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Lucas Digne, le Bleu lui va si bien

Par Tom Binet
Lucas Digne, le Bleu lui va si bien

Révélé très jeune à Lille, Lucas Digne a connu des expériences mitigées à Paris, Rome ou Barcelone, avant de revivre depuis deux saisons sous le maillot d'Everton. À désormais 27 ans, le voilà qui enchaîne à nouveau les rassemblements en Bleu, à quelques mois de l'Euro.

« Je sais ce dont est capable Ferland Mendy, mais Lucas Hernandez et Lucas Digne sont un petit peu en avance. Cela me paraît logique que Hernandez et Digne soient les deux choisis. » Didier Deschamps a été clair jeudi dernier au moment d’annoncer sa liste des 23 pour cette trêve internationale de novembre et de justifier ses choix. Au poste de latéral gauche, place au champion du monde et au joueur formé à Lille, de retour à son meilleur niveau depuis qu’il a rejoint Everton voilà deux ans. Après des expériences parfois compliquées, notamment à Paris puis au Barça, celui qui a fait ses débuts en pro à seulement 18 ans dans le Nord semble enfin exprimer pleinement son potentiel.

Cela fait désormais deux ans qu’il n’a plus manqué un rassemblement des Bleus, profitant dans un premier temps des blessures pour se relancer après avoir raté l’avion pour la Russie, avant de s’y installer à nouveau au fil de prestations abouties. Une nouvelle fois titulaire mercredi face à la Finlande – sa 33e apparition avec le maillot frappé du coq –, il restait sur une belle prestation le 14 octobre dernier sur la pelouse du stade Maksimir face à la Croatie, assortie d’une passe décisive venue récompenser une activité incessante dans son couloir. Un renouveau entamé à l’été 2018, quand le récent champion d’Espagne décide de rejoindre la Premier League en posant ses valises à Everton.

Toffees tout flamme

Son passage à Barcelone a été excellent pour lui dans sa manière d’attaquer. Mais au départ, il a plus les qualités pour jouer en Angleterre. C’est un joueur de haute intensité, donc ce championnat lui va comme un gant.

Chez les Toffees, Lucas Digne va rapidement s’imposer comme l’un des meilleurs latéraux du Royaume. « Je pense qu’Ancelotti a été une belle rencontre pour Lucas », pose d’emblée Jean-Michel Vandamme, directeur du centre de formation du LOSC au moment où ce dernier y faisait encore ses classes. Le natif de Meaux n’a pourtant pas attendu l’arrivée du Mister il y a près d’un an pour devenir l’un des chouchous de Goodison Park, en premier lieu grâce à son apport offensif. Depuis son arrivée sur les bords de la Mersey, il est effet le défenseur qui a délivré le plus grand nombre de passes avant un tir, devant les deux monstres de Liverpool, références en la matière (149 contre 139 pour Trent Alexander-Arnold et 112 pour Andy Robertson). Les deux arrières latéraux des Reds sont d’ailleurs les seuls à avoir tenté plus de centres que lui cette saison après huit journées (65 pour l’Écossais, 55 pour l’Anglais et 54 pour le Français). Ancien coéquipier de Digne à Lille, Aurélien Chedjou est admiratif. « C’est du Digne tout craché. Il n’excelle pas dans les qualités comme Jordi Alba, mais c’est quelqu’un de très difficile à manœuvrer. Il n’a pas forcément un jeu séduisant, mais c’est un bon élève qui fait ses devoirs. »

Des qualités qui lui permettent de s’adapter rapidement au championnat anglais. « J’ai dû vite m’adapter à l’intensité, aux impacts physiques, au fait de jouer vite vers l’avant et de répéter les efforts à haute intensité. J’ai franchi un palier, affirmait-il d’ailleurs en novembre dernier dans Le Parisien. On me demande d’être très offensif. Mais cela implique défensivement beaucoup de duels en un contre un, car les matchs sont très ouverts. C’est le championnat qui me convient le mieux. » Un constat qu’il n’est pas le seul à dresser. « Son passage à Barcelone a été excellent pour lui dans sa manière d’attaquer. Mais au départ, il a plus les qualités pour jouer en Angleterre, abonde Rudi Garcia, qui l’a lancé en professionnel à Lille. Il a de l’engagement, du physique, il saute haut, il peut courir longtemps, il est fort dans les duels. C’est un joueur de haute intensité, donc ce championnat lui va comme un gant. » Ceux qui l’ont côtoyé dans ses jeunes années nordistes n’ont en tout cas jamais douté qu’il trouverait un jour chaussure à son pied, malgré certaines saisons compliquées.

Trop haut, trop vite ?

Il a tellement tapé haut si vite… Le très très haut niveau exige un peu de patience. Un joueur, cela se construit dans le temps.

Tous décrivent en effet un garçon particulièrement volontaire et déterminé dès ses années au centre de formation, prêt à relever tous les défis. Et ce, alors même qu’il n’a que 18 piges. « On s’est vite aperçus qu’il allait être un très bon professionnel de haut niveau pour des équipes capables de jouer la Ligue des champions », décrit l’actuel entraîneur de l’OL au moment d’évoquer son choix de lui faire passer le cap de l’équipe première. Une arrivée dans le groupe professionnel dont se souvient bien Aurélien Chedjou. « Il est arrivé dans le vestiaire comme un garçon timide. Mais sur le terrain, il était totalement transformé. Il était comme une éponge, à vouloir absorber tous les conseils qui lui étaient donnés. » Et pas prêt à se laisser impressionner : « Lui mettait toujours les protège-tibias, quand nous on se contentait des chaussettes courtes, ça démontre bien son état d’esprit », illustre encore le défenseur d’Adána Demirspor, en Turquie. Une volonté à toute épreuve doublée d’une capacité à se mettre au niveau requis quel que soit le contexte. Garcia : « Chaque fois qu’on le met dans une équipe supposée meilleure que son niveau, il se hisse au niveau. »

Le bonhomme a pourtant connu un parcours sinueux, qui a bien failli ne pas avoir le Nord comme case départ. « Au début, on avait recruté son frère. Lui nous avait dit que son rêve était d’aller à Auxerre et qu’il ne viendrait jamais à Lille », en rigole aujourd’hui Jean-Michel Vandamme, bien heureux d’avoir vu le gamin finalement accepter de rejoindre le domaine de Luchin. Après sa révélation à Lille, viendra le PSG, où il est la doublure de Maxwell, mais joue bien trop peu durant les deux saisons qu’il passe dans la capitale. « Il a tellement tapé haut si vite… Il a voulu monter quatre ou cinq marches d’un coup. Le très très haut niveau exige un peu de patience, poursuit le formateur. Bien sûr qu’au moment où il était au centre de formation, je n’aurais pas juré qu’il en arriverait là. Un joueur, cela se construit dans le temps. Il y a très peu de joueurs pour lesquels on voit très tôt qu’ils sont exceptionnels. Eden Hazard en est un exemple : on a de suite vu que c’était un phénomène. C’est vrai que ce n’était pas le cas de Lucas. Mais dans la grinta, la volonté, je pense même que Lucas est plus prêt à écarter tout ce qui est devant lui pour réussir. »

« Il sera dans le groupe pour l’Euro, ça c’est sûr »

Cette année, Everton a une excellente équipe, à même de se mêler à la lutte pour la qualification en Ligue des champions, donc ce serait bien qu’il retrouve la grande Europe. Et qu’il fasse partie de cette équipe de France qui gagne des trophées.

Alors Lucas Digne reprend la route, direction l’étranger pour se relancer. « J’ai sauté sur l’occasion pour le récupérer à Rome, parce que c’est un latéral fiable, rejoue Rudi Garcia, alors en poste depuis deux saisons dans la capitale italienne. J’ai un peu couru après les latéraux gauches toute ma carrière, c’est une denrée rare. » Après une saison en prêt en Serie A, le nordiste rejoint ensuite le Barça pour deux années une nouvelle fois difficiles, lors desquelles il joue peu. Souvent décrié lors de cet intermède catalan, non retenu pour le Mondial en Russie malgré l’état de forme incertain de Benjamin Mendy et la faible expérience internationale de Lucas Hernandez, il ne baisse pas les bras. « Il est toujours prêt à relever des défis, même si l’opinion publique n’est pas avec lui », assure Aurélien Chedjou. Un nouveau challenge, justement, se présente à lui lorsque Everton vient toquer à sa porte. Un quatrième championnat dans lequel le latéral gauche ne va pas tarder à briller à nouveau. Tout comme en Bleu. De bon augure, à quelques mois du Championnat d’Europe, reporté d’un an pour cause de Covid-19.

Lucas Hernandez, Ferland Mendy, Benjamin Mendy… La concurrence est féroce pour une place dans les 23 à ce poste en juin prochain. Pas de quoi effrayer le garçon. « Le voir titulaire dépendra de Didier Deschamps parce que la concurrence est assez rude. Mais dans le groupe des 23, c’est sûr qu’il y sera », croit Aurélien Chedjou. Une récompense logique pour celui qui était déjà du voyage au Brésil en 2014, puis des Bleus défaits en finale de l’Euro 2016 par le Portugal. « Il est maintenant à plus de 30 sélections, pour moi c’est devenu un joueur régulier de l’équipe de France, ce qui n’est pas rien. Je pense que c’est sa fiabilité, c’est très précieux pour un coach », estime de son côté Rudi Garcia. Qui lui souhaite de poursuivre sur cette voie entamée voilà deux ans. « Cette année, Everton a une excellente équipe, à même de se mêler à la lutte pour la qualification en Ligue des champions, donc ce serait bien qu’il retrouve la grande Europe. Et qu’il fasse partie de cette équipe de France qui gagne des trophées. » Un joli vœu. Aurélien Chedjou, lui, a une petite idée de comment l’exaucer : « Il a tout intérêt à écouter Ancelotti et l’on verra le meilleur Lucas Digne que l’on n’a jamais vu. » On ne demande qu’à voir.

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Par Tom Binet

Tous propos recueillis par TB, sauf mention.

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