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LOSC en translation
Avec sa victoire contre Nancy mercredi, 3-0, Lille a pris une marge confortable en tête du classement de Ligue 1. En quelques semaines, le club est passé de l'éternel outsider au favori plus que sérieux. N'en déplaise à Aulas.
Jean-Michel Aulas reste le meilleur… Invité de la Tribune Présidentielle sur RMC, JMA a envoyé du MDR. Après avoir rappelé que « Michel (Seydoux, ndlr) dit toujours qu’il ne connaît rien au foot, la preuve » , l’hyper-président s’est acharné à répéter que les joueurs lillois n’étaient pas assez payés (et que donc ils avaient tout intérêt à signer chez lui cet été). Florilège : « les joueurs qui sont dans les autres clubs ont un vécu international plus important, des rémunérations plus en adéquation avec leur statut qu’au LOSC » ; « ils ont des joueurs de talents qui pourraient jouer dans n’importe grand club avec la possibilité de gagner beaucoup plus » ; « Michel devrait vite revoir ses joueurs pour les augmenter. Ils peuvent jouer dans n’importe quel autre grand club en gagnant plus d’argent » ; « Lille a fait venir Sow qui était en fin de contrat à des tarifs probablement en-dessous du marché » . Tout ça sur quatre questions, ça commence à devenir gênant.
Une taille de pantalon en plus
Gênant, parce qu’Aulas semble être le dernier à ne pas se rendre compte que les nordistes ont changé de statut. De l’outsider au favori. De la bonne poire qui se fait piller ses talents par Lyon au club qui pense sérieusement être en mesure de conserver Eden Hazard après le prochain mercato. D’accord, ils savent déjà qu’ils perdront l’éphèbe Adil Rami, mais garder le prodige belge une saison de plus serait un authentique exploit. Ajoutons à cela l’annonce par Michel Seydoux de l’issue du feuilleton Grand Stade, prévue pour juillet 2012 (donc avant OL Land) et nous constatons que le LOSC a vraiment pris une taille de pantalon ces derniers temps.
Le titre de champion d’automne a sans doute constitué un déclic pour les médias et l’opinion publique. Certes, les Lillois étaient placés dans les favoris par bon nombre d’observateurs éclairés, en début de saison, mais au fond tout le monde gardait le trio Marseille-Lyon-Bordeaux un cran au dessus. Aujourd’hui, on se retrouve avec des Spécialistes de Canal + qui dissertent sur le thème « comment ne pas croire en Lille ? » et le président Seydoux doit calmer tout le monde en rappelant la mésaventure bordelaise de la saison dernière.
Pourquoi pas l’Europa ?
Mais le vrai risque pour les Lillois ne sera pas forcément de trop croire au titre. Le problème se situera peut-être davantage dans l’accumulation des matchs. Ligue 1, coupe de France, Ligue Europa: non seulement le LOSC est encore en course dans toutes ces compétitions, mais il a également une chance de décrocher la timbale à chaque fois. D’ailleurs, on braque les projecteurs sur le championnat mais si Lille devenait plutôt le troisième club français à s’épingler une coupe d’Europe au palmarès ? Manchester City, Liverpool, FC Séville, Naples, Zenith Saint-Petersbourg… c’est costaud, mais pas imprenable.
Les prochains rendez-vous lillois ont des noms moins glamours et plus ch’tis : Wasquehal (dimanche, en coupe de France) et Lens (le samedi d’après, en championnat). Ils ne devront servir qu’à préparer une fin février-début mars qui pèsera lourd dans le destin de Rudi Garcia et de son crew. Après le seizième de finale de C3 contre le PSV, ils affronteront successivement l’OM et l’OL. Qu’ils passent ces trois épreuves avec succès et le LOSC ne sera pas loin d’avoir terminé sa translation.
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