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Lucas Hernandez, l’axe de raison
Aligné en charnière pour la première fois depuis son arrivée à Paris contre Monaco, Lucas Hernandez a apporté toute sa hargne et son sens du duel aux côtés de Milan Škriniar. Un intérim qui pourrait bien durer, alors que les doutes qui l'entouraient en début de saison semblent bien loin.

S’il n’a rien laissé paraître au fil d’une prestation une nouvelle fois aboutie, Lucas Hernandez vivait une grande première vendredi soir dans la froideur du Parc des Princes face à Monaco. Relayant avec brio Nuno Mendes dans le couloir gauche depuis l’entame de la saison et la blessure longue durée du Portugais, le champion du monde 2018 a disputé son premier match dans sa seconde peau, celle de défenseur central. Un rôle tout aussi naturel pour lui, et qu’il devrait embrasser à nouveau face à Newcastle, forfait de Marquinhos oblige. Pour ne plus s’en départir ?
Plein centre
Excellent face aux Monégasques, le défenseur polyvalent alterne entre l’axe et le côté gauche depuis le début de sa carrière. À titre d’exemple, pour sa première saison au Bayern en 2019-2020, le tricolore avait disputé 12 rencontres dans l’axe contre 13 à gauche, un ratio qui passait à 30 pour 4 deux saisons plus tard. « Quand je suis arrivé au club, c’était en tant que central ou arrière gauche, affirmait-il en conférence de presse à la veille du match aller à Newcastle. Le coach peut compter sur moi pour les deux postes. S’il a besoin de moi à gauche, je vais tout donner, pareil en défense centrale. Que ce soit en club ou en sélection, j’ai toujours montré cette polyvalence. » Le nouveau Parisien est l’un des centraux les plus intéressants de l’effectif, bon relanceur et toujours solide, il est un concurrent sérieux à ce poste et pourrait finir la saison dans l’axe. Plus rapide que Milan Škriniar ou Danilo, plus régulier que Marquinhos, il est sûrement le central dont Paris avait besoin.
De là à voir en lui la meilleure recrue d’un été qui a vu onze joueurs débarquer dans la capitale ? Lucas montre à chaque match que miser sur lui n’a en tout cas pas été une erreur, bien que Luis Enrique l’aligne davantage comme arrière gauche. « Chez nous, il est capable d’assurer deux rôles comme il l’a fait avec l’équipe de France et ses clubs précédents, affirmait le coach avant la démonstration contre Marseille en septembre. C’est un gaucher qui peut jouer sur l’aile, plus ou moins avancé pour aider offensivement parce qu’il a de la qualité, de la vision. On peut également l’utiliser comme défenseur central, puisque c’est un poste qu’il connaît et maîtrise bien. » Depuis ses débuts sous le maillot rouge et bleu, l’ancien Bavarois a été l’un des joueurs les plus réguliers. Il a aussi démontré son calme au match aller face à Newcastle en marquant l’unique but d’un Paris alors mené 3-0, dans l’ambiance pesante de Saint James’ Park.
À l’unanimité
Accueilli par le virage Auteuil d’une banderole « On fait tous des erreurs, naître à Marseille en est une » lors de la première journée de Ligue 1 contre Lorient, Lucas Hernandez n’a eu besoin que de quelques semaines pour éteindre tous les doutes entourant son arrivée. Ses accointances supposées avec le club phocéen – pour lesquelles il a fait amende honorable en arrivant dans la capitale – appartiennent au passé. « Par rapport à mes propos, c’était sûr qu’ils allaient mal réagir, c’est normal, avouait-il devant les médias avant le naufrage de Saint James’ Park. Je les comprends parfaitement. Je suis quelqu’un qui va toujours tout donner sur le terrain, les supporters le voient. Petit à petit, ils sont en train de changer d’avis. » La promesse est en train d’être tenue.
"On fait tous des erreurs, naitre à Marseille en est une."
La banderole du #CUP, à destination de Lucas Hernandez ? 👀#PSGFCL #PSG pic.twitter.com/Kjrvc81Oal
— Free Ligue 1 (@FreeLigue1) August 12, 2023
D’autant que s’il n’avait pas disputé la moindre minute de compétition depuis sa rupture des ligaments croisés pendant le Mondial 2022 contre l’Australie il y a pile un an, l’international français n’a montré aucune limite sur le plan physique. « Même moi, je ne pensais pas revenir avec autant de confiance, reconnaissait-il encore. Sur le terrain, tu penses un peu plus aux tacles, à quand tu vas mettre la jambe ou pas. Pour l’instant, mentalement je me sens très bien, vous pouvez être tranquille, le Lucas Hernandez guerrier est toujours là. » La preuve, le voici désormais cinquième joueur de champ le plus utilisé par Luis Enrique depuis le mois d’août (et bientôt quatrième après la blessure de Warren Zaïre-Emery). Un temps de jeu qui ne devrait plus se cantonner à multiplier les allers-retours dans le couloir gauche au fil des mois à venir.
Comment jouer contre une équipe traumatisée ?Par Tom Binet, avec Lina Boulkenafet