple blague, mais nous leur avons expliqué l’histoire en détail. D’ailleurs dans la pratique, ils ont cherché à mettre le but du 2-1 pendant les dix dernières minutes, mais ils n’y sont pas arrivés… Je pense qu’ils acceptent cet échec sportif.
Pourquoi avoir effacé le tweet ?
Il faudrait plus en parler au community manager… J’imagine que si l’information est erronée, il faut la supprimer au plus vite. Il fallait effacer ce tweet, car il s’agissait d’un mensonge, tout simplement. Les excuses sont venues ensuite.
Mais pourtant, ce genre de pratique n’est pas contre le règlement…
Non, bien sûr. Aucune règle interdit de poster une information fausse sur ce réseau social… Au niveau sportif, on ne peut pas parler d’un manque de fair-play ! Ensuite, laisser un message erroné sur son fil d’informations, cela fait juste tache. J’imagine que ça l’embêtait de voir ce message…
Vous comptez faire quoi à présent, jouer les matchs ?
Bien entendu ! Ce dimanche, nous commençons les play-offs. C’est un match de demi-finale à élimination directe, et si nous le gagnons, nous jouerons un match final pour accéder au niveau supérieur.
Est-ce que demander à rester en cinquième division et laisser le Racing jouer les play-offs serait envisageable selon vous ?
Non, nous allons jouer notre chance à fond ! Le Racing est déjà éliminé, c’est le jeu… Si nous montons en quatrième division, ce sera grâce à nous, ni plus ni moins. Aujourd’hui, on se fixe sur les matchs à venir et nous pensons uniquement au futur du club.
Le Barça et le Real reculent sur l’interdiction du port de maillots adverses