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- 10e journée
- Nice/Marseille
L’OM en quête d’identité
En déplacement compliqué à Nice, les joueurs de l’Olympique de Marseille vont tenter de se relever après le savon reçu à domicile face au Paris Saint-Germain. Pas une tâche aisé quand on a perdu sa grinta et quand on ne sait pas bien où l’on va. À Baup et à ses joueurs de trouver des solutions pour ne pas s’incliner une nouvelle fois lors d’un match difficile.
Il est rare que l’Olympique de Marseille fasse l’unanimité chez les observateurs, mais au retour de l’été, on n’était pas loin du consensus : emmené par la paire Labrune – Anigo, l’OM a réalisé un mercato censé, intéressant et osé. Un été réussi, en somme. Ce n’est que quelques longues semaines plus tard, longtemps après les prêts d’Amalfitano à West Brom, de Kadir à Rennes ou de Sougou à Évian, que l’on s’est rendu compte que les Phocéens ont perdu gros à l’intersaison. Au vrai, si certaines prestations laissaient déjà deviner un léger changement, il a fallu attendre la déconvenue face au rival parisien pour comprendre que deux éléments de poids avaient déserté le Vieux Port à l’intersaison. Oui, l’OM a perdu ses couilles. Celle qui lui permettait de battre plus fort que lui, de se sortir d’improbables situations ou de gagner 1 à 0 des parties mal embarquées. À Nice, si la belle Allianz Riviera n’a plus le côté hostile de son prédécesseur du Ray, c’est un derby bouillant face à une belle écurie que vont disputer les hommes d’Élie Baup. Typiquement le genre de partie où la sacrée paire compte plus que le talent et la forme du moment. Typiquement le genre de partie que l’OM doit gagner pour retrouver son identité et ses valeurs, en berne depuis de trop longues semaines.
Gagner les gros matchs
C’est un sentiment plus humiliant que la défaite et plus frustrant que l’impuissance. Léthargiques, les onze Marseillais n’avaient pas vraiment l’air de comprendre ce qu’il se passait ce soir-là, au Vélodrome, face à dix Parisiens plus forts, mais surtout plus impliqués. Ils en ont pourtant disputé, des « classiques » , Valbuena, Mandanda, Ayew et compagnie. Mais de les voir là, amorphes sur leur pelouse, sans que Baup ne semble broncher, cela donnait juste aux supporters des envies de Souley Diawara, de Joey Barton, de Benoît Cheyrou, de Lorik Cana ou de Habib Beye. Des lascars, des mecs prêts à perdre des dents sur le terrain, pas à regarder Lucas Moura parader sur son côté droit après son entrée en jeu. Au vrai, cet OM-là est un peu un OM de transition dans le sens où il possède pour la première fois depuis un bon bout de temps un nombre élevé de joueurs de ballon dans son effectif. Thauvin, Valbuena, Payet, Imbula, André Ayew, Jordan Ayew (oui, le petit sait y faire avec ses pieds, avec sa tête c’est autre chose), Cheyrou, Lémina sont tous des joueurs techniquement capables. Capables de conserver le ballon, de réussir passes et contrôles, de faire la différence. Oui mais voilà, en supériorité numérique contre le Paris Saint-Germain, il n’y avait plus personne. Comme souvent lors des grosses rencontres. C’est là le vrai problème des Phocéens cette saison. Prétendants légitimes à un podium et tombés dans une poule compliquée en Ligue des champions, les Marseillais n’auront jamais les moyens de leurs ambitons s’ils ne répondent pas présents dans les grosses rencontres. Jusqu’à présent, les hommes de Baup réalisent un inquiétant 0 sur 4 lors de ces matchs à enjeux. Tantôt trop faibles, comme face à Dortmund, les coéquipiers de Mathieu Valbuena s’inclinent parfois sans trop savoir pourquoi, comme face à Arsenal, Monaco et Paris, mais s’inclinent quand même. Un problème chronique qu’ils vont avoir l’occasion de régler lors d’un Nice – Marseille certes moins « bling-bling » , mais tout aussi important et difficile.
Revenir aux basiques
Le blanc et bleu de chauffe. Il n’y a que ça de vrai. Il n’y a que ça qui puisse faire rebondir les joueurs de l’OM chez des Niçois souverains à domicile. Impressionnants dans leur base, les hommes de Claude Puel ne s’y sont plus inclinés depuis le mois de mars et une visite de… l’OM. Généralement bons lorsqu’il s’agit de disputer ce derby, les joueurs de l’Olympique de Marseille vont donc avoir l’occasion de suivre Alaixys Romao et de se retrousser les manches. Ne plus se regarder jouer pour éviter de se faire surprendre par Brüls ou Cvitanich. Réaliser une prestation convaincante pour éviter de sombrer dans ce que l’on appelle vite une crise du côté du Vieux Port. Retrouver cette hargne et cette envie sans oublier de jouer au football, comme semble parfois le faire Élie Baup. Pour cela, les Phocéens peuvent remercier leur intermittent du spectacle Dimitri Payet, qui sera suspendu ce vendredi soir. Au tour de Florian Thauvin donc de saisir sa chance. Pour qu’à nouveau, l’OM fasse l’unanimité. Au moins chez ses supporters.
Par Swann Borsellino