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Luis Garcia : «Benitez est l’un des meilleurs »
L'ex joueur de Liverpool, Luis Garcia, a choisi de quitter l'Europe du foot, à 33 ans. Il évolue depuis cet été à Puebla, modeste club de première division mexicaine. Il explique ce choix et se remémore son âge d'or chez les Reds.
Que connaissais-tu du Mexique, de son football, avant de débarquer à Puebla ?
J’avais déjà disputé un avant-saison avec l’Atletico Madrid ici, et je me suis informé auprès d’anciens coéquipiers, notamment des amis de Michel et Butragueño qui ont évolué dans ce championnat (nda : les gloires du Real Madrid ont terminé leur carrière à l’Atletico Celaya). Et puis Wikipedia existe, ça aide pour s’informer.
La violence croissante qui frappe le pays ne t’a pas inquiétée ?
C’est sûr que dès que l’on évoque le Mexique en Espagne, c’est pour parler de ses mauvais côtés. Mais j’ai échangé avec des amis qui m’ont dit que je pouvais partir à Puebla sans problème, que la ville n’était pas touchée par la violence comme d’autres. Et puis, il peut t’arriver quelque chose où que tu sois, au Mexique, ou ailleurs.
T’es-tu déjà adapté au foot mexicain ?
Je commence tout juste à me sentir vraiment à l’aise. M’adapter à l’altitude n’a pas été facile. Nos installations se trouvent à 1300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Physiquement, je ne suis pas arrivé à 100% non plus. Mais, en terme de style de jeu, cela ressemble vraiment à l’Espagne, les équipes cherchent à s’approprier le ballon, et le rythme est assez intense. Certaines équipes pourraient d’ailleurs jouer en Liga, même si le niveau général est plus élevé en Espagne.
Tu as été formé à Barcelone mais tu as passé tes meilleures années à Liverpool. A quel club te sens-tu le plus attaché ?
Mon coeur est partagé. Les années que j’ai passées à Liverpool ont été incroyables. Là-bas, je me suis vraiment senti comme un Red. Après, le Barça, c’était le club de mon enfance et celui où je me suis formé.
Quand tu vois évoluer le Barça, le jeu proposé ressemble-t-il vraiment à ce que l’on vous enseignait à la Masia ?
Oui. Il existe cette même obsession pour la possession de balle, cette ambition de surprendre l’adversaire dès la relance, mais Guardiola a vraiment réussi quelque chose d’exceptionnel en convainquant un groupe de vingt joueurs professionnels de suivre la même idée de jeu.
Pour revenir à Liverpool, pourquoi étiez-vous si bons en Coupe et si décevant en championnat ?
C’est vrai, on n’a jamais réussi à se battre pour le titre. On manquait de régularité. Alors qu’en Ligue des champions, notamment, on était toujours à 100%, et on a cumulé les bons résultats. Mais je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi on ne parvenait pas à rééditer cela en championnat. Peut-être à cause du style de la Premier League : plus dur, et plus rapide.
Révèle nous le secret : que s’est-il passé lors de la mi-temps de la finale de Ligue des champions 2005 à Istanbul ?
Ca, c’est la question qu’on m’a posé un million de fois. La vérité, c’est qu’il ne s’est rien passé de spécial. Benitez a seulement exigé que l’on termine le match dignement, que l’on s’efforce au maximum, et que l’on pense à tous ses supporters qui n’avaient cessé de nous soutenir. Vraiment, rien d’extravagant. Et puis en deuxième mi-temps, tout s’est passé comme dans un rêve. En tant que joueur, tu gardes toujours un mince espoir de revenir même quand tu es mené de la sorte, mais on était aussi conscient que cela serait très compliqué face à un tel adversaire.
Rafael Benitez a la réputation d’être un entraîneur pointilleux. Comment est-ce de travailler sous ses ordres ?
C’est un entraîneur vraiment spécial, très travailleur, qui veut gagner tous les matches. A Liverpool, je me trouvais dans la meilleure forme de ma carrière, et Benitez m’a vraiment transmis sa confiance. Il m’a emmené d’Espagne avec lui et quand un entraîneur te consacre autant de temps, tu te sens vraiment redevable.
En quoi voulait-il te faire progresser ?
Notamment sur mes prises de décisions, où je me trompais trop souvent à son goût. Et puis sur le replacement. Pour moi c’est l’un des meilleurs entraîneurs au monde.
Avant Puebla, tu avais déjà surpris en choisissant Panathinaïkos. Djibril Cissé, que tu avais connu à Liverpool, a-t-il eu un rôle dans ton arrivée en Grèce ?
Non, même si nous sommes bons amis. J’ai surtout été motivé par la perspective de jouer la Ligue des champions, d’intégrer un club qui a un nom en Europe. Outre Djibril, je connaissais aussi certains joueurs espagnols comme Josu Sarriegi. La première moitié de saison a été très bonne, mais à partir du changement d’entraineur je n’ai plus vraiment eu ma chance, j’ai donc préféré partir.
Tu as dit à Cissé qu’il fallait qu’il arrête les tatouages ?
C’est vrai qu’il n’a plus vraiment de place pour en faire des nouveaux, mais il continue quand même … Il aime ça, que veux-tu.
Pour terminer, as-tu un plan de fin de carrière ?
Non, je sais juste que je ne pense pas encore à y mettre un terme, que je profite de mon métier au jour le jour, et que j’ai deux ans de contrat avec Puebla.
Propos recueillis par Thomas Goubin
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