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  • CAN 2013
  • 1/4 de finale
  • Ghana/Cap-Vert

Lúcio Antunes, du tarmac à Mourinho

Par Régis Delanoë
Lúcio Antunes, du tarmac à Mourinho

C’est peut-être lui, la plus étonnante révélation du premier tour de la CAN : Lúcio Antunes, sélectionneur du Cap-Vert pendant ses congés, contrôleur aérien au pays le reste du temps. Loin des sorciers blancs qui trop souvent déboulent en Afrique avec suffisance et se ramassent lamentablement, l’enfant du pays trimbale son équipe en Afsud avec fraîcheur et insouciance. Et surprise, ça marche ! Découverte.

La belle aventure de Lúcio Antunes et de la « bande de copains » que constitue sa sélection a débuté le 19 janvier à Johannesburg lors du match d’ouverture face au pays organisateur devant 50 000 spectateurs. C’est-à-dire un dixième de la population totale du Cap-Vert. Dans ce contexte, Ryan Mendes et les siens auraient pu se montrer impressionnés, mais il n’en fut rien. Pour leur première compétition internationale, les « Requins bleus » ont tenu le score face aux Bafana Bafana, comme ils l’ont fait ensuite face au Maroc, avant d’aller chercher la qualification en fin de match face à l’Angola. Voici comment ce nain à l’échelle du continent a déboulé en quart de finale de la CAN. Avec à sa tête un sélectionneur plutôt atypique, contrôleur aérien en congé sabbatique et « grand frère » de l’équipe plus que coach, aux dires du capitaine Nando.

Un grand frère de 46 ans, aux traits encore juvéniles, débarqué en Afrique du Sud des étoiles plein les mirettes. « On n’a pas besoin de se prendre la tête » , prévenait-il avant le début de la compétition, balayant d’un revers de main toute pression. « Notre seul rêve serait de passer le premier tour. » Ce qu’il est donc parvenu à faire, malgré la faiblesse supposée de son groupe de joueurs anonymes, d’où émergent seulement le Lillois Ryan Mendes et Hèldon Ramos, attaquant du Maritimo au Portugal. « Les automatismes et la camaraderie sont notre moteur » , disait-il encore. Car Lúcio Antunes connaît son groupe depuis un moment et il l’a amené au seul titre de l’histoire du football capverdien : la médaille d’or du tournoi des Jeux de la lusophonie en 2009 à Lisbonne. Un titre certes mineur, mais qui a permis de faire prendre conscience à l’entraîneur autant qu’aux joueurs de leur potentiel.

Élève de Mourinho

Quand le sélectionneur précédent, le Portugais João de Deus, quitte son poste en 2010, c’est donc Lúcio Antunes qui est promu à la tête des A de son pays qu’il aime tant. Contrôleur aérien de métier, il voyait des groupes entiers de touristes atterrir à l’aéroport international de Praia, venus découvrir les charmes de cet archipel balayé par les vents de l’Atlantique. Mais ça, c’était avant sa nouvelle vie de sélectionneur et son contrat de 3 ans qui le lie à la fédé capverdienne de foot. Depuis 2010, il est donc officiellement en congé sabbatique et s’est mis à la disposition de son équipe nationale. Les moyens mis à sa disposition sont modestes, mais il s’en contente. Tant pis s’il ne peut voyager aussi souvent qu’il le souhaite en Europe, où quasi tous ses joueurs évoluent, il les mate à la télé et en DVD, ça fait l’affaire. Quant à convaincre les meilleurs footballeurs capverdiens d’évoluer avec le maillot bleu et rouge, il fait confiance à son bagou. Le temps où Henrik Larsson, Nani, Eliseu ou Gelson Fernandes choisissaient leur autre passeport sans aucune hésitation est révolu. Désormais, tu sais que tu peux jouer de bons petits matchs internationaux avec les « Requins bleus » .

D’autant que pour mener à bien sa mission de rendre plus performante une sélection qui était au-delà de la 180e place mondiale il y a une dizaine d’année – 70e aujourd’hui –, Lúcio Antunes sait choisir les bons mentors. Sitôt la brillante qualification face au Cameroun acquise, il a ainsi obtenu de préparer sa CAN en allant en stage à Madrid chez la Mourinho Corporation. Un stage d’observation, le même que tu faisais pour la classe de techno quand t’étais en 3e, sauf que là le stagiaire n’a pas glandé. Mieux, il a sympathisé avec le Special One, qui a refilé une sacrée appréciation à son élève. « C’est un entraîneur intelligent, bien organisé, méthodique et ambitieux, a-t-il jugé, avec des idées bien à lui. » À savoir une bonne dose de rigueur et de discipline tactique. Le 4-4-2 de grand frère Antunes circule harmonieusement sur le rectangle vert, comme le font les avions sur le tarmac d’un aéroport. Tout est réglé nickel pour minimiser les risques. Selon lui, pas de doute, « il est bien plus facile d’être entraîneur de foot que d’être contrôleur aérien » . À le voir drapeau en main et sourire béat galoper comme un môme sur la pelouse après la qualification acquise face à l’Angola, on est en droit de le croire.

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