Ludovic Giuly, expert en séduction…

Hors terrain, c’est entendu, Giuly est un branleur certes, mais un branleur attachant. Le genre de type toujours relax, capable d’ambiancer vestiaire, conférences de presse, mises au vert, séances de dédicace et autres parties de poker au fond du bus avec la même désinvolture. Sur le pré par contre, c’est une toute autre affaire. Le lutin parisien est à des année-lumière du touriste qui vient parfois pourrir les interviews de Sammy Traoré ou de Mamadou Sakho au Camp des Loges. Depuis les balbutiements de sa jeune carrière dans la capitale des Gaules, Lyon, jusqu’à ses récentes performance dans la capitale tout court, il en a toujours fait deux fois plus que les autres.

Quoi de plus normal au fond, lorsque l’on se lance dans le foot avec un corps de Schtroumpf qui n’a jamais voulu dépasser le mètre soixante-cinq. Dès le départ, le handicap est profond. Qu’importe, ce que la génétique prend sur le physique, elle le rend parfois côté mental et chez Ludovic, c’est une histoire de famille. Sa folie, son abnégation, sa vista, sa grinta, tout comme ses petites jambes, font partie de l’héritage paternel. Des gènes corses transmis par Dominique Giuly, dit “Doumé”, qui a, en son temps, réussit l’improbable exploit de signer une carrière longue de trente trois saisons dans le foot amateur en tant que portier d’1m69 de haut… Une vraie source d’inspiration pour le fiston.

Dès les premières années au centre de formation lyonnais, dans sa ville natale, les vannes fusent, mais le petit Giuly est doué, s’accroche et réussit chaque année à s’imposer chez les jeunes pousses de l’OL. Il fait ses débuts avec le groupe pro à 19 ans face à l’AS Cannes et devient très vite indispensable dans son rôle d’attaquant de poche sorti de nulle part et qui, dans un clignement de paupière, vous plante un pion décisif.

En un peu plus de trois saisons dans le Rhône, Ludo est également devenu “Super-Souris” grâce à Pascal Olmeta, gardien de but de l’époque. Un surnom à la con, le premier d’une longue série… De “la mobylette” pour son passage à Monaco, à “Little Big Man” lors de sa présentation par le speaker du Parc des Princes, en passant par “le Vespa” à Rome, “le petit rat” ou encore “Astérix” au Barça, c’est d’abord balle aux pieds que “le lutin magique” a toujours su s’attirer la sympathie du public et des médias.

C’est donc avec cette même ligne de conduite qu’il décide d’attaquer son défi parisien. Malgré trente-deux printemps au compteur, Giuly entame la saison pied au plancher, avant d’être très vite rattrapé par une préparation physique légèrement tronquée. Pour ne rien arranger, il est dans un premier temps utilisé comme milieu droit par Paul le Guen et doit donc s’acquitter de la charge défensive qui incombe à ce poste.

Beaucoup trop lourd pour le numéro 7 parisien qui déserte alors son aile au profit de Stéphane Sessegnon et s’en va graviter autour du géant Hoarau sur le front de l’attaque. Grâce à ce remaniement tactique effectué très tôt, le jeu parisien est autrement plus structuré, fluide et incisif. Ludo, lui, distille mieux ses percées, gagne en efficacité et se paye même le luxe d’être à nouveau décisif.

Au final, si son pari n’aboutit pas, que les Rouge et Bleu ne retrouvent pas l’Europe, cet éternel trublion aura au moins réussi un bel exploit : redonner le sourire au PSG. Pas une mince affaire en juillet dernier…