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  • Ligue 1 – J16 – Lille-PSG

LOSC-PSG, place au combat des chefs

Par Maxime Brigand
5 minutes
LOSC-PSG, place au combat des chefs

Dimanche soir, les deux meilleures attaques et les deux meilleures défenses de Ligue 1 se retrouvent à Lille pour s'expliquer et offrir de nouveaux enseignements à la course pour le titre. Le PSG débarque blessé, mais Galtier se méfie. Tout est réuni pour que ça explose.

Il est celui que la France du foot regarde avec tendresse depuis plusieurs mois, celui qui, après s’être senti « incapable de gagner un match » lors de ses premiers mois aux manettes du LOSC, ne laisse plus que des miettes sur sa route, celui auquel on pense désormais aujourd’hui automatiquement à l’heure de rechercher une figure pour incarner un espoir simple : ne pas laisser le PSG être champion avec les doigts de pied en éventail. Mais face aux attentes, Christophe Galtier a d’abord préféré calmer son monde, dès dimanche dernier, dans la foulée de la victoire de ses gars face à Bordeaux : « Je ne pense pas qu’on puisse se battre contre Paris pour le titre. D’ailleurs, à mes yeux, le match de Dijon est beaucoup plus important que celui contre Paris, qui sera le match des joueurs. » Vraiment ? C’est l’idée, et mercredi, à Dijon, où le LOSC a conforté sa place de leader alors que le PSG était en train de disposer sans convaincre de Lorient, l’entraîneur lillois a de nouveau insisté. « Ce sera un match de gala, a-t-il alors répété. Un match de gala dans un stade vide. Je ne l’appréhende pas spécialement. On sera au même niveau de fatigue et, sur un match, tout est jouable. On aura beaucoup de détermination et on voudra attaquer. Ce match arrive au bon moment. » À savoir : juste avant un déplacement crucial à Montpellier et juste après la neuvième victoire de la saison du LOSC en Ligue 1.

Il arrive surtout quelques jours seulement avant la première pause de la saison, donc à l’heure où il est bon de tirer un premier bilan, ce qui peut pousser les Lillois à se regarder dans une glace : lorsqu’on a un tel effectif, qu’on affiche une telle sérénité, qu’on se balade avec la deuxième meilleure attaque et la meilleure défense du pays, on ne peut pas se cacher. Au fond de lui, Galtier le sait, même si samedi, il a appelé de nouveau à la prudence : « On fait partie d’un groupe de chasseurs. On se retrouve provisoirement en tête, car il ne faut pas oublier que l’OM a des matchs en retard. Paris reste le favori. On fait partie du groupe qui chasse le PSG mais je ne nous vois pas comme le favori de ce groupe. »

 On fait partie d’un groupe de chasseurs, mais je ne nous vois pas comme le favori de ce groupe.

Fin d’une histoire, début d’une autre

Le coach lillois sait aussi que le LOSC sort d’une drôle de semaine, marquée par la fin d’une histoire et le début d’une autre. Étrange : mercredi, alors que l’équipe était à Dijon, on apprenait que Gérard Lopez, président depuis le début de l’année 2017, allait être débarqué de son poste et que le club allait être cédé à la société Callisto Sporting, propriété du fonds Merlyn Partners SCSp. Pas si étrange, en réalité, tant la santé économique du LOSC inquiétait depuis plusieurs mois son poumon financier, à savoir le fonds d’investissement Elliott. Vendredi en fin d’après-midi, le départ de Lopez a été officialisé, tout comme l’arrivée à son poste d’Olivier Létang en tant que président-directeur général. Ainsi Lille a ouvert une nouvelle page de son histoire au beau milieu d’un championnat jusqu’ici traversé sans encombre (9 victoires, 5 nuls, une petite défaite).

Faut-il s’inquiéter ? Non, il faut être simplement réaliste : en janvier, le club risque de vendre certains actifs majeurs et cela pourrait quand même avoir une incidence sur la suite de la saison nordiste. « Il ne faut pas être inquiet, disait également Galtier cette semaine. On a un effectif de qualité, des joueurs déterminés… On sera toujours dans notre modèle de jeu. » Reste à savoir avec qui. Mais ça, ce sera après ce choc face au PSG, que les Lillois abordent sans leur bulldozer Renato Sanches, qui soigne toujours sa cuisse et ne rejouera pas en 2020, mais aussi sans Luiz Araujo et Jérémy Pied. Pour le reste, on devrait voir du classique, même s’il reste quelques débats à trancher : Yılmaz ou Yazıcı ? Soumaré ou Xeka ?

 J’ai l’impression que ce 5-3-2 nous donne plus de stabilité quand l’adversaire a le ballon. Après, quand on fait certaines erreurs, aucune structure n’existe pour nous protéger.

« L’état d’esprit, c’est la responsabilité des joueurs »

Et le PSG dans tout ça ? La principale inconnue de ce sommet est peut-être justement ici. Quel PSG va-t-on voir à Lille dimanche soir ? Une certitude autour de cette question : un PSG qui se cherche tactiquement, qui doit toujours jongler avec les absences (Sarabia, Icardi, Danilo, Bernat, Diallo) et qui va devoir composer sans Neymar. Mercredi, Tuchel avouait « tout essayer » pour le récupérer, mais l’Allemand savait aussi que forcer le retour du Brésilien, c’était potentiellement se tirer une balle dans les deux jambes pour les prochaines semaines.

Autre débat : le système. Quid du 5-3-2 face à un LOSC qui explose vite dans les transitions et qui se projette constamment en nombre ? Thomas Tuchel, cette semaine : « J’ai l’impression que ce 5-3-2 nous donne plus de stabilité quand l’adversaire a le ballon. Après, quand on fait certaines erreurs, aucune structure n’existe pour nous protéger. Contre Lyon, on a fait une grosse erreur dans une zone où ce n’est pas possible d’en faire. Mais le problème contre Lyon, ce n’était pas la structure. Je dis toujours que je suis responsable de la structure, mais l’état d’esprit, l’énergie, tout ça, c’est toujours de la responsabilité des joueurs. » Reste à savoir justement quels joueurs seront couchés sur la feuille de match dimanche, alors que Marquinhos devrait faire son retour et que Paredes, que L’Équipe annonce poussé vers la sortie, pourrait être remplacé par Idrissa Gueye. Ander Herrera est également annoncé à la place de Rafinha, pourtant souvent très intéressant dans ce nouveau système, pendant que Kylian Mbappé est incertain. « Je les ai vu répondre présent sur le terrain dans des contextes difficiles », avertissait Galtier, samedi. Celui de dimanche en est un : place à l’explication.

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