- Édito
- Hommage au jardinier de Lorient
Lorient : hommage au jardinier Yohann Essirard et tous les autres
Yohann Essirard, 36 ans, a perdu la vie ce dimanche après avoir été victime d'un accident mortel sur la pelouse du Moustoir après le derby entre Lorient et Rennes. Un drame qui a ému l'ensemble du football français et rappelé une chose : ce sport ne serait rien sans ces hommes de l'ombre. Hommage(s).
Yohann Essirard avait 36 ans. Ce dimanche, ce père de trois enfants a perdu la vie dans un tragique accident qui s’est produit au Moustoir, quelques minutes après le coup de sifflet final du derby entre Lorient et Rennes, provoquant une onde de choc dans le monde du foot. Il était un peu plus de 19 heures quand une rampe de luminothérapie est tombée sur le jardinier bénévole sur la pelouse du stade Yves-Allainmat. La scène horrible s’est déroulée sous les yeux de plusieurs témoins, dont des jardiniers ou des joueurs rennais en plein décrassage à l’autre bout du terrain, et a transformé cette soirée en cauchemar.
Il n’a rapidement plus été question d’un match de foot, le résultat passant à la trappe, mais de la vie d’un homme. Les hurlements dans les couloirs des vestiaires de l’enceinte morbihannaise sont venus briser le silence. Puis, il y a eu les visages fermés, parfois choqués, une première pensée de Julien Stéphan en conférence de presse, et une longue attente dans une ambiance pesante dans les coursives du Moustoir. Avant que la triste nouvelle ne tombe dans la soirée : Yohann Essirard, qui avait été transporté vers l’hôpital du Scorff peu avant 20 heures, n’a pas survécu à ses blessures. Putain de merde.
Les héros de l’ombre
Une enquête a rapidement été ouverte pour comprendre comment un tel drame a pu se produire sur un terrain de football et déterminer d’éventuelles responsabilités. Mais il n’est pas question de s’attarder là-dessus pour le moment, mais plutôt de rendre hommage à ces hommes, ces femmes, qui, comme Yohann Essirard, font en sorte qu’une rencontre de Ligue 1, Ligue 2 ou même amateur puisse se dérouler normalement. Dans son édition du jour, Ouest-France nous apprend que Yohann, domicilié dans le Finistère et responsable du drive Leclerc de Concarneau, était venu donner un coup de main à son frangin, jardinier des terrains de sport du FC Lorient. Oui, Yohann était ce genre de personnes qui se retrouvent, par passion et bénévolement, à boucher des trous sur la pelouse du Moustoir un 20 décembre. De nombreux acteurs et de nombreux clubs ont naturellement tenu à rendre hommage à Yohann, à commencer par le FCL, qui s’est réuni ce lundi matin sur ses terrains d’entraînement pour une minute de recueillement, ou l’US Concarneau, où évoluait son demi-frère Tristan Boubaya, mais aussi son fils Noah.
À l’issue du match opposant le FCL au SRFC, l’USC a appris avec une très grande tristesse, le décès de Yohann, frère de Tristan Boubaya et papa de Noah, joueur en U7 au club.L’US Concarneau présente ses sincères condoléances à Tristan et Noah, leurs familles & leurs proches. pic.twitter.com/SGnK2fBlSN
— US Concarneau (@USConcarneau) December 21, 2020
Cette triste histoire vient nous rappeler une chose qu’on oublie peut-être trop souvent : le foot ne se résume pas à des joueurs, des arbitres, des entraîneurs ou des journalistes qui gribouillent des notes en tribune. Le foot, ce sont aussi les autres, ces hommes et femmes de l’ombre qui sont l’essence même de ce sport. Depuis plusieurs mois, les matchs ne sont pas tout à fait à huis clos. Ces salariés ou bénévoles, qui portent parfois fièrement une doudoune aux couleurs du club local, sont toujours là pour faire leur job ou rendre service. Dans l’heure qui suit le coup de sifflet final d’une rencontre, que ce soit un PSG-OM ou un Niort-Châteauroux, ces héros de l’ombre fourmillent à l’intérieur ou autour du stade, avec probablement l’impatience de rentrer à la maison après un bon (ou un mauvais d’ailleurs) match de foot. Ce dimanche soir, Yohann n’est pas rentré chez lui. Et ça, c’est une réalité terriblement difficile à accepter.
Toute la rédaction de So Foot adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Yohann Essirard ainsi qu’au FC Lorient.
Par Clément Gavard, à Lorient