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Lucas Hernandez au PSG : le genou en vaut-il la chandelle ?
Annoncé proche du Paris Saint-Germain, Lucas Hernandez est loin de faire l'unanimité dans la capitale. Tout d'abord en raison des doutes sur son état de santé, mais également parce que le natif de Marseille est – malgré lui ? – associé au grand rival de la cité phocéenne.
Alors que Sergio Ramos et Lionel Messi ont fait leurs valises – et en attendant de savoir ce qu’il adviendra de Kylian Mbappé –, le club de la capitale pourrait s’adjoindre les services d’un autre champion du monde, en la personne de Lucas Hernandez. Le défenseur du Bayern Munich serait sur le point de rejoindre les champions de France contre un montant compris entre 35 et 40 millions d’euros, à en croire L’Équipe. Une signature qui viendrait s’ajouter à celles de Marco Asensio, Manuel Ugarte et Milan Škriniar, dont les supporters parisiens attendent toujours l’officialisation. Mais contrairement aux trois autres, la venue de l’homme aux 33 sélections en Bleus ne réjouit pas grand monde au pied de la tour Eiffel.
« T’es pas le bienvenu, le Marseillais »
Premier reproche adressé au champion d’Europe 2020 : son affiliation supposée à l’Olympique de Marseille. Né dans la cité phocéenne alors que son père portait les couleurs de l’OM, Lucas Hernandez a pourtant rapidement mis les voiles vers l’Espagne dès son enfance. Après la finale de Ligue des champions remportée par son Bayern Munich face au PSG – un match dans lequel il n’était pas entré en jeu –, le jeune homme avait alors chambré son adversaire du soir en entonnant le son « Paname c’est la Champions League » du rappeur MHD, accompagné de Michaël Cuisance et Alphonso Davies. Difficile pour autant de reprocher à un joueur de célébrer à sa manière une victoire de cette importance, qui plus est dans l’euphorie du moment. « C’est Alphonso Davies qui a mis ce son et je pense qu’il ne le comprenait pas à la lettre. Ce n’est pas du tout pour chambrer le Paris Saint-Germain. Je ne suis pas comme ça », se défendait-il quelques jours plus tard dans Téléfoot.
Un contexte suffisant pour voir les fans des Rouge et Bleu afficher ouvertement leur hostilité au joueur. « T’es pas le bienvenu, le Marseillais… et on te le fera savoir », a même écrit Romain Mabille, président du CUP, sur son compte Instagram. Et ce ne sont pas les émojis rieurs adossés au message qui en adouciront la teneur. Un avant-goût de l’accueil qui pourrait être réservé à l’ancien de l’Atlético de Madrid s’il venait à rejoindre la porte d’Auteuil ? Après une saison difficile sur le plan sportif marquée par un désamour grandissant envers plusieurs piliers de l’effectif, le Parc des Princes gagnerait pourtant à faire davantage bloc derrière ses ouailles.
Docteur Maboul à l’arrière
Pourtant, le PSG s’apprête peut-être à faire venir un joueur qui a déjà démontré avoir un niveau impressionnant, en plus d’être capable d’évoluer dans l’axe comme sur le flanc gauche de la défense. Une polyvalence bienvenue au vu des blessures de Nuno Mendes la saison dernière et de la descente aux enfers de Juan Bernat. Une bonne pioche potentielle, à condition que le corps tienne. Car c’est certainement là le principal souci dans ce transfert : sept mois après s’être rompu les ligaments croisés après neuf minutes de Coupe du monde, Lucas Hernandez peut-il redevenir lui-même ? De retour à l’entraînement avec ballon mi-avril, il n’a finalement pas repris la compétition avant la fin de saison en Bundesliga. En quatre ans avec le Bayern, le colosse au genou d’argile (il avait déjà été victime d’une distorsion du ligament à ce même genou droit en 2019) n’a disputé que 107 matchs (soit à peine 27 par saison), dont onze petites apparitions en 2022-2023.
Après le tendon d’Achille de Presnel Kimpembe, le dos de Milan Škriniar, les ischios de Nordi Mukiele ou Nuno Mendes, voire le mental de Marquinhos, le genou de Lucas Hernandez viendrait s’ajouter à la longue liste des sujets préoccupants pour la défense parisienne. Mais alors que l’intéressé n’a plus qu’une saison de contrat avec les champions d’Allemagne, l’opportunité semble avoir séduit Luis Campos. La volonté du joueur de s’engager avec Paris malgré plusieurs sollicitations serait également une bonne nouvelle pour le projet parisien, dont l’attractivité a récemment été remise en cause par les choix d’autres internationaux tricolores. Reste une dernière question : parfait dans son rôle de combattant à l’Atlético, le défenseur peut-il se fondre dans l’ADN parisien ? Chambrer l’OM après une victoire dans le Classique fin septembre au Parc des Princes pourrait déjà être un bon début.
Par Tom Binet