- SO FOOT sélectionne le12èmehomme Orange
LOST, les disparus de la Ligue 1
Longtemps, ces clubs ont ambiancé le championnat de France. Ils ont même, pour certains, constitué l'élite du foot français sur la scène européenne. Aujourd'hui, ils évoluent au mieux dans d'obscures divisions. Quand ils ne sont pas devenus de simples souvenirs.
Red Star, disparu depuis 1975
Depuis son dernier match dans l’élite il y a près de 40 ans, l’Étoile rouge reste ancrée dans le paysage, comme l’incarnation du football d’un autre temps. Le stade Bauer de Saint-Ouen a vu passer quelques joueurs mythiques, depuis Eugène Maës avant la Grande Guerre jusqu’à l’époque de Combin, Di Nallo et Magnusson. Il a bien démarré l’actuelle saison en championnat National. De quoi se prendre à rêver d’un retour au premier plan ?
RC Paris, disparu depuis 1990
Au total, le club, champion en 1936 et aujourd’hui en DH, a connu 30 saisons en élite, sous différentes appellations. Ses derniers moments de gloire ? Sous l’ère Jean-Luc Lagardère dans les années 80, époque RP1 et Matra Racing. De grands noms ont essayé de contrer l’irrémédiable ascension du PSG : Madjer, Francescoli, Littbarski, Fernandez, Guérin… Au final, beaucoup d’argent dépensé pour rien et un retour à l’amateurisme qui perdure depuis plus de 20 ans. Paris aura-t-il un jour un deuxième grand club ?
Toulon, disparu depuis 1993
Le Sporting Toulon Var, tout un poème… Une cinquième place en 1987/1988, et pas grand-chose d’autre. Mais c’était l’époque de Pardo, Borrelli, Paganelli, Alfano et du jeune Ginola. Une bande de furieux entraînée par le plus grand des fous : Rolland Courbis. L’expérience dure jusqu’en 1993 et une relégation dont « la Rascasse » ne s’est jamais vraiment remis. Dommage pour les fameux Irréductibles, groupe d’ultras fondé cette même année. Mauvais timing.
Gueugnon, disparu depuis 1996
L’expérience Gueugnon en D1 a été éphémère, avec une seule saison, 1995/1996. Elle reste pourtant marquante, avec quelques joueurs restés dans les mémoires, tels Ali Boumnijel et Nicolas Esceth N’Zi. Les Forgerons incarnent alors un football de campagne, sur un modèle sensiblement similaire à celui de Guingamp. Vainqueur surprise du PSG en finale de Coupe de la Ligue en 2000 (avec Trivino, Distin, Trapasso, Amara Traoré, Cédric Chabbert), le FCG a tenté un retour à la lumière grâce à la famille Vairelles, mais l’expérience s’est très mal terminée. Aujourd’hui, le stade Jean Laville sert de terre d’accueil à des matchs professionnels disputés sur terrain neutre. Triste.
Cannes, disparu depuis 1998
L’AS Cannes, c’est le stade Pierre de Coubertin de La Bocca, le classieux dragon pour insigne, l’un des meilleurs centres de formation de France dans les années 90 (Zidane, Vieira, Micoud, Zébina…), des joueurs mythiques (Sassus, Amara Simba, Kozniku, Durix…) et 22 saisons en élite… Restent les souvenirs et quelques éphémères coups d’éclat, dont un récent en Coupe de France, avec un quart de finale atteint la saison dernière. En attendant que les anciens viennent prêter main forte ?
Sedan, disparu depuis 2007
Deux victoires en Coupe de France et 23 saisons au total au plus haut niveau : les Sangliers ont marqué le foot français… il y a un bail. Le dernier âge d’or est resté dans les mémoires, avec une bande de morts de faim dont personne ne voulait dans le monde pro qui réussit à faire monter le club jusqu’au places européennes au tournant des années 2000 : Mionnet, Sachy, N’Diefi, Deblock, Noro et Quint. Victime de la crise, le club ardennais évolue cette saison en CFA.
Strasbourg, disparu depuis 2008
56 saisons au top, un titre de champion conquis en 1979, quelques places d’honneur, des campagnes européennes marquantes, des figures marquantes, telles Gilbert Gress, Aleksandr Mostovoï, Franck Sauzée, Frank Lebœuf, Youri Djorkaeff ou Teddy Bertin, le stade de La Meinau et ses supporters, les UB90, parmi les plus respectés dans le milieu. Le RCS, c’était tout ça. Avant de tomber très bas. Et la pente est longue à remonter…
Le Havre, disparu depuis 2009
Caveglia, Ibrahim Ba, Fabien Piveteau, Christophe Horlaville… Le doyen des clubs de foot en France a longtemps fait la fierté des ouvriers d’un des plus importants ports de commerce d’Europe. Il a eu droit à ses moments de gloire et à de belles joutes face aux voisins et rivaux normands, Rouen et Caen. Dans son nouvel écrin, le stade Océane, les supporters attendent désespérément un retour en L1. De quoi mettre la pression sur les nouveaux investisseurs…
Le Mans, disparu depuis 2010
Le MUC 72 a d’abord été un anonyme du football français, avant de débarquer en L1. Il a cru pouvoir s’y installer durablement, mais a sûrement vu un peu trop gros, avec un nouveau nom, Le Mans FC, jamais adopté par les supporters, et un stade novateur, le MMArena, qui a plombé le budget du club. Résultat : un retour à l’ombre, peut-être pour très longtemps. Dommage pour une équipe qui régalait avec Gervinho, Sessègnon, Matsui, Grafite et De Melo…
Auxerre, disparu depuis 2012
L’AJA, c’est le club paternaliste par excellence. Une institution qui n’est pas parvenue à survivre aux départs de Guy Roux et des dirigeants Hamel et Bourgoin. Égaré dans le football moderne, Auxerre lutte actuellement plus pour ne pas descendre en troisième division que pour remonter en première… Elles sont loin, les années 90 avec le 4-3-3 de Verlaat, Cocard, Diomède and co, puis la période « Kappa-Playstation » avec Cissé, Mexès, Fadiga et toute la bande…
Par Régis Delanoë/Photo: Icon Sports