- France
- Ligue 1
- 32e journée
- Sochaux/Marseille (1-1)
L’OM frôle la correctionnelle à Sochaux
Ridicules en première mi-temps à Sochaux et menés suite à un but de l'inévitable Sunzu, les joueurs de l'Olympique de Marseille ont sauvé leur peau à la 90e minute grâce à un but de Nicolas Nkoulou. Le fameux match nul qui n'arrange personne.
Sochaux – OM (1–1) S. Sunzu (25′) pour Sochaux , N. Nkoulou (90′) pour Marseille.
Du caractère. De la grinta. Des couilles, quoi. En un mot comme en cent, c’est ce que les Marseillais veulent retrouver ce soir sur la pelouse de Bonal. « Il faut avoir le couteau entre les dents » , balancent-ils d’ailleurs à qui veut l’entendre avant le coup d’envoi. Manque de bol, les ouailles de José Anigo ont la dentition de Yannick Noah. À Sochaux comme trop souvent depuis le début de la saison, le couteau est vite tombé. Pire, Stoppila Sunzu l’a ramassé pour planter tranquillement l’OM en plein cœur. Mais si ce Marseille-là n’est qu’une mauvaise rockstar, un nom ronflant pour des concerts d’une heure et demie maximum, sans frissons ni interactions avec son public, la mauvaise deuxième mi-temps sochalienne a permis aux Phocéens d’éviter une nouvelle fois la défaite.
Le coup de boule de Sunzu
Tout l’Olympique de Marseille 2014 résumé en une seule action. On dispute la 25e minute d’un match alors dominé par Sochaux quand la patte gauche Sébastien Roudet balance un corner parfait. Laissé seul par un Rod Fanni créatif, père fondateur du marquage en slow motion, ce diable de Sunzu envoie un coup de boule parfait dans la lucarne de Steve Mandanda. Ni résignés, ni dégoûtés, les Phocéens trouvent presque ça normal. L’élève qui prend des coups tous les jours à l’école et qui ne dit rien. Ce ronronnement de médiocrité n’est pas uniquement défensif. Pressés haut par le bloc sochalien, les Marseillais cadrent leur première frappe à la 44e minute de jeu suite à une tentative vaine d’André Ayew, dans un angle impossible. Agacé par la prestation de ses joueurs, Albert Emon préfère s’en prendre à l’arbitre, mais ne rencontre pas plus de succès. Invité à rejoindre les tribunes, l’adjoint de José Anigo y voit Jordan Ayew mettre des taquets à Romao et le fragile Édouard Butin se claquer en bout de course au bout d’une demi-heure de jeu. Parce que ce ne serait pas drôle d’apprendre de ses erreurs, Dimitri Payet gâche l’ultime – presque la seule – occasion phocéenne du premier acte en dégainant une simulation absurde dans la surface en sortie de crochet.
L’OM sans idée
Si l’ancien Lillois prend un jaune logique, cela aurait pu être pire. Prêt à botter un corner en début de deuxième mi-temps, Mathieu Valbuena manque de se prendre une grosse peluche Betty Boop lancée des tribunes par un supporter. Le remplaçant de Betty Baup décide, lui, de sortir Rod Fanni pour Dja Djédjé. Un changement censé amener de l’impact offensif qui débouche rapidement sur quelques centres. Moins à l’aise qu’en première période, les Sochaliens plient sans rompre et peuvent compter sur un Yohann Pelé très rassurant, notamment dans les airs. Et quand l’ancien gardien du Mans n’est pas là, c’est Faussurier, sur sa ligne, qui se charge de détourner un coup de tête de Lucas Mendes. Émoussés par leur pressing du premier acte, les Doubistes subissent au retour des vestiaires, mais l’incapacité phocéenne à se créer des occasions épargne quelques sueurs froides à Hervé Renard. Un bon coup franc enroulé de Mathieu Valbuena mis à part, Yohann Pelé n’a jamais tremblé. Que ce soit une reprise de volée écrasée d’André Ayew, une patate de Thauvin, une caresse de Romao ou un drop improbable d’André-Pierre Gignac, rien n’y fait côté marseillais. Incapables de bien botter un coup de pied arrêté tout au long de la rencontre, les joueurs de l’OM attendent la 90e minute de jeu pour se montrer dangereux sur corner. Suite à un drôle de cafouillage et un nouveau renvoi d’un Sochalien sur sa ligne, Nkoulou surgit de nulle part et envoie une tête dans les filets d’un Pelé impuissant. Un 1-1 à l’arrachée sur la pelouse de Sochaux. Une certaine notion d’avoir des couilles.
Par Swann Borsellino