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Luigi Glombard : « On était des bons potes»

Par Florian Lefèvre
7 minutes
Luigi Glombard : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On était des bons potes»

Ce mercredi, Les Herbiers, qui évolue en National, reçoit l’En Avant Guingamp pour rêver d’un exploit en Coupe de France. Dans les rangs du club vendéen, un champion du monde nommé Luigi Glombard. Voilà presque seize ans, l’attaquant passé par le FC Nantes, Grenoble, les Chamois niortais ou Orléans remportait le Mondial des moins de dix-sept ans avec la génération Le Tallec et Sinama-Pongolle. Flash-back.

Qu’est-ce que tu retiens de ce titre de champion du monde, à Trinité-et-Tobago. Déjà un sacré voyage…C’était la première fois que je voyageais aussi loin. En plus, on a joué des top nations : le Brésil, l’Argentine, le Nigeria… C’était super. Chez les Argentins, il y avait Tévez et Mascherano. Tévez, il était très fort et il avait déjà sa cicatrice au niveau de la gorge. Diego était surclassé chez les Brésiliens.

Quel joueur t’impressionnait le plus dans le groupe tricolore ?Florent Sinama-Pongolle était vraiment au-dessus, avec Mourad Meghni. Mourad Meghni, il était très fort techniquement, comme un vrai numéro dix. Florent Sinama-Pongolle, devant la cage : c’était une occasion, un but. D’ailleurs, il a fini meilleur buteur de la compétition. Et en un contre un, il était vraiment très fort.

Qu’est-ce qui faisait la force de votre équipe ?On se connaissait tous depuis longtemps, on était des bons potes. Et puis, il y avait du talent à chaque ligne. On avait des bons joueurs à chaque ligne, on pouvait rivaliser avec n’importe quelle équipe dans ce tournoi. Les autres équipes avaient autant peur de nous que nous on pouvait les craindre. On avait vraiment du talent.

On a fêté le titre au stade, puis à l’hôtel. Le staff nous a laissé la soirée. On a demandé à se faire déposer dans un bar pas très loin de l’hôtel.

En finale, vous battez le Nigeria 3-0. Pourtant, c’est l’équipe qui vous avait fait chuter lors du premier match de poule…Entre-temps, on avait changé de tactique. On était encore plus costauds défensivement et devant, avec les joueurs qu’on avait, ça allait super vite. Dès qu’on avait une occasion, ça allait au fond des filets.

En dehors du foot, c’est quoi votre vie là-bas ?On logeait dans un bel hôtel, mais on ne sortait pas tant que ça. On faisait juste des balades dans le coin où on était. On était vraiment concentrés sur l’objectif du championnat du monde. Quand on est sortis, c’était après le dernier match.

Raconte-nous les célébrations après la finale…On a fêté le titre au stade, puis à l’hôtel. Le staff nous a laissé la soirée. On a demandé à se faire déposer dans un bar pas très loin de l’hôtel. On a dansé, on s’est bien amusés, et puis voilà, on a bien décompressé.

Dans le groupe, on retrouvait Emerse Fae et Stephen Drouin, qui étaient alors tes coéquipiers chez les jeunes au FC Nantes. Ça a donné un goût spécial à ce titre ?C’est sûr qu’on se côtoyait tous les jours au FC Nantes, mais ce n’était pas seulement nous, il y avait généralement deux ou trois joueurs des autres clubs français (Florent Sinama-Pongolle, Anthony Le Tallec et Kévin Debris au Havre AC ; Jérémy Berthod et Kévin Jacmot à l’OL ; Florent Chaigneau et Jacques Faty au Stade rennais… ndlr). Moi, je connaissais aussi Jacques Faty et Mourad Meghni de l’INF Clairefontaine.

Leicester a perdu son attaquant sur blessure, j’ai été prêté un mois là-bas, mais l’attaquant est revenu plus vite que prévu et je suis reparti à Cardiff. À la fin, j’ai signé à Oldham, en troisième division, pour disputer les play-offs.

Presque seize ans après, tu repenses souvent à cette aventure ?Ça fait quand même longtemps. Je n’y repense pas très souvent, mais de temps en temps. À la maison, j’ai le petit trophée qu’on a tous reçu. C’est vrai que parfois, quand je revois la coupe, ça me refait penser à ça. Mes parents ont des photos et le maillot. Quand je rentre à la maison, ça fait toujours du bien de le voir. Ça me rend fier parce que c’est l’un des premiers titres de l’équipe de France au niveau international chez les jeunes. Et puis voilà, maintenant, il faut penser à l’avenir.

Tu as gardé des liens particuliers avec le groupe de l’époque ? Il y a quelques années, Kevin Jacmot nous confiait qu’il t’avait recroisé sur les pelouses de National…Quand on joue l’un contre l’autre en championnat, ça fait du bien. Maintenant, on est tous plus grands, pères de famille, donc c’est différent. On parle plus de l’instant T, ce que le mec devient, sa famille…

Qu’est-ce qui t’a manqué pour percer au FC Nantes ?En étant attaquant, ce sont les buts. Au haut niveau, quand on est devant, il faut marquer.

Tu pars ensuite jouer une saison en Angleterre et au pays de Galles. C’était une volonté de ta part ?C’est vrai que le pays m’a toujours attiré. J’étais content de découvrir ce championnat. Je suis resté une saison. Je n’ai pas trop joué, je ne faisais que des entrées en cours de match. Pendant six mois, j’ai joué à Cardiff. Après, Leicester a perdu son attaquant sur blessure, j’ai été prêté un mois là-bas, mais l’attaquant est revenu plus vite que prévu et je suis reparti à Cardiff. À la fin, j’ai signé à Oldham, en troisième division, pour disputer les play-offs. C’était intéressant, mais on n’a pas réussi à se qualifier pour la finale à Wembley. Et puis, comme je n’avais pas beaucoup joué cette saison-là, je suis retourné en France, à Grenoble.

Il y a quelques semaines, tu déclarais dans L’Équipe que tu aurais peut-être dû patienter en Angleterre. Ça a été un tournant de ta carrière ? Peut-être, je ne sais pas. Quand on est jeune, on veut toujours jouer. Comme je n’avais pas beaucoup de temps de jeu là-bas, je me suis dit : « Autant retourner en France » , mais avec le recul, j’aurais peut-être dû essayer de rester une année de plus.

On est une équipe qui aime avoir la possession du ballon, donc tout faire pour évoluer dans ce sens et déstabiliser Guingamp.

Comment expliquer que la plupart d’entre vous n’aient pas eu la carrière escomptée après ce titre ? À notre époque, quand on est devenu champions du monde U17, on était tous dans des grands clubs français. Il y avait beaucoup de concurrence et beaucoup de bons joueurs. Est-ce que les gens en attendaient plus parce qu’on avait l’équipe « champions du monde » , je ne sais pas… Comme on était champions du monde, il fallait être performants tout de suite. C’était peut-être un peu plus difficile.

Est-ce que tu as déjà joué un seizième de finale de Coupe de France, et si oui, quel souvenir en gardes-tu ?J’ai disputé un seizième avec Niort. On a été éliminés par Orléans (1-2, en 2012, ndlr), donc pas un très bon souvenir. On essayera de faire mieux cette année.

Parle-nous du parcours des Herbiers cette saison. Tu as marqué face au Gazélec au tour précédent…On a gagné contre Orléans aux tirs au but. On a aussi gagné en prolongation contre Limoges. Ça faisait super plaisir de marquer face au Gazélec et surtout de gagner le match. En plus, on était à domicile, donc il y avait de l’ambiance. Le coach nous a dit de jouer comme d’habitude, que si on aimait la Coupe de France, à nous de tout faire pour continuer. Au quotidien, de temps en temps, on nous parle de la Coupe de France dans la rue, mais pas plus que ça.

Et comment tu abordes ce match face à Guingamp ?Je pense qu’il y aura une bonne ambiance. On veut jouer notre jeu comme d’habitude. On est une équipe qui aime avoir la possession du ballon, donc tout faire pour évoluer dans ce sens et déstabiliser Guingamp. C’est une équipe qui marche bien en Ligue 1, donc je pense que ça sera intéressant. Contre le Gazélec, il y en avait plus de 3 000 spectateurs, donc cette fois-ci, peut-être 4 000 ou 5 000.

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