- France
- Ligue 1
- 34e journée
- Marseille/Lorient (3-5)
Lorient pousse l’OM au bord du précipice
Au terme de dernières minutes enivrantes, Lorient a créé la surprise en s'imposant face à l'OM au Vélodrome (3-5). Dépassés, bousculés en première période, les Phocéens se sont révoltés en seconde, mais ont fini par plier dans les derniers instants après avoir tant espéré. Si Marseille enchaîne avec une quatrième défaite d'affilée et voit peut-être la Ligue des champions s'éloigner, Lorient se redonne de l'air en sortant de la zone rouge.
A. Ayew (58′), J. Morel (67′), M. Batshuayi (76′) pour Marseille , J. Ayew (9′), F. Bellugou (14′), Philippoteaux (68′), J. Ayew (84′), M. Autret (86′) pour Lorient.
Le proche dénouement ne paraît laisser aucunement place à un quelconque happy ending. Pourtant, en ouverture de cette 34e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille avait une opportunité idéale de se relancer après trois défaites consécutives contre Lorient, relégable. Mais toute la cité phocéenne a insisté impuissante, presque hallucinée, par la chute de son équipe au Vélodrome (3-5). L’OM a d’abord affiché un visage inquiétant et amorphe en première période, avant de se transfigurer en seconde en revenant par deux fois au score. Ça n’a toutefois pas suffi, car Marcelo Bielsa et ses hommes ont, une nouvelle fois, été confrontés à leurs propres limites. Les conséquences de cette nouvelle déconvenue peuvent s’avérer dramatiques. En cas de succès de Monaco et de Saint-Étienne ce week-end, Marseille pourrait sans doute dire adieu à la Ligue des champions. Après avoir tant rêvé du titre de champion.
La cité phocéenne noyée sous une vague orange
S’il n’a pas pour habitude de bousculer ses habitudes, El Loco surprend d’entrée en alignant André Ayew au poste d’arrière gauche, en l’absence de Benjamin Mendy. Par conséquent, Alessandrini et Thauvin sont chargés d’étirer le bloc lorientais pour créer des décalages. Le second ne tarde d’ailleurs pas à se mettre en évidence. D’abord sur une frappe écrasée (4e), puis d’une tête sur un corner passée non loin des cages de Lecomte (8e). Thauvin, justement, va, malgré lui, attirer la lumière sur lui. Trop tendre lors d’un duel avec Ndong, le Marseillais laisse filer le ballon jusqu’à Gassama qui a tout loisir de trouver Philippoteaux, lequel remise pour Ayew à la conclusion d’une superbe séquence collective (9e). Pourtant volontairement haut sur le terrain, l’OM affiche un visage emprunté et apathique.
Bousculés par de valeureux Lorientais, les hommes de Marcelo Bielsa sont estourbis cinq minutes plus tard. Sur un coup franc tiré de la droite, Morel, sous la pression d’Ayew, remet involontairement le cuir pour Bellegou qui marque de la tête (13e). Totalement décomplexés, les Merlus prennent le Vélodrome pour leur cour de récréation et ébranlent la défense phocéenne à chaque contre-attaque. Noyé sous cette vague orange, Marseille balbutie son football et voit son cauchemar éveillé se prolonger avec la sortie sur blessure de Dja Djédjé. De leur très large possession, les Marseillais ne tirent que de longs ballons infructueux. Il n’y a que Payet, pourtant très peu sollicité, qui tente d’illuminer une équipe bien morne sur chaque prise de balle. Le milieu français trouve d’ailleurs Gignac juste avant la pause, dont la tête frôle le montant du gardien lorientais. Insuffisant, presque insultant, pour les joueurs de l’OM qui rentrent aux vestiaires sous une vive bronca.
P’tit frère Ayew en fossoyeur de rêves
Le second acte reprend avec une décision notable de la part de Bielsa. Thauvin, transparent et agaçant lors de la première période – comme trop souvent ces dernières semaines – cède sa place à Ocampos. À défaut de concrétiser deux offrandes d’Alessandrini (47e) et de Payet (53e), l’Argentin est le symbole de cet OM revenu avec des desseins davantage à la hauteur de son rang. Sous la baguette d’un Payet décidément très inspiré, les Marseillais combinent, créent des espaces et poussent leurs adversaires à la faute. C’est d’ailleurs sur coups de pied arrêtés que le chef d’orchestre phocéen va remettre d’aplomb sa formation en cinq minutes chrono. À la suite d’un coup de patte de Payet qui finit sa trajectoire sur le montant, Ayew réduit la marque d’une talonnade (58e). Seulement quelques minutes plus tard, l’ancien Lillois et Stéphanois dépose une galette pour la tête de Morel qui égalise de son mètre 72 (67e). Lorient recule, subit outrageusement et sent, impuissant, le match lui échapper. Mais comme contre Nantes, l’OM se saborde. Nkoulou prend la place du coupable à Fanni et offre un caviar à Philippoteaux qui ne refuse par l’offrande, une minute seulement après l’égalisation (68e). Il y aura bien ce sursaut de Batshuayi (76e) pour arracher une nouvelle égalisation, mais les lacunes défensives des hommes de Bielsa vont finir par les condamner. Dans les ultimes minutes, Jordan Ayew, auteur d’un doublé (84e) et Mathias Autret (86e) font définitivement s’écrouler l’édifice marseillais. L’OM a lutté, a réagi, s’est révolté, s’est démené. En vain. Désormais, c’est surtout sa chute libre qu’on ne cesse de contempler.
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Par Romain Duchâteau