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- Borussia Dortmund/Marseille (2-3)
L’OM s’offre un coup de folie
Au terme d'un final rêvé, l'OM se qualifie pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions en disposant de Dortmund. Une soirée extraordinaire pour Deschamps et ses hommes. From the mess to the masses, comme dirait Phoenix.
Borussia Dortmund – Olympique de Marseille: 2-3Buts:Blaszczykowski (23e) et Hummels (32e sp) pour le Borussia. Rémy (45e+4), Ayew (85e) et Valbuena (87e) pour l’OM.
C’était le match le plus important de la saison de l’OM. Ou tout du moins c’est comme ça qu’il était présenté par Vincent Labrune, capital pour les finances du club. Pour rassurer sa hiérarchie, Didier Deschamps avait un plan. Pas compliqué, on bétonne avec son équipe-type, celle de Paris. Seul Morel, encore blessé, devait laisser sa place à Djimi Traoré. Il y a plus d’un an, Deschamps avait expliqué assez facilement l’agressivité démesurée des Hollandais en finale du Mondial : à force de voir tourner le ballon, on devient fou. Pourtant là, il semble ne plus en avoir cure. Sur le premier quart d’heure de la rencontre, Dortmund confisque le ballon, Marseille ne voit pas le jour. Mais l’équipe semble sereine, comme si le plan se déroulait comme prévu : on subit, on subit, mais on ne rompt pas. Bon, au bout de 20 minutes de jeu, Dortmund ouvre quand même le score. Sur une touche, alors que dix Marseillais sont dans leur surface, Dortmund gagne un duel à la tête, puis Lewandowski masque Diawara laissant tout loisir à Kuba d’ajuster Mandanda d’une demi-volée, devant le regard bienveillant de l’arrière garde phocéenne.
Sur le coup, les locaux filent dans le but pour récupérer le ballon. Genre « Allez, plus que 3 buts » . Ça parait un peu présomptueux mais en fait pas du tout. Mbia, qui s’était pris Alou Diarra de plein fouet au bout d’un quart d’heure de jeu, refait son coup du mec survolté qui met des coups dans tous les sens. Mais là, on n’est pas en Ligue 1, et Howard Webb siffle penalty à la 32e quand le Camerounais se dégage en shootant la tête de Kehl d’un ciseau retourné dans la surface. Au ralenti, la mâchoire du capitaine allemand vole en éclat comme s’il était victime d’un tireur d’élite positionné sur le toit. Hum. Hummels transforme la sentence, ça fait 2-0. L’OM retombe dans ses travers. Mais de ses deux récentes victoires, elle a gardé un Morgan Amalfitano toujours aussi bon. En fin de première période, le milieu droit délivre un centre rentrant dangereux à souhait. Rémy coupe la trajectoire, ça fait 2-1 pour Dortmund. Et ça change tout.
Parce qu’aux vestiaires, les Allemands apprennent le résultat d’Olympiakos – Arsenal. Ils savent donc qu’il leur faut mettre 3 buts pour continuer l’aventure. Dur. A l’inverse, l’OM se met à y croire. Et matérialise ça en seconde période avec une nette envie de plus peser. Avant l’heure de jeu, André Ayew manque de peu de pousser Piszczek au csc. Si Dortmund a bien évidemment une occase derrière, Mandanda s’en saisit. Deschamps décide de croire en son étoile et sort Lucho pour Jordan Ayew. Mais l’OM n’y arrive plus. Sans gaz, les Olympiens voient peu à peu les hommes de Klopp refaire surface. Reste les corners intéressants. Pour le plus grand bonheur de Christian Jeanpierre. A dix minutes de la fin, André Ayew quasi-seul propulse un bon coup de boule à bout portant. 2-2. Mais 3-1 dans l’autre match. La victoire ne peut alors venir que d’un exploit individuel. Et là, magie du football, Mathieu Valbuena ressort la spéciale Anfield. Comme ça, sans prévenir. Boom. L’OM, à l’agonie, de retour au plus profond de sa crise au début du match, est définitivement de retour. Labrune ne mentait pas, c’était vraiment le match le plus important.
Par Mario Durante