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Luca Toni, Montana de Bavière

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Luca Toni, Montana de Bavière

Après un mercato agressif (Klose, Ribéry, Toni), le Bayern est présent au rendez-vous sur tous les tableaux. Et Luca Toni n'y est pas étranger même si c'est Ti'Franck qui rafle les suffrages. La preuve, Toni a inscrit les deux buts de la victoire finale en Coupe d'Allemagne du Bayern (2-1 contre Dortmund a.p.) hier soir. Toni : un mec qui illustre à merveille le dicton : «Chi va piano va sano e va lontano» (Qui va doucement, va sûrement).

Si le Bayern cartonne et joue facile, cette équipe a parfois besoin de se faire secouer. Parfois au risque de friser la correctionnelle. Heureusement pour le club bavarois, quand ce n’est pas Ribéry qui mène la révolte, c’est un Italien discret mais imposant qui sauve les meubles, Luca Toni.

Pour preuve, le quart de finale retour de C3 face au rafraîchissant Getafe, un team qui ne feignasse pas. Luca sort le calibre pour planter deux buts dans les arrêts de jeu et envoyer son club en demies. Rebelote hier soir contre Dortmund à Berlin. Avec 10 pions au compteur en UEFA, dont 4 en une seule rencontre face à Salonique, l’Italien fait ce pour quoi il a été engagé l’été dernier : il plante, frénétiquement même, profitant du travail fourni par Ribéry et l’altruiste Miroslav Klose.

Il Bomber

Pour Luca Toni Varchetta Delle Cave, son nom complet digne des noms à rallonge des Brésiliens, le pari était loin d’être gagné. Si Toni est le premier Italien à remporter le Soulier d’Or européen, en 2006, et même s’il débarque certes avec un titre de champion du monde, ce transfert au Bayern l’a indéniablement fait changer de catégorie.

A trente ans, il n’a derrière lui que 6 années de Serie A, la faute à un parcours pour le moins chaotique (voir SF n°32). Pour résumer, il a écumé les divisions inférieures italiennes avec des étapes improbables du côté de Fiorenzuola et Lodigiani, pour un total de 10 clubs.

Une présence modérée au plus haut niveau compensée par des stats impressionnantes : 91 buts en 177 matches. Et un record, soit celui du buteur de la Fiorentina à avoir scoré le plus en une saison, devant des types comme Kurt Hamrin et Batigol, avec 31 buts en 38 matches.

Pourtant, ses débuts en Bavière sont difficiles : avec une blessure à peine débarqué, Luca doit compter sur les vieilles gloires locales.
Si en Allemagne, il est rapidement surnommé “Il Bomber”, en référence à Gerd Müller, il doit faire avec les critiques.

Appelé à adouber son successeur, le Gerd n’est pas tendre. Dans Der Tagesspiegel, il déclare que Toni ne peut être considéré comme son héritier. La raison ? Un grave manque de mobilité. Plutôt normal lorsque l’on fait 1,96 m pour 90 kg. Mais Der Bomber reconnaît que « Toni a sûrement l’instinct du but, une frappe incroyable et un excellent touché de balle quelque soit la situation » même s’ « il n’est pas très mobile et ne peut compter sur sa vitesse » .

Il s’est également attiré les foudres de sa Sainteté Beckenbauer pour avoir enfreint une règle non écrite mais néanmoins incontournable de la Bundesliga : la victime d’une faute ne doit pas se faire justice elle-même quand il y a penalty.

Surtout que Toni, ignorant cet usage, a loupé ledit peno. Ce qui a fait hurler au Kaiser : « C’est un outrage, il a violé la loi » . Il y a des choses avec lesquelles on ne déconne pas en Allemagne.

En sélection, il prend également ses marques. Malgré deux buts seulement lors du Mondial 2006, face à l’Ukraine. Une équipe qui l’inspire puisqu’il récidive lors d’une des rencontres de la poule qualificative pour l’Euro, avant d’enchaîner face à l’Ecosse avec un doublé à domicile et un au retour qui font de lui le meilleur buteur de la Nazionale avec 5 buts en 6 matches. Il est même nommé capitaine de la Squadra Azzurra en juin 2005 lors du match amical face à l’Equateur. Attention donc pendant l’Euro.

La différence entre Calcio et Bundesliga

Blessé dès son arrivée, Toni a donc dû s’adapter. Mais aujourd’hui, il se sent bien en Bavière. Une fois passé le mièvre, « Munich est une ville merveilleuse… » , il vante la décontraction (sic) germanique : « En Allemagne, le jeu est plus ouvert et avec moins de pression qu’en Italie. Et ce qui est plus beau, c’est l’entraînement interdit une seule fois par semaine au public alors que c’est le contraire de l’autre côté des Alpes. J’aime beaucoup le fait que les familles et les enfants puissent venir nous voir » .

De quoi faire arracher ses cheveux à Galliani si celui-ci en avait, de ne pas l’avoir fait venir de Palerme. Zamparini, le président du club sicilien, raconte à La Gazzetta dello Sport que « lorsqu'[il lui] a proposé Toni au Milan, Galliani [lui] a répondu qu’il aurait eu honte de faire monter les gradins de San Siro à Toni avec le maillot rossonero sur les épaules » .

Pour la plus grande satisfaction du Bayern, qui l’a fait venir pour 11M d’euros (alors que la Viola l’avait acheté pour 12M à Palerme). Une affaire, même pour un joueur ayant atteint la trentaine. Ayant démarré tard au plus haut niveau, Luca possède sans doute encore quelques années devant lui. Surtout, il n’est que le second Italien à évoluer en Bundesliga après Ruggieri Rizzitelli (déjà au Bayern). Ce qui ne le dispense pas de se plier aux coutumes locales : « Les Allemands ont une autre mentalité par rapport au football. Toute l’équipe est allée à l’Oktoberfest, au milieu de tout le monde. Je ne pense pas que ce soit possible en Italie » . Quant à ses progrès en allemand, il assure : « Lorsque j’ai pris ma première leçon, je n’ai pas vu l’heure passer » . Et de conclure : « Sinon, je connais quelques gros mots, mais je ne peux pas vous les répéter… » .

Italian Sport Design

Cette saison, son souhait de retrouver son ancien club, la Fiorentina, en finale de l’UEFA est parti pour se réaliser, avec un coach, en face, qui le connaît bien. Prandelli le défend quand on parle de son style de jeu, notamment sa manière de défendre et d’utiliser son corps. Un signe d’intelligence selon Prandelli.

Si la greffe prend en Bavière, Toni est et reste un vrai Rital : « Je fais attention à mon apparence extérieure, nous, les Italiens, ne le cachons pas : quand j’arrive dans une nouvelle ville, je vais d’abord dans les boutiques de fringues plutôt que dans des magasins de meubles » , admet-il à Sport-Bild.

Après une baisse de régime en décembre, il explique qu’il « est une personne assez superstitieuse. J’ai toujours dans ma voiture une petite corne rouge mais avant le match contre la Juve, je l’ai perdue, et je ne sais pas où j’ai pu la mettre » . La perte de son talisman ne l’a pas empêché de continuer à enquiller les buts et de les fêter à sa manière : en agitant sa main droite, semblant demander si ce qui lui arrive n’est pas cinglé mais qui signifie en fait “Vous avez entendu ?”

Il avoue aussi être « très heureux que la gente féminine assiste aux entraînements : c’est très bien quand les femmes sont là lorsqu’on s’entraîne » . Mais pas de quoi s’inquiéter car à la ville, monsieur s’envoie une velina, comme tout footeux italien qui se respecte, la très skiable Marta Cecchetto. Une revanche sur sa jeunesse, où le grand Luca n’était pas cet athlète qui fait couler la cyprine. Gamin plutôt rondouillard, il était surnommé « tortellino » . Un mec pas pressé, on vous dit…

Aldo Bruschetta

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