- Coupe de France
- 1/4
- Quevilly/OM
L’OM se prend au jeu
Au départ, l’OM ne prête pas attention à la coupe de France, et se cogne de sa série de défaites. Mais parce qu’il faut être pros, les Phocéens vont faire le métier ce soir, et tant pis pour Quevilly.
Marseille en est à 6 défaites d’affilée. Mais pour dire vrai, Marseille s’en fout pas mal. Parce que Marseille est en quarts de finale de la Ligue des Champions, le top 8 européen, celui que les autres équipes françaises n’ont pénétré que six fois lors des dix dernières années. Alors la Ligue 1… Samedi soir, lors de la défaite à domicile contre Dijon (1-2), le public a même applaudi Alou Diarra à sa sortie. C’est la première fois que l’ancien Havrais a droit à un tel sort depuis son arrivée dans le Sud. Et au vu de sa prestation, c’était forcément plus pour le remercier de son abattage de premier plan à San Siro quelques jours avant que pour le féliciter de sa frappe croisée à l’entrée de la surface en début de seconde période. « On n’a pas le droit d’encaisser deux buts comme ça. On était dominateur, et ça a basculé parce qu’on n’a pas fait ce qu’il fallait. On le sait, on en a parlé entre nous » enrage l’ancien capitaine de l’équipe de France. Avertissement sans frais puisque l’OM ne joue plus le championnat, où il s’agit désormais de terminer « le plus haut possible » comme le veut la formule. Mais ce n’est pas le cas de la coupe de France, que les Phocéens disputent ce soir avec un quart contre Quevilly.
A la base, Didier Deschamps l’avoue à demi-mots, cette coupe de France, il ne voulait pas la jouer. Par le passé, il a déjà mis clairement une compétition de côté. C’était le cas avec Monaco en coupe de la Ligue, où il avait aligné la réserve au Vélodrome en 2003. Les règlements avaient changé derrière, tant les pleurs de France Télévision s’étaient fait entendre. Plus discret, l’entraîneur marseillais s’était contenté de mettre Andrade dans les cages olympiennes l’an dernier pour laisser Evian continuer son histoire avec la veille dame à sa place. Mais cette saison, l’OM n’est tombé que contre des équipes en bois : Red Star, Le Havre, Bourg-Peronnas. « Et je n’ai pas envie de me faire éliminer par des équipes de niveau inférieur » avoue DD. Pour ne pas être le gros qui se fait sortir et qui voit l’énergie négative se propager dans le groupe et donc sur les autres compétitions, Marseille a joué le jeu. Au final, les coupes restent peut-être le chemin le plus court pour être européen à la fin de la saison. « Derrière, il reste un tirage, une demi-finale et une finale. C’est aller un peu vite en besogne » coupe la Dèche à propos de la coupe de France. Et donc ce match contre Quevilly, pour lequel les olympiens n’ont rien laissé au hasard.
Quevilly cumule, pourtant. L’équipe de National a la fraîcheur du petit poucet et l’expérience de la coupe de France. Mais le match se jouera dans le stade de Caen, loin des ambiances coupe-gorge. Un endroit d’ailleurs où l’OM s’est déjà imposé deux fois cette saison. De plus, avec la série de défaites, l’OM a une excuse pour jouer moche. « On sera content si on gagne 1-0. Dans petite victoire, il y a victoire. Et ça, ça fait un moment qu’on ne la connaît plus » s’excuse presque par avance Deschamps. Pour ce match, il fera son onze en tenant compte « de la fatigue et des cas particuliers » . Privé de N’Koulou et Valbuena suspendus, et d’Azpilicueta, resté à Marseille, il pourrait faire redescendre MBia d’un cran pour laisser place à un milieu Cheyrou – Diarra – Kaboré. Devant, la grosse côte, c’est la titularisation d’André-Pierre Gignac. L’entraîneur, qui martèle que pour concerner ses joueurs, il faut leur faire démarrer des matchs, sait que c’est une occasion en or pour son attaquant. Parce qu’au fond, l’OM compte bien encore jouer sur tous les tableaux pendant un moment.
Le match en direct ce soir, dès 20h30
Par Mario Durante