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L’OM tend l’autre joue

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L’OM tend l’autre joue

Sale soirée pour les clubs français. Un an après la raclée prise au Vélodrome face aux Reds, Marseille s'est encore logiquement incliné face à Liverpool (1-2) tandis que Bordeaux a sombré chez Chelsea (0-4). Le constat est sans appel : l'élite de la Ligue 1 est à des années-lumière de la Premier League.

Marseille – Liverpool : 1-2

Buts

Marseille : Cana (23e)
Liverpool : Gerrard (26e, 32e sp)

Ils auront tout essayé les Marseillais et c’est peut-être ça le plus terrible d’ailleurs. Battus le plus logiquement du monde par les Reds, les Phocéens ne sont pourtant pas passés à côté de leur rencontre comme la saison dernière où ils avaient multiplié les cadeaux à l’attention des Anglais (0-4).

Non, cette fois, Marseille s’est contenté d’être pris sur ses insuffisances, juste dominés par plus forts qu’eux. Ecrasés dans les airs et à l’impact, les Olympiens auraient pu prendre plus cher mais ils auraient pu égaliser aussi. Le verdict est donc le plus juste qui soit. Si l’OM cherche un motif de réconfort, il peut toujours se dire que son bourreau vient de châtier Manchester United, rien de moins que champion d’Europe et d’Angleterre. Et à ce rythme, bien d’autres pourraient allonger la liste.

« C’est la quatrième fois en cinq matchs que l’on revient au score. Cela veut dire qu’il faut mieux défendre » . Rafael Benitez peut bien faire la fine bouche, son Liverpool cuvée 2008-2009 a très belle allure en ce début de saison. Habitué aux démarrages très lents et aux finish printaniers au couteau, le club de la Mersey innove cette saison.

Co-leaders du championnat d’Angleterre (avec Chelsea), les Reds ont aussi entamé très tôt leur parcours européen contrairement à l’an passé (deux défaites et un nul pour débuter). En plus, la Maison Rouge retrouve Steven Gerrard (opéré des adducteurs). Hélas pour Marseille car, comme l’an passé, le capitaine anglais a confisqué le match.

Gerrard (encore) a tout fait

« Le premier but de Gerrard ? Il ne faut pas trop chercher d’explications. C’est un joueur de classe mondiale, peut-être le meilleur à son poste. Tu peux d’ailleurs le mettre n’importe où : 6, 8, 10, 9 et demi, il est fort partout » . Gerets ne fait pas semblant. Gerrard a rayonné. Steve Mandanda a d’abord voulu lui faire de l’ombre en sortant une horizontale de classe sur une frappe sans contrôle de l’Anglais (15e). Mais l’astre a mis sur orbite un OVNI brossé, là encore en première intention, pleine lucarne d’un Mandanda scotché devant sa ligne. Quand le visiteur prend l’allure d’un extraterrestre (26e).

Pourtant, peu de temps avant l’exploit, Marseille s’était donné le droit de rêver grâce à un but de Cana magistralement lancé par Cheyrou (23e). Bien balloté, déjà sur la jante face au rythme crescendo adverse, l’OM avait su saisir son unique opportunité. Mais non content d’avoir vite remis les pendules à l’heure, Gerrard allait se charger de donner l’avantage avec un penalty frappé en deux temps après une faute de Zubar mystifié par Babel. L’essentiel était fait. Avec un Ben Arfa sans jus pour son retour (hormis sur une talonnade “Patson” pour Bonnart : « Tiens prends, c’est cadeau ! » ), un Niang sous contrôle et un Koné perdu, l’OM allait osciller entre multiples risques de KO (Babel sur Mandanda, Babel sur le poteau) et espoirs d’égalisation déçus (tête de Hilton, reprise de Ziani en retrait au-dessus).

Trop peu pour faire douter Liverpool. Trop peu sans doute pour exister dans cette Champions’League.

Chelsea – Bordeaux : 4-0

Buts

Chelsea : Lampard (14e), J.Cole (30e), Malouda (82e, Anelka (90e+2)

« Sincèrement, en deuxième mi-temps, je pensais surtout au match de Grenoble » . L’aveu de Laurent Blanc est terrible. Se défoncer autant l’oignon pour participer à la Ligue des champions et se projeter sur la Ligue 1 à la mi-temps d’un extraordinaire rendez-vous chez le vice-champion d’Europe : surréaliste ! Ne pas avoir foi, dans de telles proportions, en ses propres hommes, voilà qui frise la limite entre le désabusement et le mépris.

Dans les deux cas la faute professionnelle n’est pas loin. Comment exiger le dépassement de soi à ses joueurs quand soi-même on démissionne dès la mi-temps ? L’immaturité des petits jeunes tricolores, stigmatisés par Blanc, qui manqueraient d’encadrement chez les Bleus a bons dos.

Evidemment qu’il y avait plusieurs classes d’écart entre les Blues et les Girondins. On le savait avant même la ratatouille encaissée à Stamford Bridge. Si Blanc est tombé de si haut, il va falloir qu’il révise un peu ses fiches. Chelsea est tout simplement monstrueux en ce début de saison. Sous la patte de Scolari, il a gagné en fluidité grâce notamment à Deco, véritable maître à jouer. Son décalage à une touche pour le centre sans contrôle de Bosingwa (un phénomène, celui-là) vers la tête de Lampard, est un modèle du genre (14e).

Pour le reste, les Londoniens n’ont pas eu à forcer leur talent. Sur le second but signé Joe Cole, Bordeaux a défendu avec la même conviction que son entraîneur, laissant le petit Anglais faire la loi dans les airs sur un corner (30e). La suite ? Une gestion à sa main de Chelsea (Lampard à côté en duel avec Ramé, Carvalho sur la barre, Anelka sur le poteau) avant l’estocade signée Malouda (belle frappe petit filet) et Anelka à la réception d’un tir dévié par Ramé sur la barre.

Les Girondins visaient sans doute la 3e place. Mais les Roumains de Cluj animés, chose incroyable, par la foi en leur talent, ont déjoué les pronostics en allant s’imposer à Rome. Bref, même l’UEFA s’annonce compliquée pour Bordeaux. Mais Blanc ne s’en fait pas : samedi se profile un très alléchant Grenoble-Bordeaux.

Par Dave Appadoo

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