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LOSC : voyages au bout de l’enfer
Troisième équipe de Ligue 1 à l’extérieur la saison dernière et meilleure défense en déplacement, le LOSC affiche aujourd’hui un bilan catastrophique loin de Pierre-Mauroy : aucun succès, quatre petits buts marqués, quatre défaites, et la sensation que les Lillois ne savent plus s’exporter. Problématique à l’heure de jouer sa survie en Ligue des champions à Valence.
En stratège averti, Christophe Galtier sait qu’après les échecs viennent les maths. Alors, samedi soir, on a vu le coach nordiste se mettre à trembler : « La réalité, c’est qu’à la fin de la douzième journée, on sera probablement la plus mauvaise équipe du championnat à l’extérieur… » La faute à une deuxième défaite de suite en déplacement et à un constat aussi difficile à avaler qu’un Tuc : à l’extérieur, le LOSC ne répond plus. Plus du tout, même. Après la défaite subie au Vélodrome ce week-end, Galtier s’est alors répété et a de nouveau affirmé que son équipe n’avait « pas de marge » . Le match à Marseille a achevé de le prouver : les Lillois ne sont jamais vraiment entrés dans leur match, ont attendu près de cinquante minutes pour frapper au but et ont même glissé eux-mêmes l’ouverture du score dans le bec d’un OM qui n’était pas vraiment plus à l’aise. Cela avait déjà été le cas à Nice (1-1), et surtout à Toulouse (2-1), où Galtier avait déjà fumé un bon coup. Alors, où est le problème ? Difficile à dire. Seule certitude : cette conjoncture place le LOSC face à un casse-tête complexe à résoudre à l’heure d’aller jouer son avenir en C1, à Valence, face à qui les Nordistes ont probablement livré leur meilleur match – sans gagner – cette saison en Ligue des champions. « J’espère qu’on aura retenu la leçon, soufflait Christophe Galtier avant de partir de Marseille. Avant le match, on me demandait si ce match au Vélodrome pouvait être une bonne préparation pour la C1… Là, on sera dans l’obligation de l’emporter, il faudra être dans l’engagement offensif, car on n’a pas fait grand-chose… » Encore une fois. Étrange quand on sait qu’à domicile, le LOSC est la meilleure équipe de Ligue 1 à égalité avec Angers.
Stop au calcul
Étrange, surtout, lorsqu’on regarde la différence de rendement de certains joueurs. Attendu au tournant après sa bonne copie face à Bordeaux, Yusuf Yazıcı a été trop facile à Marseille (68% de passes réussies) et a été incapable de faire la moindre différence, tout comme Jonathan Ikoné (25% de dribbles réussis au Vélodrome seulement). Très souvent cette saison, le LOSC a eu l’air pétrifié à l’extérieur, bloqué offensivement et le déplacement perdu à Marseille est d’autant plus frustrant qu’il intervient après deux bonnes performances et un changement de système payant. Dans ce cadre, la colère de Galtier est ciblée vers le manque d’intensité mis par ses joueurs et leur incapacité à répondre dans l’impact. « Il faut qu’on soit à 110%, parce que dès qu’on est à 80%, ça ne passe pas. C’est là-dessus que ça m’agace » , a de nouveau sifflé le coach lillois il y a quelques heures, qui semble retourner le problème dans tous les sens depuis de nombreuses semaines, sans trouver la solution. Autre souci : le LOSC est plus que jamais dépendant de Victor Osimhen, remplaçant à Marseille, mais qui a apporté les ingrédients nécessaires lors de son entrée en jeu à vingt-cinq minutes de la fin. Mardi soir, la gâchette nigériane sera de retour dans le onze, le système n’aura probablement pas bougé, mais Lille a un avenir à jouer face à un Valence qui vient de retourner l’Espanyol (1-2) : il est donc temps d’arrêter de calculer.
Par Maxime Brigand