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Lucas Hernandez vote à gauche
Défenseur central de formation, Lucas Hernandez a profité des blessures de Filipe Luís pour prouver qu'il était capable d'être bien plus qu'un dépanneur dans le couloir gauche de l'Atlético de Madrid. Et si le latéral brésilien a quitté l'infirmerie, c'est bien le défenseur français qui sera chargé de bloquer le côté gauche de la défense des Colchoneros face à Arsenal.
18 novembre 2017. Alors que l’Atéltico reçoit son colocataire du Real Madrid pour le premier derby madrilène au Wanda Metropolitano, Diego Simeone crée la surprise en alignant Lucas Hernandez au poste de latéral gauche, malgré le retour de blessures de l’habituel titulaire Filipe Luís. Un coup tactique payant puisque le défenseur français dégaine une prestation XXL aussi bien offensivement, où ses nombreux débordements perturbent Dani Carvajal, que défensivement, à l’image d’un tacle salvateur pour contrer la frappe de Cristiano Ronaldo et ainsi préserver le point du match nul (0-0). Six mois après ce match, Diego Simeone devrait refaire le même choix ce jeudi face à Arsenal, et ce, malgré le retour de blessure de Filipe Luís. À la différence près que personne ne jouera les surpris dans les travées du Wanda Metropolitano.
L’axe central comme premier amour
À l’Emirates Stadium, lors de la manche aller, Lucas Hernandez a prouvé qu’il avait tout le bagage nécessaire du bon latéral gauche moderne : des centres précis, une capacité à enchaîner les allers-retours et une science du placement pour éviter de se faire déborder par les ailiers adverses. Pourtant, à l’inverse de son frère Théo, Lucas n’est pas un latéral gauche de formation, mais bien un défenseur central, comme l’a rappelé en fin d’année 2017 Diego Simeone à L’Équipe magazine : « Pour moi, il est plus axial. Il peut devenir un grand central dans une défense à trois. Il a une bonne sortie de balle, il est rapide, il sert très bien son vis-à-vis. Il est amené à devenir l’un des meilleurs défenseurs axiaux d’Europe. » C’est d’ailleurs dans cette position de défenseur central que le néo-international joue la plupart des matchs lors de ses deux premières saisons à Madrid.
Mais, très vite, Diego Simeone a compris que le fils de Jean-François Hernandez était capable de dépanner à gauche, un poste qu’il occupe déjà pour sa troisième titularisation, en Coupe du Roi le 7 janvier 2015 face au… Real Madrid. Capable de jouer aux deux positions de la défense, Lucas Hernandez découvre alors un nouveau rôle, celui du pompier de service. Une blessure de Diego Godín, Stefan Savić ou encore José Giménez ? Pas un problème, Lucas assume son rôle comme lors de la double confrontation face au Barça en quarts de finale de la Ligue des champions 2015-2016, pour ses deux premières rencontres de C1. Un bobo de Filipe Luís ? Pas de souci, le défenseur français est là pour dépanner et de fort belle manière le plus souvent.
La Coupe du monde en ligne de mire
Mais ça, c’était avant l’enchaînement lésion musculaire à l’ischio-jambier et fracture du péroné de Filipe Luís qui lui a fait manquer 24 rencontres en 2018. 24 rencontres durant lesquelles Lucas Hernandez a fait bien plus que dépanner. Au point que certains oublient son poste de prédilection, à l’image de Didier Deschamps qui a sélectionné le défenseur de 22 ans lors du dernier rassemblement des Bleus avec une idée en tête : « Oui, il est polyvalent. Mais je le prends pour être latéral gauche. C’est un jeune joueur, mais déjà habitué aux compétitions internationales, il n’arrive pas là par hasard. »
Alors que Filipe Luís vient de refaire surface dans le groupe des Colchoneros, le natif de Marseille n’a pas vraiment intérêt à revenir à ses premières amours. Déjà parce que l’axe de l’Atlético est bien garni avec Godín, Savić et Giménez. Mais surtout parce que son billet d’avion pour la Russie passera par de bonnes prestations dans un couloir gauche où il est en duel avec Layvin Kurzawa, Lucas Digne ou encore Jordan Amavi pour arracher le ticket de remplaçant de Benjamin Mendy, si ce dernier prouve que son opération est définitivement derrière lui. Filipe Luís est prévenu, son retour a beau réjouir Diego Simeone, le Brésilien va devoir batailler pour récupérer sa place de titulaire, car Lucas Hernandez ne compte plus quitter son aile gauche. Et il compte bien le prouver une nouvelle fois face à Arsenal en mettant Danny Welbeck dans sa poche. Avant de faire de même avec Florian Thauvin en finale ?
Par Steven Oliveira