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L’OM, la tête en tête
Annoncé patraque, l'OM ne veut pas perdre de temps. Objectif : organiser dès cette saison son retour au sommet. Sur le papier, il y a même de sacrés arguments pour y croire.
En s’imposant ce soir par deux buts d’écart, l’OM pourrait prendre la tête de la Ligue 1. L’occasion de faire un joli pied de nez à tous les observateurs du championnat de France qui promettaient à l’OM une longue convalescence. Exagéré ? Si l’on se fie au discours des dirigeants, en effet, les Marseillais sont très bien à l’ombre, à viser une place dans les cinq premiers. Mais du côté des joueurs, ce n’est pas vraiment la même histoire. Mathieu Valbuena s’est le premier montré très clair sur le sujet : « Pour moi, c’est pas les 5 premières places, l’OM doit retrouver la Ligue des champions la saison prochaine. Certes on n’a pas un effectif très très large, mais on a les capacités pour. Alors, c’est sûr qu’on n’a pas le recrutement du Paris Saint-Germain. Ils sont favoris, mais un championnat c’est long« . Cheyrou lui emboîte le pas sans mal aujourd’hui dans Le Parisien : « La qualification pour la Ligue des champions, ici, c’est le minimum. Mais je joue pour gagner le championnat. Je veux faire partie de ceux qui aideront le club à se reconstruire« . Après le tour préliminaire d’Europa League, les joueurs étaient d’ailleurs tous tournés vers cette échéance de championnat, jugeant que l’opposition face aux Turcs était avant tout une bonne mise en jambes. A Reims, même sans Amalfitano et MBia, suspendus, les Olympiens auront les crocs.
Il y a pour eux la tentation d’attaquer pied au plancher, face à une équipe qui ne connaît quasiment pas la Ligue 1. Mais justement, fort de son expérience, l’OM joue la carte de la prudence. « L’adversaire est dans la dynamique de la montée, avec un enthousiasme réel. Avec le retour historique de Reims en Ligue 1, et le fait de recevoir l’OM pour un premier match, cela accentue cet engouement et la motivation. Il n’y a pas de calcul en ce moment chez eux. Pour nous, il faut se préparer à une situation difficile là-bas, mais c’est un peu ce que l’on a vécu en Turquie » observe Elie Baup. « On sait très bien que ce ne sera pas évident là-bas. Ce déplacement sera difficile à Reims, mais il ne sera pas insurmontable, on sait qu’on a les capacités pour s’imposer là-bas. Il faut retrouver cet état d’esprit, et être plus collectifs. Quand à l’OM, on oublie ces valeurs, on se fait punir derrière » assure de son côté Valbuena.
Pour l’instant, le collectif de l’OM roule plutôt bien. Baup a de manière très pragmatique opté pour un 4-2-3-1. Avec deux milieux défensifs très mobiles. Mais surtout avec une organisation spéciale devant : l’attaquant de pointe ne joue pas vraiment en pointe. Gignac se déplace sur tout le front de l’attaque à sa guise. Pendant ce temps-là, c’est Mathieu Valbuena qui vient fixer dans l’axe. Comme le Barça avec Messi, oui, mais en plus beaucoup plus cheap forcément… Avec André Ayew et Amalfitano chargés de compléter le quatuor, deux éléments à l’aise dans la récupération haute et dans la technique, force est de constater que l’OM a quand même bien de la gueule. Reste à savoir si l’état d’esprit va suivre. Des éléments font pencher la balance vers le oui (le groupe s’est réuni en stage, notamment pour condamner l’attitude d’Alou Diarra) mais ce n’est pas gagné (sortie d’Amalfitano en amical à Evian, tacle appuyé d’A.Ayew sur Valbuena à l’entraînement). Ce soir, Jordan Ayew sera titulaire. Et c’est un peu la clé. Car il cristallise les tensions du groupe. Avec un bon match et une grosse victoire, il se mettra à nouveau tout le monde dans la poche. Et avec un élément opérationnel en plus, l’OM aura de quoi espérer durer le plus longtemps possible en haut de l’affiche.
Par Mario Durante