- C1
- 8es
- Real Sociedad-PSG (1-2)
Lucas Beraldo, 20 ans et déjà costaud
Avec son doublé ce mardi lors de la victoire du PSG face à la Real Sociedad (1-2), Kylian Mbappé aurait presque éclipsé la prestation de Lucas Beraldo. Le Brésilien de 20 ans tient son match référence à Paris et rebat les cartes en défense centrale.
Trépignant d’impatience, les yeux levés vers les projecteurs, et avec un sourire qu’il ne pouvait pas effacer de son minois, Lucas Beraldo, le 14 février dernier, n’avait pu contenir son émotion lorsque les premières notes de l’hymne mythique de Tony Britten, crachées par les enceintes du Parc des Princes, avaient retenti quelques minutes avant le coup d’envoi du match aller face à la Real Sociedad. Trois semaines plus tard, à Saint-Sébastien (1-2), comme un réflexe, le Brésilien n’a encore une fois pas pu retenir ses zygomatiques au son de la mythique BO de la Ligue des champions. Débarqué cet hiver en provenance de São Paulo, le défenseur de 20 ans était même le seul Parisien à ne pas afficher la fameuse tronche de joueur concentré lors de ce rituel d’avant-match. Ce grand sourire, offert par un gamin fasciné par ce qui lui arrive, a précédé une grande prestation, pleine de sérénité et d’aisance technique. Exactement ce pourquoi le PSG a claqué 20 millions pour le faire venir.
Aligné aux côtés de Lucas Hernandez dans une charnière centrale inédite, le natif de Piracicaba a servi, pour son 64e match chez les professionnels, sa meilleure performance sous la liquette francilienne. Souvent aligné au poste de latéral gauche par Luis Enrique, du fait de son bon pied gauche et de sa tonicité, Beraldo avait jusque-là démontré qu’il pouvait dépanner à ce poste, mais qu’il ne pouvait pas y être une option crédible. Il avait d’ailleurs été assez quelconque à ce poste au match aller contre la Real Sociedad. On l’a vu au retour : c’est bien dans l’axe qu’il se plaît le plus, et où ses coéquipiers préfèrent l’avoir. À l’image de Kylian Mbappé, qui peut remercier la superbe passe verticale du gaucher vers Fabián Ruiz, à l’origine du second but du capitaine du PSG.
Beraldo Brasil
Outre sa qualité de relance qui n’avait jamais autant brillé qu’à Anoeta, il a fait vivre un calvaire à l’attaque basque, certes pas forcément la plus rutilante d’Europe. En terminant la partie en étant le joueur avec le plus d’interceptions (4) et de duels remportés (9), le jeune défenseur a également su se mettre au niveau physiquement, dans une compétition qui ne fait aucun cadeau. « Je sais que c’est très difficile de venir du Brésil, il faut s’adapter au style de jeu, au nouvel entraîneur, à la nouvelle maison, au froid. Il est arrivé et s’est adapté très vite », avait confié son compatriote Marquinhos, en février, qui doit un peu se reconnaître en ce jeune rookie. Si Luis Enrique ne pensait peut-être pas que cette charnière de Lucas avait de l’avenir, cette prestation pourrait d’ailleurs questionner le statut du (vrai) capitaine du PSG au sein de cette équipe.
Souvent pointé du doigt pour ses faillites mentales dans les légendaires scénarios rocambolesques que nous a offerts le PSG ces dernières années en Ligue des champions, Marquinhos a peut-être du souci à se faire, alors que c’est la première fois que le PSG dispute un match de C1 sans qu’aucun rescapé de la remontada ne soit sur le terrain. Probablement pas pour cette saison, même si sa santé semble souvent lui faire défaut depuis quelques mois, mais son cadet gaucher pourrait gentiment lui indiquer que le futur du PSG se construira, en partie, autour de lui. Cela pourrait également être le cas au Brésil, tandis que Beraldo a été appelé pour la première fois avec la Seleção ce mois-ci. Un défenseur brésilien qui remplace un défenseur brésilien capitaine… Comme un air de déjà-vu à Paris.
Par Léo Tourbe