- Ligue des champions
- Barrages aller
- Braga/Udinese (1-1)
L’Udinese repart indemne de Braga
Pas de vainqueur pour ce barrage aller de la Ligue des champions entre Braga et l'Udinese. Les Frioulans ont ouvert le score par Basta, Braga ont égalisé par Ismaily. Tout reste donc à jouer pour le match retour, dans une semaine, au stadio Friuli.
Sporting Braga – Udinese 1-1 Buts : Ismaily 68′ / Basta 23′
Pas de satisfaits, pas de déçus, et pourtant, tout le monde est un peu satisfait, et un peu déçu. C’est bien là les folles contradictions du football. Voilà donc le verdict de ce match aller des barrages de la Ligue des champions entre le Sporting Braga et l’Udinese : 1-1. Un bon score pour l’Udinese ? Oui. Parce qu’un nul obtenu à l’extérieur est toujours un bon score, surtout lorsque l’on sait qu’il est très compliqué d’aller s’imposer au stadio Friuli. Pourtant, ce score nul peut laisser des regrets aux Italiens. Lorsqu’ils menaient 1-0 et qu’ils contrôlaient avec brio la rencontre, le gardien de Braga a sorti une double parade splendide, qui a empêché les siens de sombrer. Derrière, les Portugais ont égalisé. Ah, donc, ce nul, c’est une aubaine pour Braga ? Bah, non. Non plus. Un nul à domicile n’est évidemment jamais une aubaine, même si l’on revient de loin. D’autant qu’après avoir égalisé, le finaliste de l’Europa League 2011 a attaqué tête baissée, et aurait pu s’imposer si Brkić, le nouveau gardien de l’Udinese, ne s’était pas montré déterminant à plusieurs reprises. 1-1, donc. Tout reste à faire pour le match retour. Les joueurs de Guidolin s’en sortent évidemment mieux que l’an passé, lorsqu’ils s’étaient inclinés à l’Emirates, et ce, grâce au fameux but à l’extérieur. Le retour, la semaine prochaine, dans le Frioul, risque de réserver de bien belles choses. Car les deux équipes ont tout à perdre. Et tout à gagner.
La tête de Nedvěd Basta
Porté par l’euphorie de retrouver la Ligue des champions après une année et demie d’absence, Braga débute le match à l’abordage. Les attaques sont un peu confuses, et l’Udinese, qui a encore en tête ce barrage aller-retour contre Arsenal l’année dernière (surtout que Braga a le même maillot que les Gunners), reste prudente. L’équipe a été quelque peu redessinée pendant l’été (départs de fortes têtes comme Isla, Asamoah ou Handanovič) et la nouvelle pépite, Muriel, est absente. D’autant plus de raisons pour ne pas faire de folies. Les premières occasions sont portugaises, même si, pendant près de 20 minutes, il n’y a pas une vraie grosse occasion à se mettre sous la dent. Les deux faits de jeu les plus marquants ? Les deux cartons jaunes reçus par Pinzi et Di Natale, le premier pour une faute, le second pour avoir gueulé. Soixante secondes s’écoulent après la biscotte de Toto, et pan, l’Udinese réussit son coup.
Sur un coup franc botté sur la droite, Basta fait décoller sa tignasse dorée et trompe Beto d’une tête smashée et placée. 1-0. Déjà un but importantissime, puisqu’inscrit à l’extérieur. Braga est un peu sonné, mais tente de réagir. Hugo Viana s’y essaie avec une frappe lointaine. Pas franchement dangereux. Derrière, les attaquants lusitaniens vont chercher à trois reprises un pénalty, le seul pouvant laisser quelques doutes étant celui réclamé par Alan pour une intervention de Willians. Comme on dit : dans le doute, s’abstenir. Tiens, Hugo Viana, pas convaincu par sa première frappe, en essaie une autre. Manque de bol, c’est la même : Brkić, qui ferait un sacré duo avec Bojan Krkić, n’est pas inquiété. L’Udinese contrôle et s’en va ainsi jusqu’à la pause, avec son petit but d’avance.
La mine d’Ismaily, les miracles de Brkić
En bon vieux briscard qu’il est, Francesco Guidolin n’a pas l’intention de faire n’importe quoi en seconde période. Son 3-5-2 se transforme légèrement en 5-3-2, histoire de donner plus de densité à son arrière-garde. Façon de dire : « Venez nous cherchez, les gars, nous, 1-0, ça nous va. » Et effectivement, l’Udinese ne fait pas grand-chose pour construire le jeu. Braga est obligé de tourner autour de la défense, de tenter des frappes lointaines, en vain. Rodrigo Lima régale le stade avec une aile de pigeon suivie d’un déboulé sur la droite, mais c’est bien tout, en ce qui concerne le spectacle. Au contraire, c’est l’Udinese, à l’heure de jeu, qui est à deux doigts de jouer les assassins sans pitié. Beto nous sort la double parade de ce début de saison, d’abord sur un coup de casque de Pereyra, puis sur une reprise du gauche à bout portant de Di Natale. Un arrêt monstrueux, qui fait exploser l’Estádio Axa comme si Braga venait de scorer. Peut-être aussi parce que le public a compris que, psychologiquement, cet arrêt pouvait créer un déclic. Cela ne manque pas.
Cinq minutes plus tard, Ismaily contrôle le ballon à 30 mètres, n’est pas attaqué et expédie un missile qui vient se loger dans la lucarne de Brkić. Barre rentrante, s’il vous plaît. Une véritable folie, qui aura certainement son droit de cité dans le Top 5 des plus beaux buts de la C1. Le but redonne de la fougue aux Portugais, harangués par un José Peseiro qui n’en peut déjà plus sur son banc. Braga pousse, l’Udinese recule. Rúben Micael, entré à la place de Hélder Barbosa, décide de chauffer les gants du portier frioulan. D’abord avec une tête centrale, puis avec une prunasse que le gardien serbe ôte de sa lucarne, main opposée. La grande classe. Dernières minutes. Braga tente le tout pour le tout. Brkić maintient encore les siens en vie sur une frappe de Rodrigo Lima. Derniers assauts. L’Udinese ne craque pas et aurait même pu claquer un incroyable hold up sur un dernier contre, pas bien géré. On en reste là. 1-1. Le stadio Friuli donnera son verdict.
Éric Maggiori