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Lucas Digne à la relance

Par Adrien Hémard
Lucas Digne à la relance

A 25 ans, Lucas Digne est venu se relancer à Everton : son cinquième club en sept ans de carrière. Présenté comme le latéral gauche en devenir de l’équipe de France, le natif de Meaux n’a pas su s’imposer et se stabiliser depuis son départ du LOSC, que ce soit au PSG, au Barça ou en Bleu. Plus qu’un problème de niveau, souvent une question de timing.

Depuis son départ du LOSC, Lucas Digne traine un boulet partout où il passe. Le dernier épisode en date ? Un tatouage I never walk alone sur le torse qui a irrité ses nouveaux supporters d’Everton, qui y ont vu une déclaration d’amour au voisin honni. « Cela n’a rien à voir avec le football, s’est justifié Digne lors de sa présentation, C’est à propos de mes parents. Pour mon premier jour d’école, quand j’avais trois ou quatre ans, ils m’ont donné un collier avec ces mots » . A peine arrivé sur les bords de la Mersey que Lucas renoue déjà avec sa guigne. Celle qui fait que malgré son potentiel, il ne s’est imposé ni à Paris, ni au Barça – ce qui lui a coûté sa place en Bleu pour le dernier mondial -, ou qui l’a privé d’une deuxième saison à la Roma où il s’épanouissait.

Une passion pour l’AJ Auxerre

C’est à Lille, sous les ordres de Rudi Garcia, que tout démarre pour Lucas Digne. « On a recruté son frère Mathieu d’abord » , raconte Jean-Michel Vandamme, alors directeur du centre de formation du LOSC, « Lucas était fan d’Auxerre, il ne voulait pas signer à Lille. Il nous allumait, on se charriait. Il était du genre têtu, mais on l’a convaincu » . A l’époque, tout va très vite pour le jeune défenseur lillois : « Il ne faut pas lui dire les choses deux fois. Il est très déterminé, intelligent et apprend très vite. Au LOSC, à chaque fois qu’on le mettait à un niveau au-dessus, il s’imposait. Le stress n’a pas de prise sur lui » se souvient Rudi Garcia. Après deux saisons pleines dans les Flandres, le natif de Meaux se rapproche de sa ville natale en signant au PSG. Le début des emmerdes.

A Paris, il arrive pour prendre progressivement le relais de Maxwell. Mais en deux ans et trente matchs de championnats, il peine à convaincre. De là à penser qu’il est parti trop tôt ? « Ce n’est pas impossible, selon Vandamme, qui développe : Le LOSC avait des intérêts financiers. Il faisait partie des meilleurs, on devait équilibrer les comptes. Il était honoré de partir à Paris, mais il aimait le LOSC » . En situation d’échec, Digne s’envole à la Roma en prêt pour retrouver celui « qui lui a donné toute sa dimension » selon Vandamme : Rudi Garcia. En Italie, il réalise une saison pleine, malgré le changement d’entraineur en janvier. Mais le boulet de Lucas lui colle au pied, lorsque, l’été venu, la Roma abandonne les négociations pour le transférer définitivement face à la gourmandise du PSG.

Apprendre sur le banc du Camp Nou pour régaler à Goodison Park

La suite : une arrivée surprise à Barcelone, suivie de deux saisons compliquées dans l’ombre du latéral gauche titulaire : Jordi Alba. Un échec ? Bien au contraire, selon son mentor Rudi Garcia : « Il était face à l’un des meilleurs latéraux du monde. Il avait besoin de progresser dans l’utilisation du ballon et la sortie de balle : quoi de mieux que Barcelone pour cela ? C’est tout sauf un échec puisqu’il a pu côtoyer les meilleurs pendant deux ans » . Et ce même s’il n’a joué que cinquante-trois matchs en deux saisons, ce qui lui a sûrement coûté sa place en Bleu alors qu’il avait participé au Mondial 2014 et à l’Euro 2016 en tant que joker d’Evra.

Conscient de cela, Digne a donc opté pour Everton pour se relancer. « C’est un très bon choix, selon Vandamme, Il arrive dans un grand championnat dans une équipe revancharde, comme lui, et il sera titulaire » . Garcia abonde : « Lucas va se plaire en Premier League, un championnat à son image, intelligent et technique. Everton est une équipe historique, il va s’éclater lors des derbys contre Liverpool. Pour la suite, soit il amène le club dans le top 5 anglais, soit il s’en sert comme tremplin pour un des clubs du top 5 » annonce le coach de l’OM, qui aurait bien aimé l’attirer sur la Canebière l’été dernier « mais nous n’avions pas les moyens » .

Des bleus de la Mersey à ceux de Clairfontaine ?

En rejoignant les Toffees, Lucas Digne a cette fois opté pour un club moins huppé, histoire de s’assurer du temps de jeu. Et à ceux qui rétorquent que passer du Barça à Everton est un désaveu, Vandamme répond : « On en reparle dans un an » . Car selon celui qui a passé neuf ans aux côtés de Digne, sa signature à Everton était la meilleure des décisions à prendre pour réintégrer le groupe France : « Il va devoir redorer son blason parce qu’il a perdu du temps. La concurrence avec Mendy et Hernandez va être très rude, surtout face à ce dernier qui a fait un très gros Mondial. Il est loin d’eux parce qu’il n’a pas été sélectionné pour le Mondial, mais la vérité d’aujourd’hui et celle de demain, ça n’a rien à voir. Je sais que lorsqu’il va revenir dans la danse, ça va aller à 2000 à l’heure » prophétise-t-il.

Plus que son niveau, c’est le manque de temps de jeu qui a en effet coûté sa place à Digne chez les Bleus. Malgré un entourage « sain et très structuré » selon son formateur, Digne a enchaîné les paris perdus : « Est-ce que le fait d’être sollicité par le PSG ou le Barça c’est une erreur de choix de carrière ? interroge Vandamme, Je ne crois pas. Pour réussir une bonne carrière, il faut être là où il faut au bon moment, donc être recruté avec un statut de titulaire et pas de remplaçant. L’autre risque, c’est d’être choisi par un coach qui quitte le club. Lucas a vécu les deux, ça peut faire penser qu’il a fait des mauvais choix de carrière, mais il n’y peut rien » le défend-il, sûr du retour de son poulain à un haut niveau. Tout comme Rudi Garcia : « Il n’a pas besoin d’être piqué, ou d’être encouragé parce qu’il se donne toujours à 100%. Il a toujours été généreux dans l’effort, bon de la tête, adroit et rapide. En plus, il met la tête où certains ne mettraient pas le pied. C’est un régal pour un entraîneur » . Reste à savoir si le bleu d’Everton lui offrira enfin l’étoffe d’un titulaire avec le bleu doublement étoilé.

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Par Adrien Hémard

Tous propos recueillis par AH.

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