- Ligue 1
- J16
- Résumé
L’OM solide dauphin, Brest régale
Sur la pelouse d'Angers, l'OM a renforcé son statut de dauphin en s'imposant sans trembler (2-0) et Dimitri Payet a confirmé sa bonne forme. Un peu plus à l'ouest, Brest a déroulé contre Strasbourg (5-0) avec un triplé improbable de Cristian Battocchio. À Bordeaux, le match a d'abord été interrompu une trentaine de minutes en raison d'un mouvement de contestation des supporters, puis les Girondins ont atomisé Nîmes (6-0) pour se faire une place sur le podium.
Angers 0-2 Marseille
Buts : Sanson (17e) et Payet (41e, sp) pour l’OM
Pas besoin d’y aller par quatre chemins, Marseille avait une idée claire derrière la tête au moment de se déplacer à Angers : enchaîner une cinquième victoire d’affilée et consolider sa place de dauphin. Mission accomplie, comme souvent historiquement dans l’enceinte angevine, l’OM est reparti avec les trois points (2-0). Pourtant, le SCO confisque le ballon (70% de possession à la pause), et Capelle fait briller Mandanda (15e). Sauf que les ouailles de Villas-Boas sont cliniques. En jouant rapidement un coup franc, Payet trouve Sanson dans le dos de la défense adverse et le milieu de terrain croise parfaitement sa frappe pour tromper Butelle (1-0, 17e). La domination angevine est stérile, l’efficacité phocéenne redoutable. Avant la pause, l’arbitre accorde un penalty aux visiteurs pour une faute de Thomas sur Sakai, et Payet, l’homme du moment, ne tremble pas pour mettre son équipe à l’abri (2-0, 41e).
En prévision de la réception de Bordeaux, dimanche, l’OM peut sereinement lever le pied. Et Villas-Boas fait croquer : Lopez remplace Sakai, blessé, et fête sa centième apparition en Ligue 1. Sur le terrain, Angers fait tourner, mais semble incapable de fissurer le bloc marseillais, toujours intraitable. La preuve : en dehors du frisson Capelle, le SCO ne cadre pas. Et il frôle même la punition, Santamaria enlevant la balle de 3-0 dans les pieds de Benedetto et Sanson manquant le doublé dans les derniers instants. Une victoire en patron et un coup de pression pour les concurrents, Marseille s’installant encore plus confortablement sur la deuxième marche du classement.
Brest 5-0 Strasbourg
Buts : Mendy (21e), Battocchio (45e+1, 53e, 75e) et N’Goma (90e+3) pour les Brestois
Dans ce championnat illisible, de nombreuses équipes sont difficiles à cerner. Mais au stade Francis-Le Blé, cette rencontre a pu confirmer deux certitudes : Brest propose un football plaisant et Strasbourg possède deux visages bien distincts. Après une prestation décevante au Vélodrome, les Bretons se sont consolés en corrigeant le Racing (5-0), grâce notamment au triplé improbable de Cristian Battocchio. Au terme d’une première période équilibrée et pas toujours rythmée, le succès des locaux se dessine. Première flèche : Mendy se retrouve à la conclusion d’un joli mouvement collectif avec Battochio et Cardona (1-0, 21e). Larsonneur et Sels ont le temps de s’illustrer, puis le festival Battocchio peut commencer : sur le côté gauche, le milieu offensif fait le break d’une frappe enroulée lointaine, déviée par le dos de Simakan (2-0, 45e+1). Le premier pion de sa carrière en Ligue 1, en attendant la suite.
Au retour des vestiaires, Brest appuie sur le champignon, et Battochio signe un doublé d’une frappe pure en lucarne des vingt-cinq mètres (3-0, 53e). C’est tout ? Toujours pas, l’idole de Rosario claque un troisième but après un nouveau mouvement collectif délicieux et une remise parfaite d’Autret (4-0, 75e). Une prestation XXL, ponctuée par un ultime coup de maître : un penalty obtenu dans le temps additionnel et transformé en puissance par N’Goma, lui aussi auteur de son premier caramel dans l’élite (5-0, 90e+3). Une démonstration ébouriffante pour briser une série de quatre matchs sans gagner : Brest revient provisoirement à cinq points du podium, Strasbourg retombe dans ses travers.
Bordeaux 6-0 Nîmes
Buts : Maja (24e, 37e, 53e), De Préville (58e) et Otávio (76e, 87e) pour les Girondins
Un stade, deux ambiances. Au Matmut-Atlantique, la soirée commence dans un climat délétère en plein bazar interne chez les Girondins. Dans une enceinte peu garnie, les ultras bordelais manifestent leur colère en descendant au bord de la pelouse. Le problème ? La direction a refusé l’entrée d’une banderole contestataire. Si le capitaine Costil joue le rôle du médiateur, M. Turpin prend la décision d’interrompre la rencontre après dix minutes de jeu. Le flottement dure une trentaine de minutes, puis tout rentre dans l’ordre : les joueurs font leur retour, les supporters déploient leur banderole. Bien lancé en profondeur, Maja écœure une première fois Bernardoni (1-0, 24e) et démarre une soirée de rêve, ressemblant davantage à un cauchemar pour des Nîmois dépassés par la machine bordelaise. Ainsi, l’attaquant découvert sur Netflix enfile deux autres perles : une première après un caviar d’Adli (2-0, 37e) et une autre après un enchaînement en position de pivot devant la surface pour canarder le portier gardois (3-0, 53e).
Bordeaux est sur un nuage et ne se gêne pas pour enfoncer les hommes de Blaquart. Après un triplé, Maja se transforme en passeur pour De Préville, qui élimine Alakouch et Bernardoni pour planter dans le but vide (4-0, 58e). L’ambiance n’est plus la même au Matmut-Atlantique : les sifflets sont remplacés par les « Olé » devant la passe à dix des hommes de maître Sousa. Puis, Otávio assène le coup de grâce, deux fois : le Brésilien profite d’un nouveau numéro d’Adli pour se démarquer et faire mouche du gauche (5-0, 76e), puis va chercher un doublé, du droit cette fois, d’un tir puissant des trente-cinq mètres (6-0, 87e). Rideau, fin du spectacle : Nîmes est au fond du trou, Bordeaux s’installe sur le podium. Idéal pour préparer un déplacement bouillant au Vélodrome.
Par Clément Gavard