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- Lille-Lens (4-0)
LOSC Story
Seule équipe de Ligue 1 invaincue avec Rennes, le LOSC a fait exploser son voisin lensois (4-0) dimanche soir et a confirmé une impression : cette équipe est l’une des plus cohérentes du championnat et semble être pour le moment la seule capable de chatouiller le PSG sur la longueur.
Ce devait être un jour pour se faire rôtir le foie et pour se chamailler entre voisins, sous les cris et les chants. Oublions tout ça : ce cent-onzième derby du Nord ayant été vidé de sa nature par la crise sanitaire, il ne restait plus qu’un match à l’état brut pour se remplir la panse et se retourner l’estomac. Résultat ? Malgré le silence, on a eu le droit à un festival local. Christophe Galtier avait demandé à ses hommes de faire griller les lampions pour ceux qui sont « privés de beaucoup de choses depuis le mois de mars » et le chef cuistot du LOSC a été entendu. En grand : dimanche soir, le LOSC en a de nouveau foutu partout, a cogné dix-sept fois au but, marqué quatre fois et a surtout signé sa cinquième victoire de la saison, la cinquième sans encaisser de but, ce qui propulse les Dogues en tête de la Ligue 1.
Surtout, la bande à Galette ne s’est pas uniquement contentée de gagner, mais elle l’a fait avec la manière et en déballant une approche désormais clairement identifiée. À savoir : un bloc défensif rendu imperméable grâce notamment à un duo Fonte-Botman qui n’a cédé cette saison que sur deux coups de pied arrêtés (face à Rennes lors de la première journée et à Marseille mi-septembre) et qui se déforme en phase offensive pour avaler ensuite la défense adverse. Le RC Lens de Franck Haise était un test puisqu’il n’avait plus perdu depuis la première journée, à Nice (2-1), mais surtout parce qu’on parle d’une équipe qui était jusqu’ici une machine à presser montée sur le modèle de l’Atalanta (marquage individuel, un bloc axial très haut lorsque l’adversaire cherche à relancer, pistons voraces). Cette fois, sur plusieurs séquences, les Lensois sont sortis à contretemps et avec un bloc parfois disloqué. Face à ce LOSC virevoltant, surtout lorsqu’on termine à neuf contre onze, cela termine souvent par une addition salée, et c’est ce qu’il s’est passé, les Lillois ouvrant le score sur coup de pied arrêté dans le premier quart d’heure au bout d’une combinaison subtile avant de dérouler en seconde période grâce notamment à des ailiers (Bamba, Araujo) déchaînés.
« Ils n’ont pas de points faibles… »
Un premier joueur est notamment le symbole de ce Lille libre dans sa tête : Renato Sanches, qui a sorti une copie à 90 ballons, une première période XXL et qui a été à plusieurs reprises le moteur d’un pressing parfaitement coordonné sur la première relance lensoise (d’ailleurs, Leca et ses défenseurs ont souvent été obligés de balancer). Un second a confirmé dimanche soir son début de saison solaire : Jonathan Bamba, buteur et double passeur décisif, sans compter ses deux passes-clés, ses cinq dribbles passés, ses six ballons récupérés, et cette impression qu’il peut, lorsqu’il rentre à l’intérieur, faire sauter n’importe quel verrou (son ouverture pour Araujo avant la pause sur laquelle Leca sort parfaitement est un délice). Après sept journées, voilà donc le LOSC leader, propriétaire de la meilleure défense de Ligue 1 et de la troisième attaque du championnat. Seule petite tache : si Burak Yılmaz a marqué et a confirmé son aisance dans la profondeur, Jonathan David, utile entre les lignes, n’a toujours pas réussi à débloquer son compteur. Ça viendra, sans aucun doute, et Lille sera alors encore plus redoutable.
Interrogé après la rencontre sur Téléfoot, Franck Haise a d’ailleurs refusé de le cacher : « Il n’y a pas eu photo. Nous n’étions pas bien ce soir et face à Lille, c’était trop dur. Ils n’ont pas de points faibles, ils ont beaucoup de vitesse devant… » Mais surtout, aussi, un banc chargé puisqu’encore dimanche soir, Jonathan Ikoné a débuté sur le banc, tout comme Yazici, ce qui n’a pas empêché les deux hommes de planter une fois sur la piste. Dauphin du PSG au printemps 2019, le LOSC, qui s’apprêterait à perdre son responsable du recrutement Luis Campos, toujours en froid avec le duo Lopez-Ingla, lâche ainsi un message : cette saison, ce groupe semble de nouveau être le seul – ou presque – capable de venir chatouiller les Parisiens alors que la campagne de Ligue Europa débute cette semaine. La réception de l’OL, le 1er novembre prochain, devrait également être l’occasion d’envoyer de nouveaux arguments pour cette affirmation. Le rendez-vous est pris.
Par Maxime Brigand