- C3
- Quarts
- OM-Benfica (1-0, 4-2 TAB)
OM : Le cœur à l’ouvrage
Battu lors de ses cinq derniers matchs et dos au mur avant de recevoir Benfica jeudi soir, l’OM a rempli sa mission en se qualifiant pour la huitième demi-finale européenne de son histoire. Un sésame que les Marseillais sont allés arracher avec le cœur pour donner un peu de couleur à une saison bien terne jusque-là.
À peine démarrée, la campagne européenne de l’OM avait subi un coup d’arrêt aussi cruel que brutal au mois d’août. L’élimination dès le troisième tour de la Ligue des champions a logiquement remis beaucoup de choses en cause, et immédiatement noirci le tableau. Huit mois plus tard, l’exercice maudit des tirs au but a enfin souri aux Olympiens pour faire basculer le parcours européen des Phocéens du bon côté de la force. Cette fois, les jambes n’ont pas tremblé. Et Pau López, simple spectateur de la séance contre le Pana, a sorti l’arrêt qu’il fallait, face à António Silva. « Vous savez que je ne suis pas fort aux tirs au but, souriait-il face aux journalistes en zone mixte. Je l’assume, je peux m’améliorer. Ce matin, on a parlé avec Rubén (Blanco) et on a décidé avant le match de quel côté plonger, comme ça, je n’y pensais pas. » Un travail d’équipe, pour une revanche éclatante. La tête froide, et le cœur chaud.
La magnifique joie des Marseillais sur le pénalty décisif de Luis Henrique ! 😍#OMSLB | #UEL pic.twitter.com/PjzitvwEoG
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) April 18, 2024
Tous ensemble
Tout n’est pas parfait dans ce collectif marseillais. Les Olympiens ont arrosé la cage d’Anatoliy Trubin (20 frappes), mais n’ont trouvé qu’une seule fois la faille. Un mal récurrent puisque les hommes de Jean-Louis Gasset ont accumulé 83 tirs sur leurs 6 derniers matchs… pour seulement 4 buts inscrits. Suffisant pour effacer le retard du match aller ce jeudi soir, mais ce mode « maladroit au but » a laissé l’OM sous la menace lisboète et aurait pu se payer au prix fort. « Je n’ai jamais autant regardé le chrono dans un match, je regardais toutes les 30 secondes, glissait Amine Harit, malgré tout convaincu que les efforts allaient finir par payer. Je savais qu’on allait marquer. L’important, c’était d’éviter de prendre ce but qui nous aurait fait beaucoup de mal. »
Et pour une fois, la défense s’est montrée (presque) impeccable, après avoir concédé douze buts en cinq matchs. Mentions spéciales à López, auteur d’une double parade décisive (74e) cinq minutes avant l’ouverture du score de Faris Moumbagna, et Leonardo Balerdi, qui a tenu la baraque pendant 120 minutes (12 duels, 10 gagnés). Si le passeur décisif Pierre-Emerick Aubameyang a aussi surnagé, comme souvent, sur le front de l’attaque, la réussite de la soirée a également tenu au collectif, comme l’ont montré les minots Raimane Daou (19 ans) et Gaël Lafont (17 ans), qui ont eu le mérite de ne pas se noyer dans le grand bain. « Ils ont fait le taf, ils ont répondu présent. Ce sont des bons jeunes, qui travaillent bien. On l’a senti toute la semaine, tout le monde était concentré, tout le monde avait à cœur de retourner sur le terrain », confirmait Veretout.
« Il n’y a rien de normal »
La répétition du scénario du Pana, avec son lot d’immenses regrets, s’est pourtant dessinée, donnant des sueurs froides à tout le monde. Harit n’a pas caché sa crainte à l’approche des tirs au but. « Vous dire non, ce serait mentir, mais on a eu un grand Pau aujourd’hui. C’est important, ça va nous donner de la force pour le reste de la saison, assure le Marocain. Cette saison, il n’y a rien de normal. Y a rien qui va, même nous de temps en temps, on ne comprend pas, il y a des choses qui nous tombent dessus. Beaucoup ne nous voyaient pas passer, mais on a envoyé une très belle réponse. »
Les scènes de communion au pied des virages à la fin du match, réchauffant la fraîche nuit marseillaise, traduisaient le besoin pour tout le monde, joueurs comme supporters, d’extérioriser la frustration emmagasinée depuis des mois. « Il y a eu des hauts et des bas, on n’a pas été irréprochables toute la saison, reconnaît Jordan Veretout, qui a fini la rencontre sur les rotules. Ça fait du bien, on prouve qu’on est quand même une très bonne équipe, costaude, pas facile à bouger. On a bataillé toute la saison et on va continuer. J’ai gagné une Conférence, maintenant je veux gagner la Ligue Europa avec Marseille. »
𝐋𝐄𝐒 𝐅𝐑𝐈𝐈𝐈𝐈𝐒𝐒𝐒𝐒𝐎𝐎𝐎𝐎𝐎𝐎𝐍𝐒 ! 🔥💙
Du Virage Nord au Virage Sud en passant par Ganay et Jean Bouin, 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐎𝐥𝐲𝐦𝐩𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐛𝐥𝐞𝐮&𝐛𝐥𝐚𝐧𝐜 👥🔵⚪️#HappyMoments by @boulanger pic.twitter.com/03HjqMcVCd
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Les drapeaux et les écharpes, tournoyants dans le virage sud au coup de sifflet final, seront à coup sûr de retour dans deux semaines pour recevoir l’Atalanta, et rapprocher le club d’une quatrième finale de C3 en 25 ans. Tous les Marseillais passés par la zone mixte ont justement insisté sur leur satisfaction de pouvoir renvoyer l’ascenseur à leurs supporters. « La Ligue Europa est très importante pour eux, soulignait l’Espagnol. Merci, merci à tous ceux qui sont venus et tous ceux qui étaient devant la télé. Merci pour tout ce que vous donnez. » Ils ont donné, beaucoup, et jeudi soir, ils ont enfin reçu. Plaisir d’offrir, joie de recevoir.
Par Quentin Ballue, au Vélodrome
Propos recueillis par QB en zone mixte.