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Loups et Dogues se quittent bons copains

Par Charles Alf Lafon
Loups et Dogues se quittent bons copains

‏Complètement dominés, les Lillois s'en sont remis à une défense de fer, avec un grand Enyeama, pour résister aux assauts de Loups complètement affamés. Ils ont même cru au hold-up après un pénalty d'Origi, mais De Bruyne a égalisé d'une somptueuse volée.

WolfsburgLille (11)

K. De Bruyne (82′) pour Wolfsburg , D. Origi (76′) pour Lille.

Ce Lille-Wolsfburg, c’est déjà deux visions du recrutement. Valeurs sûres de Ligue 1, joueurs formés au club et un ou deux paris du côté lillois. Rebuts de grands clubs (Olić, De Bruyne, Luiz Gustavo, Guilavogui, Perišić), Suisses (Benaglio et Rodríguez) et anciens du Werder (Naldo et Hunt) pour les Wölfe. C’est aussi deux visions du football : le 4-3-3 archi-sérieux avec 6 défenseurs (Rozenhal en 6, Corchia ailier droit) pour le LOSC, qui n’a encaissé que deux buts en 8 journées de Ligue 1, contre un 4-2-3-1 joueur (10 buts pour, 8 contre, en six journées de Bundesliga). En allant plus loin, on pourrait même dire que c’est Ironborn contre Stark. Bizarrement, les deux stratégies ont presque fonctionné. Lille a tenu bon, grâce à de très bons Simon Kjær et Vincent Enyeama, et s’est mis en position de gagner 1-0 comme d’habitude. Wolsfbourg a beaucoup attaqué, s’est longtemps cassé les dents, et a fini par trouver la faille grâce au talent d’un homme roux. Les Lillois n’avaient, eux, que Nolan.

Attaque-défense

Évidemment, sur le terrain, les différents philosophies sont respectées. Wolfsburg domine les débats et se crée quelques occasions intéressantes, comme cette reprise enroulée du plat du pied de Perišić sur un bon centre de Jung. Mais Enyeama veille, et Lille tient le choc. En revanche, il faut avouer que de l’autre côté du terrain, Benaglio est bien tranquille. Dieter Hecking a beau avoir identifié Origi comme une véritable menace, le jeune Belge ne touche pas un ballon, bien muselé par la paire Naldo-Knoche. Leur ancien partenaire, Simon Kjær, se montre quant à lui décisif, empêchant Olić de pousser dans le but vide une passe de Guilavogui. L’ancien Stéphanois aurait pu frapper, aurait dû même, mais il n’avait visiblement pas envie de plomber le coefficient UEFA français lui-même. Seul incident vraiment marquant de cette première mi-temps : la blessure de Pape Souaré, remplacé par Djibril Sidibé. Pas plus mal en tout cas, tant le latéral gauche a souffert face aux montées de Jung.
 ‏Les choses en deuxième période commencent tout aussi mal, Ryan Mendes devant céder sa place à Nolan Roux à la pause. Guilavogui, décidément un homme de vert, envoie presque d’entrée une très belle frappe enroulée vers la lucarne au sortir d’un une-deux involontaire avec Basa, mais, comme très souvent, Enyeama est là. On devrait d’ailleurs en faire une chanson, parce qu’il l’est toujours. Une sorte de générique télé, un peu comme celui de Nicky Larson. Même quand Perišić profite d’un mauvais alignement de la défense lilloise pour aller se présenter seul face au portier nigérian. Enyeama est toujours là. Et quand il se troue complètement sur une sortie aérienne, il peut compter sur l’irréalisme de Nicklas Bendtner, tout juste entré en jeu, numéro 3 dans le dos. Une incapacité à marquer qui se confirme sur l’action suivante : l’ancien de la Juve se joue de la défense, s’offre une position de frappe parfaite, et choisit de dégommer un pigeon qui passait par là.

Un Belge partout

En tout cas, les frappes allemandes se multiplient, même si elles ne trouvent pas la cible. Pas du tout au goût de Florent Balmont, qu’on imagine sans mal avec un béret et un fusil dans le dos, en train de saboter un train de marchandise. En même temps, Volkswagen, propriétaire de Wolfsburg, ça veut quand même dire « voiture du peuple » et c’était très connoté dans les années 1930 outre-Rhin. Et comme l’histoire est un éternel recommencement, sur un rare contre lillois, Rodríguez, plus si neutre, touche le ballon de la main dans sa surface. Divock Origi en profite pour se venger, en prenant son temps. Nolan Roux est tout prêt d’alourdir le score, mais son piqué vient mourir du mauvais côté du poteau. L’occasion de vérifier une éternelle maxime du football : un Roux qui rate, un roux qui marque. En l’occurrence Kevin De Bruyne, d’une merveilleuse volée en pleine lucarne après un mauvais dégagement sur corner. Même René Girard en sourit. Simon Kjær rate ensuite la possibilité de se payer son ex en envoyant son coup franc dans le mur. Dans les arrêts de jeu, Naldo s’envole sur corner, mais Enyeama, tatatata, est toujours là.

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Par Charles Alf Lafon

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