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L’UD Las Palmas et ses problèmes insulaires

Par Robin Delorme, à Madrid
L’UD Las Palmas et ses problèmes insulaires

De retour au premier échelon national, les Amarillos se rendent à Barcelone pour ce qui demeure le plus long voyage de leur saison. Des déplacements qui impliquent toujours des difficultés propres aux clubs des Canaries. Explications au beau milieu de l'Atlantique.

GPS et sites routiers sont formels. En voiture, le déplacement depuis Las Palmas de Gran Canaria jusqu’à Barcelone demande 44 heures. Un périple un peu fou qui nécessite l’aide d’un ferry et de la patience. Forcément, un tel voyage presse tout un chacun à opter pour l’avion. Comme l’Union Deportiva Las Palmas. « Vivre et jouer aux Canaries implique une organisation hyper cadrée, présente Hernan Santana, insulaire de naissance et meneur de jeu des Amarillos. Il faut préparer les déplacements avec beaucoup d’avance. Pour chacun de nos matchs à l’extérieur, nous partons un jour avant. Quand il s’agit d’aller dans de grandes villes, les vols sont directs. » Autant dire que ce déplacement au Camp Nou, enceinte la plus éloignée de l’antre des Canariens, se résume à un voyage en première classe. Hernan Santana, toujours : « En Première Division, tous les déplacements sont moins compliqués. Généralement, les vols sont directs jusqu’aux grandes villes comme Madrid, Barcelone, Séville, Valence… Au niveau inférieur, c’est différent. » Différent et dépaysant, tant les contraintes des insulaires magnifient leur parcours.

Santana : « Bouillis avant même le coup d’envoi »

Historique de la Liga, l’UD Las Palmas voit le jour en 1949. Dès sa création, les problèmes liés à sa situation géographique trustent les pages des journaux. « L’arrivée de Las Palmas dans l’élite implique des chiffres astronomiques pour les déplacements, sans parler des heures de vol pour s’y rendre, écrit dès 1951 Marca. Nous proposons l’idée aux clubs de collecter suffisamment d’argent pour acheter un avion pour solutionner définitivement les déplacements aux Canaries. » Une idée qui reste vaine, mais qui en dit long sur ce qu’impose une présence canarienne en Primera Division. Malgré les progrès technologiques et l’arrivée des compagnies low-cost, le problème reste entier. Comme le confirme le numéro diez des Amarillos, natif de Breña Baja, village situé sur l’île de Tenerife : « En Seconde Division, aucun club ne roule sur l’or. Tous essayent de baisser au maximum le coût de leur voyage. À Las Palmas, nous étions dans la même situation. Sauf que nous devions à chaque fois prendre l’avion. Une fois sur la péninsule, il fallait prendre le moyen de locomotion le moins coûteux : le bus. En une année, je pense avoir emprunté tous les grands axes routiers. »

La logistique déployée pour chaque déplacement – la péninsule des Canaries se trouve à 1070 kilomètres, au plus proche, des côtes de l’Espagne métropolitaine – oblige ainsi l’équipe première et son staff à partir un jour avant le coup d’envoi dudit match. « Le club a signé un accord avec Air Europa. Nous avons des tarifs préférentiels, mais nous ne pouvons ouvrir de nouvelles lignes. Ce serait pourtant bien pratique pour se rendre à Gijón ou à Grenade » , plussoie Pedro Garcia, dirigeant au club. Justement, la ville des Asturies rappelle à Hernan Santana l’un de ses voyages les plus complexes : « C’était il y a deux saisons. Nous sommes partis de l’aéroport de Las Palmas à 8h pour arriver à notre hôtel à 1h du matin… C’était un périple. Le lendemain, nous devions jouer à 18h. Tous les joueurs de l’équipe étaient bouillis avant même le coup d’envoi. » Car, en outre des considérations logistiques et financières, ces déplacements pompent de l’énergie aux joueurs de l’UD. Santana préfère s’en amuser : « Quand les recrues arrivent, ils sont déboussolés. En D2, ils n’arrêtaient de pas de blaguer : « La prochaine fois, je n’accepterai pas un contrat de Las Palmas. Plus jamais. » »

Les Canaries, un vivier de pépites

Une autre difficulté entoure les matchs à l’extérieur de l’UD Las Palmas : ses supporters. « Les supporters ne se déplacent que pour les gros matchs, regrette Pedro Garcia. L’organisation que cela nécessite est vraiment importante. Lorsque le public suit en nombre, nous essayons d’atteindre le millier de supporters pour louer un vol charter. » Pourtant, à chaque déplacement, des aficionados amarillos peuplent la tribune visiteur. Une présence assurée par les nombreux Canariens expatriés sur le continent. Mieux, « une peña existe dans le Nord du pays, elle nous suit à chaque voyage dans la moitié Nord du pays » , dixit Hernan Santana. Leur isolement géographique n’empêche les Canaries de former de nombreuses pépites. Pedro et David Silva en sont les ambassadeurs à l’international. « Même si les équipes de jeunes ne rencontrent que des adversaires des Canaries, ça ne pose aucun problème sur leur compétitivité. Nous sommes considérés comme des joueurs qui traitent bien le ballon » , rassure le meneur de jeu de l’UD. Un meneur qui, après une journée de voyage, se prépare à profiter d’un Camp Nou qu’il ne voit « pas tous les jours » .

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