- Ligue 1
- 7e journée
- Marseille/Saint-Étienne (2-1)
L’OM s’offre un bain de jouvence
Auteurs de leur première vraie partie convaincante de la saison, les joueurs de l'Olympique de Marseille, bien emmenés par une paire Valbuena-Imbula des grands soirs, se sont débarrassés de l'AS Saint-Étienne. Les deux jeunes Imbula et Mendy en ont profité pour planter leurs premiers buts en Ligue 1.
Sur le papier depuis le mois d’août mais enfin sur le terrain ! Depuis la fin de l’été les supporters de l’Olympique de Marseille savent qu’ils ont les noms pour s’amuser et jouer un peu le football. Mais depuis la première journée de Ligue 1, l’équipe d’Élie Baup est maladroite, parfois frileuse, pour ne pas dire déplaisante. Ce soir, face à Saint-Étienne et après trois matchs de championnat sans la moindre victoire, les Phocéens étaient dans l’urgence. Rarement meilleurs que quand ils sont dos au mur, les coéquipiers de Mathieu Valbuena ont enfin régalé. Tous ensemble, Petit Vélo, Dimitri Payet, André Ayew et compagnie ont fait vivre la balle face à des Stéphanois apathiques. Totalement dominés et rapidement menés puis breakés, les hommes de Christophe Galtier ont été remis en selle par un pénalty généreusement octroyé à Ghoulam. Mais quand l’OM a enfin décidé de jouer et que ses jeunes sont à la fête, il faut un peu plus que ça pour espérer repartir les poches pleines du Vélodrome.
L’OM régale, Enjimi compense
L’OM l’a crié sur tous les toits durant le mercato estival : le club joue la carte jeune. Une carte abattue de main de maître ce soir par Élie Baup. Propulsé sur le devant de la scène suite à la blessure de Jérémy Morel, Benjamin Mendy marque les premières minutes de jeu de son empreinte. Débordements à la pelle, duels gagnés, centres dangereux : la fameuse panoplie de latéral moderne. Il ne manque plus qu’un petit but à l’OM dominateur et à ce bon Mendy pour valider cet excellent premier quart d’heure. Une poignée de minutes où Jordan Ayew fait de bons appels, où Payet joue bien entre les lignes et où Valbuena, comme souvent, montre la lumière. C’est d’ailleurs Petit Vélo qui, bien lancé en contre sur le côté droit, lève la tête et centre au deuxième poteau à destination de Benjamin Mendy. D’une reprise de volée écrasée du gauche, l’international U19 lobe Stéphane Ruffier et ouvre le score. Les Verts crient au scandale et réclament une main d’André Ayew au départ de l’action. Monsieur Enjimi ne veut rien entendre. L’ouverture du score, elle, est méritée.
Giannelli Imbula n’a pas attendu que Benjamin Mendy fasse un bon début de match pour se montrer indispensable. Au vrai, aux côtés des cadres Mandanda, André Ayew et Valbuena, le jeune milieu de terrain est la grosse satisfaction phocéenne de ce début de saison. Au four et au moulin, à la récupération et à la création, à la transversale ou à la passe courte, l’ancien Guingampais fait sa loi au milieu du terrain. Capable de se projeter vers l’avant, mais rarement présent dans la surface, Imbula va profiter du laxisme de la paire Clément – Lemoine pour se faire violence. Bien lancé par Mendy, André Ayew élimine deux joueurs au milieu du terrain, trouve Payet sur la droite qui décale Fanni à l’opposé. Le mouvement est parfait, le centre du latéral droit phocéen un peu moins, mais tel un Lucho González des grands jours, Imbula surgit au point de pénalty pour ajuster Ruffier du pied gauche. La jeunesse dorée de l’OM répond présent, Saïd Enjimi ne répond plus. Peu de temps après le but du break, l’arbitre de la rencontre accorde un pénalty aux Stéphanois suite à une main inexistante – une épaule, en fait – de Romao dans la surface. Le pied gauche affuté de Ghoulam, seul Stéphanois à surnager avec Hamouma, trompe tranquillement Mandanda. Un but totalement inespéré pour des visiteurs baladés jusqu’ici, mais qui a le mérite de les remettre dans le match. À deux reprises lors des cinq dernières minutes, Romain Hamouma manque de tromper Mandanda. Jaloux, Valbuena sollicite Ruffier d’un coup franc magistral et d’une frappe à ras de terre. Les supporters du Vélodrome devront se contenter de deux buts.
Les cris de Mollo
Des cris à glacer le sang. C’est ce qu’on retiendra de cette deuxième période. Salement taclé par André Ayew au niveau de la cheville, Yoann Mollo crie comme un homme que l’on torture, git au sol, puis se relève. Touché, le Stéphanois sort quelques minutes plus tard et regarde les siens se faire martyriser par Mathieu Valbuena du banc de touche. Impressionnant au cours d’un second acte moins rythmé, le meneur de poche brise les lignes adverses et brille dans les petits espaces avec un taux de passes réussies proche des 90%. Moins à la rue que lors des quarante-cinq premières minutes, les Verts ne se montrent dangereux que sur phases arrêtées, où la présence de Zouma pèse autant que le pied gauche de Tabanou, entré à la place de Romain Hamouma. Maîtres du ballon, mais handicapés par le pénalty encaissé, les Phocéens font leur classique : faire flipper leurs supporters jusqu’au dernier moment, alors que le match aurait pu être dans la poche. Alors les Stéphanois poussent. Tabanou décoche une mine, Saint-Maximin entre en jeu, les corners se multiplient et, en contre, Jordan Ayew loupe le but du KO. Jeunes jusqu’au bout, les Phocéens voient Mario Lemina faire sa première en L1 sous la liquette de l’OM pendant que le Vélodrome frôle l’infarctus lors des derniers instants de la rencontre. Mandanda se charge de les rassurer. Émoussés physiquement, les Phocéens parviennent à sauver les trois points. Le contraire ne les aurait pas encouragés à reproduire ce genre de performance et ça, ça aurait été dommage.
Swann Borsellino