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L’OM renverse le Shakhtar et jouera les huitièmes
Rapidement menés au score sur leur pelouse, les Marseillais ont renversé la vapeur face au Shakhtar Donetsk, pour la première de Jean-Louis Gasset. Grâce à Aubameyang, Sarr et Kondogbia, les Phocéens ont validé leur ticket pour la suite de la Ligue Europa, où l'OM sera le dernier représentant tricolore en huitièmes.
Olympique de Marseille 3-1 Shakhtar Donetsk
Buts : Aubameyang (23e), Sarr (73e) & Kondogbia (81e) pour l’OM // Sudakov (12e, SP) pour le Shakhtar
De nouveau à guichets fermés malgré la défiance actuelle du public phocéen envers sa direction, le Vélodrome est passé par toutes les émotions ce jeudi, face au Shakhtar Donetsk. Ce qui n’est pas nouveau, en soi, pour une arène habituée aux scénarios fous ces derniers temps sur la scène européenne. Ce qui a changé, cette fois, c’est que l’issue de la finale a tourné en faveur des Olympiens, pour la première de Jean-Louis Gasset. Rapidement mené au score, puis frustré par deux décisions de la VAR, l’OM a maintenu le cap et renversé le Shakhtar au terme d’une rencontre pleine. Avec cette qualification pour les huitièmes de finale de Ligue Europa, la mission commando de Jean-Louis Gasset démarre idéalement.
La VAR avare
En signant le grand retour du 3-5-2 souhaité par les joueurs et tout Marseille, Jean-Louis Gasset avait pourtant tout fait pour mettre les siens dans des dispositions idéales au coup d’envoi. Problème : la faillite mentale de l’OM en ce moment s’est ressentie d’entrée de partie, face à des Ukrainiens qui ont eux entamé leur match à l’endroit. Après deux alertes signées Eguinaldo (1re) et Sikan (8e), bien négociées par Pau Lopez, les Marseillais ont logiquement craqué. Comme un symbole, c’est Jonathan Clauss qui est parti à la faute dans la surface, sur un coup de reins d’Eguinaldo, poison de ce début de match, venu offrir un penalty logique aux siens, transformé par Sudakov (0-1, 11e, SP). À côté de leurs pompes, les Marseillais étaient alors piégés, face à un Shakhtar tranquillement replié devant sa surface. Or, ce n’est pas avec la flopée de passes à contretemps ou données dans le dos que l’OM allait inverser la tendance.
Alors que les travées du Vélodrome commençaient à gronder, après avoir tancé la direction et le vestiaire à coups de banderoles avant le match, Amine Harit a éclairé la soirée. Le Marocain a gratté un ballon à 40 mètres du but adverse, fixé la charnière avant de décaler Aubameyang qui n’avait plus qu’à finir en fermant son plat du pied pour devenir le meilleur buteur de l’histoire de la compétition (1-1, 23e). Une égalisation célébrée vigoureusement par les Marseillais et leurs tribunes, dans une bronca assourdissante. Et surtout un électrochoc. La suite : une domination sans partage de l’OM, qui a multiplié les occasions franches. Tour à tour, Merlin (26e), Kondogbia (27e, 41e), Clauss (27e) et Mbemba (34e) ont inquiété Riznyk. Par deux fois, aussi, l’OM a pensé que la VAR allait lui accorder un penalty. D’abord sur un croc-en-jambe sur Gigot (38e), puis sur un balayage de Moumbagna (45e+3), mais l’Allemand Tobias Stieler ne s’est pas déjugé. À la pause, le diesel de Gasset avait de quoi être frustré.
Un héros nommé Sarr
Évidemment, le Shakhtar a repris ses esprits à la pause, tandis que, de son côté, l’OM a commencé à ressentir la fatigue des nombreux efforts consentis. Sur un corner, Konoplia a ainsi failli redonner l’avantage aux Ukrainiens en jaillissant de la tête au premier poteau, faisant parcourir un sérieux frisson dans le Vélodrome (51e). Puis l’OM, bien que moins fringant, a repassé la première. Un pétard dévié de Clauss a réveillé les Phocéens. Sur le corner qui a suivi, Mbemba a vu son coup de casque capté sur la ligne (53e). Face au manque de solutions, le Congolais s’est ensuite lancé dans une de ses chevauchées conclue par une frappe lointaine (61e), avant que Veretout, de retour ce soir, ne centre parfaitement sur la ligne des six mètres où… personne n’est venu couper (67e).
C’est alors que le sort a choisi de tourner en faveur des hommes de Jean-Louis Gasset, sur un long ballon de Veretout vers Aubameyang. Au duel avec Matviyenko, le Gabonais a effleuré le cuir, qui a fini dans les pieds de Sarr, seul au point de penalty. Le Sénégalais n’avait plus qu’à ajuster Riznyk, impuissant (2-1, 74e). Extatique, le Vél s’est toutefois figé quand les écrans géants ont annoncé un nouveau recours à la VAR pour un éventuel hors-jeu de l’ancien Messin… Fausse alerte. Libérés, les Marseillais ont ensuite enfoncé le clou, après une belle envolée de Pau Lopez sur un coup franc de Rakitskiy (79e). C’est au bout d’un autre coup franc, botté par Clauss en bas de la tribune Ganay, que Kondogbia a surgi au troisième poteau pour déposer le ballon au fond d’un plat du pied plein de sérénité, en angle fermé (3-1, 81e). Dans la foulée, tout l’effectif marseillais s’est rué vers le banc de touche pour un câlin général avec le banc et le staff, au pied de tribunes qui hurlaient à l’unisson leur soulagement, après des semaines de crise. L’OM n’est pas guéri, mais Jean-Louis Gasset a réussi sa première mission : relancer la saison phocéenne en prolongeant l’aventure européenne.
Olympique de Marseille (3-5-2): Pau Lopez – Meïté, Gigot , Mbemba – Merlin, Ounahi (Veretout, 64e), Kondogbia, Harit (Soglo, 90e), Clauss – Moumbagna (Sarr, 64e), Aubameyang (Ndiaye, 85e) Entraîneur : Jean-Louis Gasset
Shakhtar Donetsk (4-1-4-1): Riznyk – Konoplia, Rakitskiy, Matviyenko, Azarov (Traoré, 84e) – Stepanenko (Newerton, 83e) – Zubkov (Shved, 83e), Bondarenko (Kryskiv, 84e), Sudakov, Eguinaldo – Sikan (Pedrinho, 87e) Entraîneur : Martino Pusic
Par Adrien Hémard Dohain, au Vélodrome