- France
- Ligue 1
- 28e journée
- Lorient/Saint-Étienne (1-0)
Lorient calme Saint-Étienne
Joueur, mais organisé, appliqué, mais créatif, Lorient aura livré la partie parfaite contre des Verts solides, mais trop chétifs. Mais parce qu'on ne bouscule par Saint-Étienne comme on renverse Bastia, et parce que Lorient est a priori plus là pour faire rêver que pour gagner, les Merlus attendront la dernière minute pour s'offrir trois points presque synonymes de maintien.
Lorient – ASSE (1–0) J. Aliadière (90′) pour Lorient
L’école de la chemise décontract’ approuvée par Christian Gourcuff opposée à celle du col roulé signé Christophe Galtier, c’est bien plus qu’une opposition de style entre deux entraîneurs de la Ligue 1. Bien plus aussi qu’un affrontement entre un prétendant à la Ligue des champions et une équipe qui a vu hier soir la zone rouge se rapprocher dangereusement, Lorient – Saint-Étienne au Stade du Moustoir, c’était l’occasion d’assister à un duel entre deux équipes aussi joueuses que radicalement différentes. Deux formations qui n’ont peut-être rien en commun, mais qu’un vent de folie semble vouloir rassembler. Par amour du foot ambitieux, mais pas toujours fructueux, il fallait regarder ce match comme on regarde un vrai beau tableau. Sans toujours tout saisir, mais en étant persuadé d’avoir appris quelque chose. Au final, et après une longue hésitation, l’artiste breton s’est décidé à signer sa toile. Une juste reconnaissance.
Sous le soleil exactement
Des contrôles vers l’avant et orientés, une circulation de balle fluide et rapide, et donc une réelle envie de produire du jeu, mais aussi un premier coup franc en mode tir au pigeon signé Alain Traoré. Le début de match est plutôt plaisant et les protagonistes inspirés. Dans l’ombre de son flanc gauche, Monnet-Paquet enchaîne les déboulés tandis qu’à l’opposé, un Fabien Lemoine ébloui néglige son pied gauche au moment de conclure. Une histoire de contraste, un problème de surexposition dont Fabien Audard aurait pu être la principale victime. Sauf que si Romain Hamouma se délecte entre grosse frappe et enchaînement rapide, la Brandade ne tient pas le même rythme. Tout bénéf’ pour les Merlus qui en profitent pour équilibrer les échanges. Jouffre, Aliadière et Vincent Aboubakar sont là pour éclipser le temps d’une fin de mi-temps la bonne entame stéphanoise. Pas à côté, pas n’importe où, les Merlus terminent comme ils ont commencé, en force et en vitesse, mais sans succès.
Sainté crucifié, Lorient récompensé
Veston remisé, Christian Gourcuff est manifestement refroidi au moment de faire son retour sur le petit banc lorientais. Ce n’est pas le cas de ses ouailles. À peine manquent-ils de réalisme. Décidés à maîtriser un second acte qui est susceptible de leur offrir une fin de saison en roue libre, les Merlus accélèrent et mettent la pagaille dans la moitié de terrain des Verts. On sentait Aboubakar capable du meilleur cet après-midi, le Camerounais joint le geste à l’impression au moment d’éliminer Guilavogui et Bayal Sall, mais trouve le poteau de Stéphane Ruffier. Le début d’une sale demi-heure pour Sainté. Dominé, mais surtout dépassé par la technique appliquée et la suite des bourrasques de K.M.P passé côté soleil, Saint-Étienne a la bonne idée de faire le dos rond, de laisser passer l’orage pour mieux profiter des beaux jours. Les Verts sont bien partis pour quitter le Moustoir avec le sentiment du devoir accompli. C’était sans compter sur le sang-froid de Jérémie Aliadière qui offre sur penalty trois points presque significatifs de maintien définitif, mais surtout diablement mérité.
Martin Grimberghs