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OM : des cycles avec des petites roues
Des résultats en berne, un manque de caractère flagrant, un jeu pas vraiment enthousiasmant : l'OM vit un début d'année proche du néant. Pablo Longoria tient bon la barre pour essayer d'éviter le mur, mais il est bien le seul à pouvoir lire son compas.
La poussière commence à s’accumuler sur l’armoire à trophées du centre Robert Louis-Dreyfus. Malheureusement, Pablo Longoria ne semble toujours pas avoir trouvé de plumeau. L’OM n’a plus décroché le moindre titre depuis la regrettée Coupe de la Ligue en avril 2012. Ce n’est vraisemblablement pas cette année que les Phocéens vont remédier à cette anomalie. Triste huitième de Ligue 1, le club olympien a déjà pris la porte en Coupe de France. Pas de quoi aborder avec optimisme le barrage de Ligue Europa face au Shakhtar dans quelques jours. Autant dans les résultats que dans l’animation, l’OM avance à tâtons, dans on ne sait quelle direction.
Droit au mur ?
Dans un entretien à paraître jeudi dans le magazine So Foot, Pablo Longoria affirme avoir « une vision à 20 ans » pour l’OM. « Le football est une course de fond, dont le but est de savoir qui a le meilleur projet et qui a les meilleures idées pour construire un club. Et moi, j’aime construire », explique-t-il. L’édifice paraît pourtant un peu bancal. En trois ans, le club a connu cinq entraîneurs : André Villas-Boas, Jorge Sampaoli, Igor Tudor, Marcelino et donc Gennaro Gattuso – sans compter les intérimaires Nasser Larguet et Jacques Abardonado. Compliqué de bâtir dans ces conditions, d’autant que les va-et-vient ne se limitent pas qu’au fauteuil de coach.
0.31 – Marseille n’a enregistré une valeur Expected Goals que de 0.31 contre Lyon, sa plus faible dans un match toutes compétitions confondues cette saison. Marasme. #OLOM pic.twitter.com/EyP4ZP32ud
— OptaJean (@OptaJean) February 4, 2024
Les équilibres de l’effectif sont bouleversés à chaque mercato ou presque. Parmi les 14 joueurs qui avaient enflammé le Vélodrome en faisant chuter le PSG il y a tout juste un an, sept ont ainsi fait leurs valises. Bon courage pour y voir clair. Pablo Longoria a évidemment une part de responsabilité dans l’incapacité de l’OM à garder un même cap, même s’il a subi certains départs. « Pour construire, il faut de la stabilité, et c’est ce qu’on compte avoir » avec Gennaro Gattuso, assure-t-il. Du long terme, vraiment ?
Olympique Mollasson
Il ne se passe pourtant pas grand-chose depuis que l’Italien a pris les rênes de l’équipe fin septembre – certes, dans un contexte délicat. Avec 29 points en 20 journées de Ligue 1, les temps de passage de l’OM sont à peine supérieurs à ceux de la saison 2015-2016 (26 points), soldée par une 13e place indigne. La moyenne de points par match ne s’est pas redressée en championnat (1,4 point avec Gattuso, contre 1,8 sous Marcelino), et l’équipe ne procure même plus d’émotions, ou alors très peu. Deux tirs cadrés contre Strasbourg et Rennes, un seul face à Lyon… Les Marseillais sont devenus mous.
Tout l’opposé de ce que l’on attend d’une formation coachée par Gattuso. « On n’a pas fait ce qu’il fallait sur le terrain, s’agaçait Samuel Gigot en zone mixte dimanche soir. Je pense qu’on a manqué d’agressivité, on a été un peu trop tendres. Quand on joue un Olympico comme ça, on doit leur rentrer dedans, on doit leur faire mal. On les a un petit peu trop regardés malheureusement, et c’est le pire des sentiments. Il y a la rage. » L’OM n’est pas (encore) largué puisque le top 5 est à six points, et le podium à sept. Le début d’année laisse néanmoins l’impression d’un immense chantier. Le vent souffle de plus en plus fort du côté de la Commanderie, qui a accueilli une réunion de crise lundi. Selon RMC Sport, Longoria et Gattuso ont secoué les troupes et demandé davantage d’implication. « Il ne faut plus se chercher d’excuses et réagir avant qu’il ne soit trop tard et que la saison soit gâchée ! », aurait lâché le président. Se projeter sur 20 ans, c’est bien. Sans négliger le présent en accumulant les choix court-termistes, ce serait mieux.
Par Quentin Ballue