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L’OM et la hiérarchie évolutive
Avant de partir pour Bordeaux, Didier Deschamps et Gaby Heinze sont passés par la case presse. Comme d'habitude avec DD, c'est détendu et déterminé.
Pour la première fois de la saison, Didier Deschamps a pu disposer de l’intégralité de son groupe pour la semaine. Il arrive donc en conférence de presse, détendu, ravi d’avoir passé ses derniers jours à voir son groupe bosser intensivement les automatismes. Ca tombe bien, dimanche, c’est Bordeaux, le « choc » de la Ligue 1. Mouais, si on regarde de plus près les confrontations de ces dernières années, c’est surtout un match de bouchers, où les gros gabarits se rendent coups pour coups. A ce petit jeu, si l’OM ne pourra toujours pas compter sur Souley Diawara. Mais Gignac et M’Bia seront, eux, bien de la partie. Nouveauté également, le choix devant. « 6 joueurs pour 3 postes » détaille le patron du sportif. « Ce qu’il faut avant tout, c’est de la complémentarité entre ces 3 joueurs. C’est comme ça que l’on crée le plus de problèmes à l’adversaire » . Dans son esprit, Gignac est bon à jouer dans l’axe. Rémy, plus polyvalent, à une préférence pour le côté droit. Pour l’autre versant, soit André Ayew le gaucher explose, soit Valbuena s’adapte. Le discours change. Le groupe étant désormais au complet, plus question de dorloter les joueurs. Le meilleur aura sa place sur le terrain. Le coach olympien ne nie pas qu’il y a une hiérarchie. Mais pour lui, elle est évolutive. C’est la jurisprudence Benoît Cheyrou, de retour en grâce, car le temps de l’étoile de Super Mario de Kaboré semble passé. « L’an dernier, je ne me suis pas privé de mettre Mamad’ sur le banc » ajoute DD. Pour clore le chapitre sur le poste du milieu défensif, si la Dèche espère toujours une recrue, « un cadeau du président » , il voit M’Bia, Kaboré, voire Hilton, comme possible remplaçant à Doudou Cissé.
Concernant la Ligue des Champions, le discours s’est affiné depuis la veille. « Chelsea, c’est un des favoris à la victoire finale. C’est 25 internationaux. On l’a vu l’an dernier, ce qui compte surtout, c’est de ne pas perdre le premier match à domicile (contre le Spartak cette fois-ci, ndlr) » . Et puis, ce qui est bien avec ce genre de scénario, c’est que ça peut offrir un dernier match de poule en décembre, avec deux équipes qualifiées et un stade qui n’aura d’yeux que pour Didier Drogba. Il y a dix ans, Deschamps était aussi revenu avec le maillot de Chelsea au Vélodrome. Mais lui, il avait été sifflé. « C’est normal. Même si on a le même prénom, je ne suis pas un joueur qui déchaîne les foules. C’est pas évident de revenir dans un club où l’on a déjà joué. Je me souviens aussi de mon retour à Nantes avec la Juve » . Pas évident non plus, les deux sujets abordés pour finir. D’abord Ben Arfa. « C’est dommage. Malheureusement, je pense qu’Hatem est mal conseillé. C’est un bon gamin, mais là-dedans, il y a gamin » . Puis, évidemment, le docteur Paclet et son livre qui accuse. « Si les médecins font des bouquins maintenant … Il parle de choses qu’il ne connaît pas, ça le regarde » .
Comme convenu, Heinze et sa crinière de cheval succèdent à l’entraîneur. Gaby accepte qu’on lui pose des questions en français mais il répond en espagnol, un interprète qui oublie (volontairement ?) une phrase sur deux se chargeant de la traduction. A entendre parler le défenseur, on se dit que l’espagnol n’a pas vraiment changé depuis la 4e. Les « mucho » , « para nosotros » sont servis à toutes les sauces. Rémy ? « Muy rapido » . Gignac ? « André, es el goleador » . Au passage, l’Argentin glisse qu’il a été surpris par la qualité technique d’APG, vu sa grande taille. Brandao, c’est cadeau. Pour faire plaisir aux journalistes télés, Heinze fait la dernière question en français. Comme il ne s’en sort pas trop mal, l’un d’eux tente de tirer sur la corde : « Gaby, tu sais depuis combien de temps Marseille n’a plus gagné à Bordeaux ? » . Le défenseur lance un regard noir à la camera tout en répondant : « Je ne m’intéresse pas aux statistiques » . Peut-être le meilleur moyen de rompre la malédiction.
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