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L’OM veut quand même bouger le Bayern
Pour créer la sensation contre un des favoris de la compétition, l’OM sait ce qui lui reste à faire : sortir les muscles et espérer un coup de génie. Après Brandao, au tour de Valbuena ?
Depuis la qualification contre l’Inter Milan, les médias s’emballent. Visiblement, l’OM retrouve les quarts de finale de la Ligue des Champions pour la première fois depuis 1993. Erreur. A l’époque, il n’y avait pas de quarts, juste une poule d’où il fallait sortir en tête pour aller en finale. « La première fois que les Marseillais retrouvent le top 8 européen » serait donc une formule plus juste pour le finaliste de la coupe UEFA en 1999 et 2004. Bref, l’OM est en passe de disputer un gros match européen, ça n’arrive pas tous les jours, même à Marseille, surtout en France. Pourtant, les supporters seront en grève, la faute à cette vilaine série en championnat contre des équipes sur le papier inférieures. Une chose qui ne plait pas vraiment à Mathieu Valbuena. P’tit Vélo les pousse ainsi à se rendre malgré tout au stade, avec des gros tifos, au cas où: « Ils expriment leur mécontentement et ils ont raison. C’est vrai qu’en championnat, on n’est pas bien. On est les premiers responsables, on en est conscient. Maintenant, c’est la Ligue des Champions, c’est une autre histoire, une compétition où l’on est capable de se surpasser … » .
Benoît Cheyrou n’est pas vraiment sur la même longueur d’onde que son vestiaire, qui frétille dès qu’il entend la petite musique de la Champions League, sans doute tout excité de faire des plateaux d’après-match à distance avec Nathalie Ianetta. « Ca n’engage que moi, mais je préfère me qualifier pour la prochaine édition de la Ligue des champions plutôt que d’aller en demi-finale, lâche-t-il sans un sourire avant de donner un argument lui aussi en faveur de l’optimisme. Le Bayern aime faire le jeu, avoir le ballon, alors que ces derniers temps, on a surtout joué face à des équipes regroupées. Par le jeu, on n’y arrive pas, c’est clair. Mais quand on est pressé comme c’était le cas à San Siro, on répond présent. En fait, ce n’est pas sur notre détermination qu’il faut se concentrer, plutôt sur celle du camp d’en face » .
En face, justement, il n’y aura pas une équipe en quête de confiance comme pouvait l’être l’Inter Milan mais un ogre européen habitué au dernier sprint de la compétition puisque le Bayern était finaliste en 2010. Du côté de l’OM, seul Djimi Traoré a disputé des quarts de C1 avec Liverpool (Alou Diarra aussi, mais c’était avec Bordeaux contre Lyon). Ceci étant, ce n’est pas pour ça que MBia et ses copains vont déposer les armes. Au contraire, ils vont faire ceux qui ne savent pas, et jouer comme ils savent le faire. Heynckes se méfie : « Je connais bien Deschamps, il est capable de faire jouer son équipe de manière très émotionnelle. Ils sont physiquement costauds, et certains savent se servir de la balle » . Valbuena, que le coach bavarois désigne comme le danger numéro 1, ne dit pas autre chose lorsqu’il s’exprime sur Robben : « Il provoque énormément, il met beaucoup de vitesse dans son jeu. Même dans un mauvais jour, il peut faire basculer le sort d’un match. Mais il n’aime pas le combat alors on va jouer avec nos qualités » . Pour le meneur phocéen, il y a aussi un match dans le match. Ribéry, celui qui l’avait tant martyrisé pour sa première saison à l’OM (c’est du moins ce qu’il raconte dans sa récente autobiographie), revient à Marseille et tente autant que possible pour se faire passer pour le gentil, l’homme au grand cœur un peu fou-fou. Mathieu, n’a pas ce sens de l’humour. Il préfère se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : le nettoyage de lucarne. Et ce soir, nul doute les Marseillais préféreraient voir ça plutôt qu’un tour de tracteur.
Par Mario Durante