Quel est l’objectif du Honduras ?
Notre premier but sera de passer la première phase, ce que n’a jamais fait le Honduras. Nous avons des raisons d’y croire : beaucoup de nos joueurs vont jouer leur deuxième Mondial de rang et évoluent à l’étranger. Ils sont habitués au niveau international, et avec l’apport de la jeune génération talentueuse qui s’est distinguée lors des JO 2012 (quarts de finale), je pense qu’on peut se qualifier pour le deuxième tour.
Que répondez-vous à ceux qui considèrent le Honduras comme la sélection la plus faible du groupe ?
C’est logique. Notre historique en Coupe du monde nous place à ce rang. En 2010, le Honduras n’a même pas marqué un but. On ne peut donc pas s’attendre à ce qu’on raconte monts et merveilles sur nous, mais on croit en nous. Je vois des joueurs impliqués, avec énormément d’envie, ça me rend serein, tranquille. Les Honduriens pensent collectif, et physiquement, ils sont très puissants. C’est notre grande force.
Quel Honduras devrait-on voir face aux Bleus ?
Je ne sais pas encore comment je vais organiser mon équipe face à la France, cela dépend également du onze aligné par Deschamps, mais ce qui est certain, c’est que je rechercherai l’équilibre : bien défendre sans que cela nous prive de la possibilité d’attaquer. On doit former un bloc, mais aussi mettre en valeur nos qualités offensives. On peut presser haut ou attendre plus bas. On verra, mais dans les deux cas, on sait faire. On le travaille.
En quoi le Honduras a évolué depuis 2010 ?
Tout d’abord, c’est une sélection qui a davantage expérience. On parle beaucoup avec mes joueurs de ce qui n’a pas marché en 2010 pour que cela ne se reproduise pas. En terme de style, on veut que l’équipe attaque mieux. Il y a quatre ans, le Honduras était solide derrière, mais peinait à créer le danger. On a insisté sur ce point.
On veut donner une bonne nouvelle au peuple hondurien
Le Honduras est le pays le plus violent au monde (hors zone de conflits). Aviez-vous des craintes au moment de prendre en main la Bicolor ?
Pas du tout. On connaît la situation sociale du pays, mais personnellement, je n’ai connu aucun problème. Les joueurs, eux, ne peuvent changer cette situation, mais ils peuvent aider à ce que l’on connaisse positivement leur pays. On veut donner une bonne nouvelle au peuple hondurien.
Vous connaissez bien l’Équateur. Seriez-vous d’accord avec ceux qui considèrent que ce pays dispose de la meilleure génération de joueurs de son histoire ?
Ce qui est certain, c’est que la Tri dispose d’une très bonne génération. La grande différence avec l’Équateur de 2006, c’est qu’aujourd’hui la plupart jouent à l’étranger dans de grands championnats. Techniquement, ils sont excellents, et disposent d’un bagage tactique très intéressant. L’Équateur s’est qualifié pour trois des quatre derniers Mondiaux, ce n’est pas anodin. Cela veut dire qu’on travaille bien dans ce pays.
Au Brésil, vous serez l’un des trois sélectionneurs colombiens à officier, avec Reinaldo Rueda (Équateur) et Jorge Luis Pinto (Costa Rica). Existe-t-il une école colombienne ?
Pas nécessairement, car on voit le football de manière différente, même si la qualité de notre formation, et notre désir de toujours progresser, d’être à la hauteur des meilleurs, nous rapprochent. Moi, je suis davantage de l’école de Maturana, dont je retiens avant tout le travail de la tactique zonale, la pression sur les côtés ou la pression haute avec toute l’équipe. Pinto et Rueda ont, eux, fait des études en Allemagne. Au final, quelles que soient nos différences, la manière dont on dirige a attiré l’attention au-delà des frontières colombiennes.
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