- France
- Ligue 1
- 36e journée
- Marseille/Lyon (4-2)
L’OM prépare son avenir
Dominateurs dans un Olimpico à spectacle, l'Olympique de Marseille a vibré ce soir pour la réception de l'Olympique lyonnais (4-2). Un succès qui permet au président Labrune de recevoir une deuxième bonne nouvelle cette semaine. Marseille recolle à deux points de l'OL et peut toujours croire à l'Europe.
Quand on est dans le rush d’un examen, il y a toujours cet élève en course pour valider son année. Bosseur dans l’âme, le garçon ne l’est cependant pas assez pour se donner la peine de se relaxer devant une bonne après-midi console parce qu’il sait qu’il a déjà excellé dans d’autres matières. Et puis derrière, il y a le candidat plus relax, celui qui s’envoie des grandes saisons Ligue des Masters, alors qu’il n’a rien bossé de toute son année. Bref, un prétendu mauvais exemple pour lequel les parents prévoient un bon recadrage dès l’été avec des devoirs de vacances s’il veut espérer passer au niveau supérieur. Dans le match qui opposait l’Olympique de Marseille à l’Olympique lyonnais, il n’y a plus qu’une seule place pour l’Europe de disponible. Une victoire au Vélodrome permettait ainsi aux Rhodaniens de distancer définitivement leur adversaire dans la course pour ce dernier billet. Mais dans la maison du mauvais élève, l’invité a préféré jouer à la Playstation avec son pote plutôt que de réviser pour son prochain devoir. Et point de vue talent, le mauvais élève en avait finalement sous la semelle. Rapidement dépassés par le pressing de l’OM, les Gones se sont lourdement inclinés (4-2) et repartent de leur voyage dans le Sud avec des interrogations.
Massilia honore Bielsa
« ¡ El Loco : Haznos Soñar ! » Dès le début, le tifo brandi par les South Winners à l’effigie du futur professeur Marcelo Bielsa est bien visible. Les premières intentions sont lyonnaises : le décalage créé par Gonalons, puis Bafétimbi Gomis offre à Alexandre Lacazette le premier frisson du match. Fair-play, l’international Espoirs ne tombe pas devant Steve Mandanda et tente un centre en retrait, sans succès. En face, Marseille la joue plus fine. Absent depuis trois mois d’une place dans le onze marseillais, Souleymane Diawara est bien présent en défense centrale. Sur un coup franc anodin aux 35 mètres, Dimitri Payet n’ajuste pourtant pas idéalement son centre. Au taquet comme s’il jouait son avenir au club, Souley fait parler son coup de tronche et, comme demandé par la vox populi, donne du rêve aux supporters en surprenant Anthony Lopes. Plus détendu, l’OM fait la différence et son jeu se fluidifie. L’enchaînement Ayew-Gignac-Cheyrou met trois secondes pour traverser la pelouse et trouve Jérémy Morel. Sur un nuage, le mal-aimé adresse un centre au second poteau pour Florian Thauvin. D’un nouveau coup de tête astucieux, l’ancien Grenoblois profite de la poussette de Bedimo et offre le break à la cité phocéenne. De quoi donner envie à Jean-Michel Aulas de regarder son portable. Pour autant, certaines choses ne changent pas à Marseille : Payet foire une roulette comme Diawara dégage de la tête sans réfléchir. Spontanément, Arnold Mvuemba envoie une sifflante dans la lucarne du capitaine de l’OM. Repos.
Gignac avait la dalle
« Un match se joue souvent dans la bataille du milieu. En attendant, on va aller se reposer pour espérer revenir au score. » Épuisé et transpirant, Mvuemba a manifestement besoin d’un soin. Si Stéphane Lannoy n’est pas là pour lui faire la demande, le visage marqué du Gone le démontre. Pas de pot, le repos de 15 minutes ne suffit absolument pas à ses camarades. Lancé à la limite du hors-jeu par Benoît Cheyrou et couvert pas Biševac, APG fait manger le gazon à Samuel Umtiti d’abord, puis au Serbe ensuite, avant d’ajuster Lopes en deux temps. Un début de show pour le natif de Martigues, muet depuis le 22 février dernier dans son stade. Dépassés, les Lyonnais prennent le bouillon devant l’envie affichée par la jeune garde olympienne. De nouveau à la peine, Lyon laisse André Ayew et Florian Thauvin allumer son portier portugais. Bien seul, le gardien parvient à sortir deux belles parades, mais ne peut rien quand Gignac est à nouveau délaissé par l’axe central. Un deuxième but qui permet à la nouvelle coqueluche de Burger King de montrer toutes ses qualités. Sûrement pas très fan de la prestation de son joueur, Rémi Garde remplace Milan Biševac qui ne prend même pas la peine d’aller saluer son coach et file directement prendre une bonne douche. Florian Thauvin, lui, sort sous les acclamations du public. Le numéro 102 de Bafé Gomis ne sera finalement qu’anecdotique. Au final, on aura assisté à la prestation la plus aboutie des hommes de José Anigo cette saison en Ligue 1. Pas de doute, l’avenir de l’OM est déjà en marche.
par Antoine Donnarieix