- Ligue 1
- J12
- Marseille-Caen (5-0)
L’OM met la main sur Caen
Cours magistral en cette veille de rentrée des classes : Marseille vient de démontrer en cinq points comment surpasser Caen. Pas une leçon si compliquée à maîtriser, visiblement.
Olympique de Marseille 5-0 Stade Malherbe Caen
Buts : Gustavo (43e), Thauvin (47e et 81e), Sanson (52e) et Mitroglou (77e) pour l’OM
Il suffit parfois d’un bon match de football pour aborder la rentrée avec le sourire. À la veille de la reprise des cours pour les petits élèves marseillais, les Olympiens se sont donc appliqués à donner le bon exemple en exécutant méthodiquement des Caennais complètement paumés sur le terrain. Une histoire de maths, peut-être, d’efficacité, mais aussi de travail manuel : c’était une boucherie, tout simplement. Façon Kingsman 2, tête la première dans le hachoir.
Équations insolubles
Comme en toute bonne rentrée des classes, il faut commencer par faire l’appel. Tradition collégienne, il y a évidemment le retardataire qui a prolongé ses vacances avec papa-maman, en l’occurrence le petit Dimitri, resté chez lui pour soigner sa cuisse douloureuse (d’après le mot inscrit dans son carnet de correspondance). Pas grave, Marseille fera sans pour sa première leçon de la journée, un peu d’algèbre. Énoncé : « Quand un ballon décrit une courbe de l’aile gauche d’un terrain de football vers son aile droite dans la course d’un joueur lancé à 10km/h dans une surface de réparation, qui plus est à hauteur de tête, quelle partie du corps Florian Thauvin doit-il utiliser pour frapper au but ? » Réponse : pas le pied gauche, visiblement (3e). La reprise des cours n’étant jamais la panacée pour un étudiant, la matinée se résumera à un enchaînement d’équations ratées par un Mitroglou bien parti pour récolter l’avertissement de travail – cette frappe du gauche à cinq mètres des cages… (35e) –, et des sauvetages défiant toutes statistiques de réussite pour un Vercoutre qui vise le saut de classe.
Marseille, visiblement plus branché géométrie, tente d’écarter la classe adverse en jouant sur les chaises excentrées de Jordan Amavi et Florian Thauvin, d’ailleurs à l’origine de l’ouverture du score du meilleur élève du trimestre, Luiz Gustavo (1-0, 43e). Profitant d’un léger cafouillage dans la surface caennaise, le bouclé tire entre les gambettes de tous les défenseurs et confirme qu’il est aussi bon devant le but qu’en LV1 allemand. Domination exclusive, une dizaine d’occasions à zéro… Bref, l’opposition offerte aux Olympiens est pour l’instant aussi faible que celle proposée à Cortès lors de son arrivée au Mexique en 1519. Autant le dire une bonne fois pour toutes : ce n’est pas parce que l’on improvise une défense à cinq que l’on est plus solide défensivement. Pause cantine.
Même Dória est venu croquer du temps du jeu
Le ventre plein de ce délicieux quatuor gagnant : céleri – steak haché, rab de frites – double bout de pain, Caen se présente en seconde période les jambes lourdes et, surtout, avec la même organisation tactique. Patrice Garande n’ayant visiblement pas bien appris sa leçon, la partie repart donc sur les même bases, permettant à Florian Thauvin de doubler la mise à la suite d’un approximatif travail en duo de Mitroglou et Sanson (2-0, 47e). Voilà qui tombe bien, la classe entre en cours de musique. Le tempo s’élève et Zambo Anguissa, chanteur à Auto-Tune il y a deux mois, se révèle castrat d’opéra, tandis que les harmonies se révèlent. En face, Caen enchaîne les fausses notes sur son xylophone et permet à Morgan Sanson, amoureux des doubles croches, de surprendre un Rémi Vercoutre en train de se Do-Ré la pilule au second poteau (3-0, 52e).
Dernier cours de la journée, celui d’arts plastiques. Puisqu’il s’agit d’être artistique, autant offrir un tableau de maître : Mitroglou, menacé de sortie par Rudi Garcia, plante enfin de la tête après un centre de Thauvin, encore une fois décisif (4-0, 77e). Puis c’est au tour de ce dernier de colorier le dessin, d’une nouvelle frappe dans le but vide sur une contre-attaque fulgurante (5-0, 81e). Le bilan est plus que positif, mais à relativiser. Caen, qui n’avait encaissé que huit buts depuis le début de championnat, repart du Vieux-Port avec cinq bulles sur son carnet de notes. Abyssalement faibles, illogiquement amorphes, et forts d’une nouvelle leçon à surligner en vert : une telle différence de niveau, ce n’est pas une simple leçon de français, c’est la confrontation de deux élèves qui ne parlaient simplement pas la même langue.
Olympique de Marseille (4-2-3-1) : Mandanda – Sakai, Rami (Dória, 87e), Abdennour, Amavi – Anguissa, Luiz Gustavo – Thauvin (Lopez, 81e), Sanson (Germain, 73e), Ocampos – Mitroglou. Entraîneur : Rudi Garcia.
Stade Malherbe Caen (3-5-2) : Vercoutre – Sankoh, Diomandé, Da Silva (Genevois, 77e) – Guilbert, Féret, Deminguet (Delaplace, 65e), M’Bengue, Rodelin – Santini, Repas (Kouakou, 65e). Entraîneur : Patrice Garande.
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Théo Denmat